Des fleurs d'amour, de force, d'espoir et de liberté...

Chapitre 14

- Je suis contente. Et qu'est-ce que tu peins là ?
- Un crocus.
- Oh la joie ? Je suis vraiment heureuse pour toi, elle dit. J'espère que ce n'est pas un gros con.

Je me mords la lèvre inférieure.

- Je ne veux pas me prendre la tête, je dis.
- Oui, je comprends. Mais fais attention.
- Ça ira maman.
- Je...
- Moi aussi, je souffle. Je suis stressé comme un fou. Depuis que je suis en fauteuil je n'ai jamais eu de contact si proche. Alors.... J'ai vraiment peur mais... Je veux recommencer à vivre. Vraiment. Alors tant pis si ça fait mal. Tant pis s'il me brise les os ou le cœur, je veux vivre... je murmure.
- Alors vis mon ange. Vis. Mais fais attention quand même, elle répète.
- Ça ira maman. Je te le promets.
- Bon je te laisse. Oh et on va bientôt manger ok ?
- Ok. Mais euh j'ai déjà mangé, je laisse échapper n'ayant plus faim.
- Viens à table avec nous, tu nous raconteras ?
- Ok. Je termine ça et j'arrive.

Elle me sourit et sort de la pièce, refermant la porte derrière elle. Je termine mon crocus et suis plutôt fier du résultat. Je la lui offrirais. Juste pour lui.
Je secoue la tête puis range mon matériel avant d'aller vers la cuisine. Mes parents sont à table, papa servant maman.

- Ah, te voilà toi, dit mon père en me voyant.
- Je suis là, en effet oui, je réponds en détournant le regard.
- Bon ? Tu vas nous dire pourquoi tu n'es pas rentré hier ? interroge-t-il.
- Ouais. Euh on a fait la cuisine, c'était vraiment bon soit dit en passant, je commence. Et puis on a mangé de la glace au dessert. On a ensuite beaucoup parlé et on a regardé un film. On a fini par commenter le film et je me suis légèrement endormi en fait et quand je me suis réveillé ce matin il était tard...
- Donc tu t'es endormi ?

Je fronce les sourcils.

- Bah oui, je réponds.
- Juste endormi ? continue mon père.

Je plisse le front, ne comprenant pas où il veut en venir. Il me regarde avec des gros yeux. Je le fixe un bon moment avant de finalement comprendre.

- Papa ! Endormi, je répète plus convaincant, juste ça !
- Bon, ok, ok, si tu le dis.

Je grogne, soudain très mal à l'aise. Je baisse le regard et préfère regarder mes mains. J'entends mon père pouffer de rire tandis qu'il s'assoie.

- Ça va, détends-toi, je te taquine.
- Ouais, très drôle, je réponds.
- Mais c'est du sérieux ? il interroge alors.

Je relève mon regard vers lui.

- Je ne sais pas. Tu sais pa' c'est genre le tout début début hein ce n'est pas comme s'il se passait des trucs et tout, je dis. On a juste des bons délires pour l'instant.
- Hum mais tu aimerais que ça devienne sérieux ? il reprend.
- Je ne sais pas, je souffle.
- Kollin.

Je me mords la lèvre inférieure.

- Ça fait longtemps que je ne me suis pas senti aussi bien tu sais alors j'aimerais bien qu'il se passe un truc oui mais.... je ne termine pas ma phrase, la laissant en suspens.
- Mais... ?

Je ne réponds rien, mes yeux regardant dans le vide.

- Kollin ? m'appelle mon père quelque peu inquiet.

Je soupire quelque peu.

- Mais je suis dans un fauteuil. Le seul truc que je suis capable de faire, c'est le ralentir, je termine.