-Chapitre 19-

2.4K 136 52
                                    

Les jours étaient passés rapidement. Mikasa n'avait plus désobéit à son supérieur. Elle n'avait pas pu sortir afin de demander des nouvelles à Mike. Elle se sentait vide. Depuis ce jour où Ernest lui avait volé ce qu'il lui restait d'innocence. Tandis qu'il l'avait violé, elle avait pensé aux mots de Livaï.
"Je serai ton repère. "
Durant l'instant de souffrance elle s'était répété ces mots. Et elle s'efforçait de tenir pour eux. Seulement elle se sentait comme sale. Elle avait été souillée pour une mission qu'elle n'était même pas sûre de réussir. Elle avait remarqué les papiers de l'homme traitant des titans, ainsi que ceux traitant du cas d'Eren. Le major avait tout de même raison. La puissance royale s'intéressait au cas de son frère. Elle devait tenir. Ernest ne lui avait rien fait à nouveau depuis ce jour-là. Elle devait tenir pour son frère, pour Armin, pour Livaï, et pour tous les autres. Elle se demandait comment ils avaient pu réagir à sa soudaine disparation et celle de Mike. Elle savait qu'Erwin ne devait pas en parler, ou qu'il le ferait bien plus tard. Elle sentit quelque chose s'abattre sur sa joue à ce moment-là. Ernest se tenait devant elle, la main levée. Il venait de la gifler.
-Mets plus d'intérêt à l'ouvrage!
Mikasa se sentit à cet instant vulnérable. Elle sentit à nouveau la peur s'emparer d'elle. Elle savait ce qu'il l'attendait. Et ce fut ce qu'il se passa.

*****

Alors que Mikasa était à présent dans sa chambre. Elle mangeait son repas en silence. Pour la première fois de sa vie, elle mangeait des repas complets. Ils étaient également bien présentés, car elle savait que Ernest mangeait la même chose qu'elle. Il y a peu elle avait apprit que l'homme en question avait un fils. Elle espérait qu'il ne serait pas comme son père. À cette pensée Mikasa se recroquevilla sur elle-même. Elle se rendit compte que la vie ici lui semblait bien plus pire qu'au bataillon. Elle ferma les yeux à cette pensée. Les brigades spéciales ne se chargeaient même pas de sanctionner les hommes de son genre. Elle avait apprit en nettoyant l'une des pièces où deux de ses hommes de main parlaient, que la précédente bonne s'était plaint de ses mauvais traitements. Et que les soldats lui avaient rit au nez. Puis qu'ils l'avaient conduits dans le palais. Dont ils disaient qu'elle ne ressortirait jamais vivante. Mikasa avait eut un frisson. Ainsi lorsque l'homme lui dirait qu'elle serait remplacée, elle aurait droit au même sort qu'elle. Cette histoire lui avait également permit de comprendre que les brigades chargées de protéger le peuple, faisaient tout le contraire. Ils les sacrifiraient sans remords au moindre problème. Elle entendit quelqu'un frapper à sa porte. Elle rouvrit les yeux puis se redressa, elle était à présent en tenue plus correct que celle de bonne. Elle ouvrit la porte, et découvrit un garçon de son âge.
-Tu es Annie n'est-ce pas?
Mikasa jugea le garçon. Ses cheveux châtains étaient décoiffés, il portait un collier assez cher autour du cou, et ses vêtements démontraient sa classe sociale.
-Oui.
-Je peux rentrer?
-Bien.
Elle se poussa, de manière à ce qu'il franchisse le seuil, puis elle referma la porte tandis que le garçon s'installait face à la table où elle mangeait quelques minutes plus tôt.
-Que cherches-tu en venant ici?
Le garçon serrait les poings, tandis que Mikasa l'observait, dos contre le mur face au garçon.
-

Je n'ai pas pu empêcher les agissements de père pour Yuki. Ni pour celles d'avant...
Le garçon ferma les yeux, tandis que ses poings devenaient plus blancs. Son visage reflétait à cet instant de la souffrance.
-J'aimais Yuki...
Sa voix était basse et semblait brisée.
-Père le savait... Alors il faisait encore plus souffrir Yuki.
Il rouvrit les yeux et tourna son regard plein de détermination vers la brune.
-Je vais t'aider!
Mikasa écarquilla les yeux. Savait-il quelque chose?
-Je n'ai pas besoin d'aide.
-Un soir père te trouveras dans son bureau... Et il ne se contrôlera pas. Je t'ai vu plusieurs soirs fouiller son bureau.
-Qui me dis que ce n'est pas ton père qui t'envoies?
-Car il t'aurais déjà punies pour ça.
Mikasa eut un violent frisson. Elle se sentit soudain mal à cette pensée. Elle savait que l'homme était capable d'être encore plus violent qu'avec elle. Elle l'avait un jour surprit à passer à tabac l'un de ses hommes de mains, et lui avait par la suite coupé un doigt en l'insultant pour sa trahison. Elle ferma les yeux tout en ravalant sa salive. L'idée que cet homme la violente encore plus que ce qu'il faisait actuellement lui donna la nausée. Elle courut jusqu'à la petite salle de bain, puis libéra son estomac au dessus de ce qui lui servait de toilettes. Elle fut prise des sanglots, puis sentit sa respiration se faire irrégulière. La peur s'emparait d'elle. Le garçon accourut vers elle. Elle ne sut comment, mais avec de simples mots, son état de panique s'évapora lentement. Elle avait plongé son regard vide dans celui du garçon, et il avait à cet instant comprit qu'elle était également touchée par la violence que lui avait fait ressentir son père depuis qu'elle était ici. Il l'avait ainsi rassuré durant plus d'une demi-heure. Il avait été patient le temps qu'elle se calme. Et, sans même comprendre pourquoi, cette nuit avait créé un lien entre eux, alors qu'ils ne se connaissaient que depuis quelques heures.

----

(Chose dite, chose faite. Faute de ne pas avoir publié de chapitre mercredi, vous en avez deux aujourd'hui :). )

La haine d'un frère  (RivaMika)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant