Chapitre 1

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J'ouvre un oeil puis l'autre. Je reste longtemps à fixer le plafond. Puis je tourne la tête vers la fenêtre qui laisse entrevoir un rayon de lumière. Je bouge ma main, allant à la rencontre de cette chaleur si douce sur ma peau. Je souris et me redresse avec un peu de mal.
C'est à cet instant que la porte s'ouvre.

- Bonjour mon chéri, besoin d'aide ?

Je souris à ma mère.

- Comme tous les matins maman, ce sera simplement... Veux-tu bien rester à côté juste au cas où ?
- Bien sûr, Kollin.

Je lui fais un maigre sourire avant de me mordre la lèvre inférieure, baissant les yeux sur mon fauteuil. Je finis par secouer la tête avant de sourire encore rapprochant celui-ci de mon lit. À l'aide d'un tissu, je relève mes jambes quelque peu, les déplaçant sur le bord du lit. Je m'agrippe ensuite au fauteuil et bascule mon bassin, m'y asseyant. Puis j'attrape mes jambes et les installe comme il faut. Ma mère vient déposer un baiser sur ma joue alors que j'attrape mes gants.
Comme tous les matins, elle me sort de ma chambre, me poussant à travers le couloir aménagé dans des tons beiges. Nous débouchons dans une grande cuisine, qui celle-ci est plutôt soulignée dans des tons marrons, marrons clairs.
Elle m'installe à table et Kristine, la dame de maison me sert mon petit-déjeuner. Je la remercie d'un sourire et mange tranquillement.

- Kollin, mon coeur ?
- Hum ?
- Ton père et moi avons eu l'idée que tu peignes en extérieur aujourd'hui, elle dit quelque peu hésitante.
- En extérieur ? je répète en fronçant les sourcils.
- Oui, elle affirme.
- Mais je le fais déjà, je réponds doucement.
- Oui, enfin je voulais dire en dehors de la propriété.

Malgré moi mon coeur s'accélère. En dehors de la propriété. Quelle atroce et merveilleuse idée.

- Je ne sais pas... je souffle.
- Mon chéri ça va faire six ans maintenant.

À cette précision, mes pensées se tournent six ans en arrière. Je reste silencieux un instant, me remémorant cet épisode de ma vie. Je secoue la tête essayant de chasser ces souvenirs douloureux avant de sourire à ma mère.

- Pourquoi pas maman, pourquoi pas... je murmure.

Elle soupire quelque peu de soulagement, me rendant mon sourire. Je vais ensuite me changer, galérant comme toujours à mettre mon pantalon. Mais j'y arrive. Je vais ensuite faire ma toilette et me dirige directement vers mon atelier. Je sens presque un poids énorme s'envoler lorsque j'entre dans la pièce.
Grâce à une télécommande, j'ouvre les baies vitrées, me retrouvant en face d'un jardin absolument éblouissant. Toute sorte de fleurs aussi belles les unes que les autres resplendissent de couleurs plus extraordinaires que leurs voisines. Tout de suite je me sens bien.
Je me munie d'un tissu assez long que je place sur moi pour éviter les tâches quelconques. J'installe un tableau vierge et prépare mes couleurs. Une fois prêtes, mes yeux vagabondent à travers le paysage. Au bout d'un moment, mon regard se bloque. Je souris et fixe la fleur longuement. Je l'imprime peu à peu. Puis j'attrape un pinceau et le trempe dans l'eau, puis dans le rouge. Mon pinceau vient s'étaler sur le tableau, rapidement, vivement, invraisemblablement.
Je m'active sur la toile, mes yeux allant parfois se fixer sur la fleur. Après trente minutes je fais quelques finitions. Je souris lorsque le dessin est terminé et suis fier de constater les lys.

- Kollin mon poussin je...

Je sursaute quelque avant de me retourne vers ma mère qui s'excuse avant de reprendre.

- Je disais... Je pense que ce serait bien si on y allait maintenant ?

Je fronce les sourcils puis les arque en comprenant.

Des fleurs d'amour, de force, d'espoir et de liberté...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant