Chapitre 88

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Vers 15h30 Eden vient et nous allons nous promener dehors. Prendre un peu l'air. On rentre vers 18h et il va directement faire la cuisine. On mange vers 19h puis allons nous doucher et nous coucher.

Quand je me réveille le lendemain, j'ai un petit temps d'adaptation comme chaque matin depuis quelques années maintenant. J'appelle ensuite Eden qui vient m'aider.
Je vais prendre mon petit-déjeuner puis vais faire ma toilette et m'habiller. Ce matin, je décide d'aller un peu dehors, dans le jardin. Je passe ma matinée à tourner autour des fleurs, les tailler parfois. Aller de serre en serre pour chouchouter mes roses également. Eden m'apporte quelques cookies et une bouteille d'eau sachant que je n'y ai pas pensé.

  -    Alors, satisfait ? il me demande alors que je rentre à peine.

Je fais la moue avant de soupirer.

  -    Je les ai un peu abandonné ces temps-ci, je dis.
  -    Je préfère te savoir à l'intérieur que dehors, répond simplement mon mari.

Je souris.

  -    Amour, je ne suis pas en sucre, j'affirme.

Il se mord la lèvre inférieure.

  -    Je le sais bien, il finit par soupirer.

Je lève un sourcil.
Il s'apprête à dire quelque chose mais se renfrogne.

  -    Peu importe, il souffle.

Je roule des yeux et m'approche de lui. Je lui prends la main et le tire vers moi. Il se retient de justesse sur l'accoudoir du fauteuil et maintenant qu'il est à ma hauteur, j'en profite pour l'asseoir sur mes genoux.

  -    Kollin...
  -    Qu'est-ce que je viens de dire ? je grogne.
  -    Mais tes genoux...
  -    Vont très bien, je rétorque.

Il soupire. Je lui caresse le visage tendrement.

  -    Je vais bien Eden, vraiment. Je me sens bien.

Il me regarde longuement. Finalement, il baisse les yeux.

  -    Mais t'as l'air tellement fatigué, il murmure.
  -    C'est la vieillesse mon amour. C'est normal.
  -    Je sais mais t'as l'air de plus en plus...

Il ne termine pas sa phrase mais je comprends. C'est vrai que je suis de plus en plus faible. Et le médecin qui me suit depuis environ une trentaine d'années m'a clairement dit que mon accident y était pour beaucoup. Que c'est maintenant que c'est vraiment compliqué.
Mais je me sens bien. Je me sens serein. Je vis au jour le jour et ça me va très bien. Et puis, j'ai tout ce qu'il me faut. Un foyer, une famille et mon homme.

  -    Je sais Eden mais il va bien falloir que tu t'y fasses, je dis doucement. Je vais probablement partir avant toi et alors ? Je t'aime. Tu es et resteras l'amour de ma vie. Je t'attendrais. Promis. Et tu n'as pas être triste hum ?
  -    Je ne peux pas vivre sans toi, il dit d'une petite voix.

C'est fou à quel point cette fragilité en lui peut refaire surface en un éclair et repartir comme si de rien était. Mais j'aime ça. Certes, il est vulnérable et il déteste ça. Mais au moins, je sais ce qu'il pense, et je peux le rassurer. Ou du moins, essayer.

  -     Regarde-moi amour, je souffle.

Il lève son magnifique regard vert mousse vers moi et je fonds littéralement. Je l'embrasse délicatement et il se laisse aller.

  -    Je suis toujours là à ce que je sache, je finis par dire. Alors arrête de te prendre la tête avec ça hum ?

Il n'a pas vraiment de réaction pendant quelques instants. Il me fixe simplement. Et puis, au bout de longues minutes, il hoche la tête doucement.

Des fleurs d'amour, de force, d'espoir et de liberté...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant