La haine d'un frère (RivaMika)

-Chapitre 8-

Les deux recrues se fixaient. Akuno approcha sa main du visage de Mikasa. Celle-ci le laissa faire, étant perdue dans ses prunelles qui lui rappelaient tant son passé.
-Je sais que derrière ce visage ennuyé et glacial, se trouve toujours la Mika que j'ai connu.
La jeune femme ne savait plus quoi penser. Cela faisait si longtemps qu'elle n'était plus cette Mikasa. Elle recula alors, laissant la main du blond dans le vide.
-Elle n'est plus là, je te l'ai déjà dit. Tout comme le Aku que j'ai autrefois connu.
Elle recula un peu, et se tourna, afin de s'en aller. Le garçon ne la retint pas. Il serra la machoire et grogna de dédain. Échec était le mot qui lui parvenait à l'esprit. Il frappa alors du pied dans l'herbe.
-Merde !
Il serra les poings et s'en alla, regardant autour de lui que personne n'ait vu son comportement. Il souffla de soulagement tout en s'en allant à son tour, personne n'était présent dans les parages. Heureusement...

*****

Allongé derrière la dune non loin se trouvait un homme brun. Il ouvrit les yeux, tandis que les bruits de pas du garçon s'en allaient. Il n'avait pas sentit ce garçon depuis qu'il avait vu son comportement au réfectoire. Il était trop... Il ne saurait le décrire. Mais son comportement semblait exagéré. Il repensa à la discussion qu'il avait eut avec sa subordonnée. Alors celle-ci était gaie et timide auparavant ? Pourquoi était-elle à présent à l'opposé ? Et pourquoi la voix du garçon ne lui paraissait pas amicale ? Il semblait loin d'être niais et pleurnichard également. Et pourquoi le garçon avait-il réagit de façon aussi excessive lorsque la brune était partie ? Il ferma les yeux. Ce n'était pas ses histoires. C'était celle de ces gamins ravagés du cerveau. Il rouvrit doucement les yeux, et planta son regard dans la lune qui commençait à apparaître, derrière les nuages. Cette lune il ne l'aurait jamais vu si il n'avait jamais rencontré Erwin. Il se leva alors, en grognant. Penser à cet homme lui avait rappelé la tonne de documents qu'il devrait remplir pour le lendemain. Il souffla exagérement.

*****

Cinq jours s'étaient écoulés depuis les événements de ce soir-là. Akuno faisait à présent partit à part entière de la bande de recrues. Eren discutait également avec lui, malgré le fait qu'il s'était rapproché de Reiner et Berthold, ce qui ne plaisait pas à Mikasa. Ces deux derniers parlaient également avec Akuno. Certaines fois Mikasa les voyaient parler en messes basses durant les entraînements. Elle espérait se tromper sur le compte de Reiner, et qu'il ne cherchait pas de mal à Eren et Akuno. Akuno participait beaucoup aux entraînements au corps à corps avec Mikasa. La jeune femme ne s'en plaignait pas, car il lui donnait du fil à retordre. Seulement, lors de cet entrainement-là, Akuno serrait beaucoup sa poigne sur Mikasa. Elle ne le remarqua pas directement, seulement elle ressentit rapidement une douleur au bras tandis qu'il lui serrait. Elle se surprit à regarder autour d'eux, et découvrit que le garçon avait choisit qu'ils se trouvent derrière, hors de vue des autres, et de Livaï et Hansi qui discutaient tandis que tous s'entraînaient. Eren était dans sa chambre d'après les dires d'Hansi, et Armin se battait avec Conny au premier rang. Elle n'eut d'autre choix que d'essayer de retourner les coups du garçon contre elle. Il la poussa alors contre le sol, par surprise, et appuya sa main autour du cou de la brune. Elle gesticula sous lui, cherchant à se libérer, tandis que le garçon mit sa main sur sa bouche afin que ses gémissements en quête d'air ne s'entendent pas. Il approcha sa tête de son oreille.
-Ce n'est qu'un avant-goût de ce qu'il pourra t'arriver au cours des prochains jours. Je vais pourrir ta vie, comme tu as ruiné la mienne autrefois.
Il serra un peu plus, tandis que la brune se sentait partir, elle roula des yeux, plantant les ongles de ses mains dans les avant-bras du garçon. Puis elle lui donna un poing dans la joue, afin qu'il s'éloigne. Ce bruit les fit tous se tourner afin de les regarder. Le blond saignait du nez, sa main sur celui-ci, tandis que Mikasa était essoufflée, l'une de ses mains se trouvant autour de son cou, l'autre en l'air, le poing taché du sang du garçon. Le visage de Mikasa était pâle. Les deux se fixaient, l'un étant debout, l'autre au sol. Ils ne dirent aucun mot, tandis que Reiner et Berthold se précipitèrent vers Akuno, et Jean et Armin vers Mikasa. Hansi et Livaï s'approchaient également du groupe.
-Que s'est-il passé ?, demanda Hansi.
Aucun des deux ne parlaient. Mikasa n'y croyait pas. Son ami... Celui qu'elle connaissait depuis l'enfance, avait cherché à la tuer. Elle ferma les yeux, et fronça les sourcils.
-Nous nous entraînions, et j'ai glissé sur Mika. Je n'ai pas compris pourquoi, mais elle m'a frappé brusquement.
La brune remarqua le sourire qu'affichait Reiner derrière son ami. Hansi posa à nouveau une question.
-Est-ce vrai Mikasa ?
La jeune femme ne répondit pas. Son regard se dirigea vers le sol, tandis qu'elle serrait la machoire. Elle avait mal. Elle avait réussit à reprendre une respiration convenable. Ce n'était pas cette douleur qu'elle ressentait. C'était la douleur présente dans son cœur. Il lui faisait à nouveau mal. Ce n'était cette fois pas Eren la cause. C'était Akuno. Que lui était-il arrivé ? Elle se força à ne laisser aucune larme dévaler son visage. Essayant de ne pas les laisser voir la faiblesse que ses yeux afficheraient. Qu'avait-elle fait au garçon ? Elle serra le poing sur le sol. Ses cheveux ébenes cachant son visage. Hansi réitéra sa question.
-Est-ce ce qu'il s'est passé Mikasa ?
La brune se racla la gorge, ravalant sa salive. Gardant le regard baissé, elle s'exclama.
-Oui. J'ai frappé Akuno.
Armin, Jean, Hansi et Livaï semblaient étonnés que la soldat qui parlait toujours les yeux dans les yeux ne laissait même pas entrevoir ceux-ci.
-Pour quelle raison as-tu agis de cette façon ?
-Je ne sais pas.
-Bien. Comme sentence tu aideras Hansi et moi-même.
La brune hôcha la tête. Sa tête était en pagaille, tandis que son cœur était en miettes. Akuno, Reiner et Berthold souriaient. Ils avaient gagné la première manche...