10 | Leur nouveau monde

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– Un, deux, trois... Soleil !

– Ta gueule mec...

– Un, deux, trois... Soleil !

– Que-ce qui te prend putain ?

– Rien. Je joue avec le vigile regarde.

Nirvana se pencha sur l'écran de son ami.

Cela faisait fortement penser à la vue d'une caméra surveillance. L'écran affichait une vidéo de mauvaise qualité en nuances de gris dans laquelle on pouvait clairement voir un gros homme en uniforme faire des allées et venues dans un couloir blanchâtre, paniqué.

– Un, deux, trois... Soleil !

Le garde se retourna brusquement et se remit à courir de plus belle.

– Tu lui fais quoi aujourd'hui ?

– Les bruits de pas feutrés, fit Jo en riant nerveusement. Putain j'adore ce type. Regarde le ce con !

– Un, deux...

– Oui c'est drôle mais arrête de répéter ça h24 c'est super chiant.

– Trois... Soleil !

Et il appuya une nouvelle fois sur la commande de son.

Au loin, quelque part en Colombie, deux microphones se relayaient pour diffuser doucement les bruits de pas qu'avait pré-enregistré Alexandre, tantôt à droite, tantôt à gauche du couloir, et Gerardo Siguez, épuisé à force de courir partout se sentait comme encerclé par une armée de petits voleurs habiles et mesquins.

Jo fut interrompu par l'entrée dans leur bureau du grand Fred suivit de ses deux collègues. Il ferma en un éclair la vidéo de la caméra Sud-Américaine et tomba par un merveilleux hasard dans le projet sur lequel il était censé travailler depuis toute la matinée. En espérant que ses patrons ne l'ai pas remarqué, il prit un air sérieux tout en étudiant la page de code cryptée affichée devant lui.

Le trio s'installa autour d'eux sur le grand canapé au centre de la pièce, les coudes sur les genoux, les mains sous le menton, ils attendaient le briefing de mi-journée.

– Me regardez pas comme ça, s'exclama Nirvana sur un ton offusqué, c'est pas moi qui ai fait joujou avec des gardes de musée...

Fred jeta un regard amusé sur Alexandre, la tête baissée sur son clavier, honteux.

– Ça fait rien tu sais, on a tous des moments de relâchement, non ? Dit-il en donnant une tape amicale dans son dos.

– Oui ça arrive, ajouta Raph, enfin bon vous n'avez pas fait que ça depuis ce matin si ? Rassurez moi.

Bastien fit pivoter son ordi sur la table afin de le placer en vue de ses trois supérieurs.

– C'est incroyable comme t'arrives toujours à ruiner notre réputation mec, ragea-t-il dans sa barbe en direction de son camarade. Non on n'a pas fait que ça boss. J'ai trouvé une jolie faille dans le système du commissariat central, je crois que c'est ce que vous vouliez non?

Raph hocha de la tête.

– Quoi d'autre ?

– Une brèche dans une des Mairie de la ville, et puis je suis en train de forcer un peu sur la caserne, ils sont pas faciles faciles les salauds.

– C'est bien, tu me feras ça pour les commissariats et mairies restantes compris ?

– Pourquoi faire ? Y a pas besoin boss, une fois un maillon de la chaîne infecté je les ai tous en ligne de mire, répondit Nirvana fier de lui.

NIRVANA [ EN PAUSE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant