Chapitre 18...

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Les adolescents gémissaient sans pouvoir bouger. Roxane serrait ses mains contre elle en ressentant une douleur atroce. Katia ne pouvait plus ouvrir les yeux. Sam avait l'impression que ses oreilles saignaient tandis que Maël essayait en vain d'empêcher toutes les odeurs de l'atteindre. Il grognait également intérieurement. Leur plan avait foiré. La Flèche, sans qu'ils ne sachent comment, avait réussi à s'échapper de l'ascenseur et les avait pris par surprise.

- Il faut que l'on aille aider Suzanne, gémit-il entre ses mains.

Les autres étaient d'accord avec lui. Le soucis était qu'ils ne pouvaient plus bouger...

*

Dehors, les passants et les journalistes se pressaient autour de l'adolescente afin de la prendre en photo ou la filmer. Ils n'en revenaient pas leurs yeux. Cette fille, sans qu'ils ne puissent se l'expliquer, était capable de produire une sorte de liquide équivalant à l'acide avec sa bouche. Ils se seraient crus dans un bon vieux film Marvel.

Suzanne continuait à fixer l'agent Douglas, elle était terrifiée à l'idée d'être abandonnée une nouvelle fois. L'agent spécial la regardait toujours impuissant. Et finit par baisser les yeux. Des larmes perlèrent au coin des yeux de la jeune fille.

Pendant ce temps là, Ferraud savourait son heure de gloire auprès des journalistes. Non seulement sa fille lui avait été ramenée saine et sauve mais en plus il devenait le héro protégeant la population. Son image de marque était en train de changer. Avant il avait souvent été attaqué pour la pollution et le non respect du code du travail dans ses entreprises. Aujourd'hui, c'était comme si tout cela était oublié. Il était maintenant un héro.

Tout en répondant à une interview, il donna des ordres quand au rapatriement de la jeune fille et de ses amis. Ils promettaient de trouver une solution afin de débarrasser ces «pauvres enfants» de leur «malédiction». Après une grande acclamation, une équipe, dirigée par Yves Rochelle à nouveau, entra dans le bâtiment. Rochelle avait été équipé d'une caméra à la demande du publique qui souhaitait voir la capture de ces quatre autres enfants. Ses hommes marchaient derrière lui, confiants cette fois-ci. Mais Yves restait sur ses gardes. On ne sait jamais...

*

Alphonse Martin avait vu la Flèche injecter un produit à ses quatre protégés. Il était resté dans l'ombre tout en réfléchissant à un moyen de les guérir. Apparemment, ce produit décuplait leur sens, ce qui était extrêmement douloureux pour eux. Il fallait qu'il trouve une solution.

Il était en train de réfléchir, utilisant une feuille pour faire des calculs lorsqu'il entendit des voix provenant des escaliers. Une sueur froide coula dans son dos et il se rua dans la pièce où étaient étalés les adolescents. Il barricada la porte avec des fauteuils puis se tourna vers les adolescents. Il sortit un couteau de poche et le fixa un bon moment.

Roxane leva les yeux vers lui.

- Professeur ?

Elle avait confiance en lui et savait qu'il ne leurs ferait jamais de mal. Néanmoins, une sorte d'appréhension l'habitait.

- Je suis désolé mais c'est la seule solution... ça va faire mal.

Il ne lui laissa pas le temps de comprendre et lui entailla la main. Roxane poussa un cri de surprise mêlé à de la douleur. Alphonse ne s'arrêta pas là. Il alla vers les trois autres adolescents et leurs entailla la main.

Des coups commencèrent à raisonner contre la porte, faisant tomber une chaise que le professeur avait placée. Martin se tourna vers la porte. Il suait énormément à présent. Il espérait que son «remède» allait marcher rapidement.

Les coups redoublèrent. Ils étaient de plus en plus réguliers. Des chaises entassées tombaient de temps en temps. Le Professeur regardait les adolescents de plus en plus paniqué.

- Allez...

Soudain Maël se releva doucement. Il enleva ses mains de contre ses oreilles tout en fixant la porte. Son regard était noir.

- Maël ? L'appela le professeur.

Le garçon ne répondit pas. Il fixait la porte, attendant qu'elle s'ouvre. Katia, Sam et Roxane finirent par se lever à leur tour.

La porte finit par céder et Rochelle entra suivi de ses hommes. Il regarda les quatre adolescents qui lui faisaient face ainsi que le Professeur Martin. Il ne connaissait pas cet homme, aussi il s'adressa directement aux enfants :

- Venez avec nous. Monsieur Ferraud souhaite juste vous aider...

Derrière eux, une chaise bougea doucement. Le professeur n'en crut pas à ses yeux au début puis surprit le regard de Roxane sur cette chaise, ainsi qu'un léger mouvement de main. Rochelle ne fit pas attention à la jeune femme, il était concentré sur ce garçon aux yeux vairons et à la barbe naissante qui semblait être le chef du groupe.

Voyant qu'il n'avait pas de réponse, Yves tenta un nouveau truc :

- Écoutez... je n'ai pas choisi ce métier pour faire du mal à des gosses. Donc venez.

- Mensonge. Lança le deuxième garçon aux yeux vairons. Ça sent le mensonge à plein nez...

Rochelle tourna la tête vers ce jeune homme. Il semblait le narguer à en juger son sourire en coin.

- Qu'est-ce que tu en sais toi ?

Maël lâcha un petit rire avant de répondre :

- Les odeurs c'est mon truc.

Une sorte de sueur froide s'empara de Yves Rochelle. Il sentit le regard de ses hommes sur lui et s'éclaircit la voix afin de se redonner une prestance.

- Oui bon, venez avec nous. C'est la dernière fois que je vous le demande gentiment.

- Non.

Rochelle se tourna vers la fille aux cheveux longs qui venait de répondre.

- Je n'ai pas envie de vous faire de mal...

- Eh bien c'est pas réciproque !

Roxane lança sa main devant elle avant de faire un geste en direction de Rochelle. Au même instant, la chaise qui bougeait tout à l'heure traversa la salle pour aller le frapper dans les jambes. Le Chef d'escadrille tomba à genoux en poussant un cri de surprise. Derrière lui ses hommes regardaient la jeune femme, ils étaient terrifiés.

- Sortez ! Leur ordonna Katia. Dégagez et dites à Ferraud qu'il peut aller se faire voir !

Les hommes ne demandèrent pas leur reste. Deux d'entre eux attrapèrent le Chef par les aisselles et ils quittèrent tous la pièce.

Le Professeur les regardait avec fascination. Surtout Roxane. Il ne s'attendait pas à ce que son don se développe au point de devenir de la télékinésie. Il allait pour dire quelque chose lorsque Sam se tourna vers lui :

- Merci professeur.

Alphonse se mit à sourire en regardant les adolescents. Il n'avait jamais eu d'enfants, trop occupé avec son travail pour trouver une femme, mais il considérait ces adolescents comme ses propres enfants.

- On va sauver Suzanne maintenant. Annonça Roxane avec une voix déterminée.

Le Professeur ne répondit rien. Il avait confiance en eux. Il savait qu'ils allaient y arriver.

Il les regarda alors tandis qu'ils quittaient la pièce.

Sensitive...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant