La haine d'un frère (RivaMika)

-Chapitre 9-

Mikasa marchait depuis plus d'une heure à travers les couloirs. N'ayant croisée personne car il s'agissait de l'heure du repas. Elle n'avait pas faim. Elle avait toujours mal. Elle posa sa main sur sa poitrine. Comme cet organe pouvait-il faire aussi mal? Elle ferma les yeux tandis que ses deux mains se posèrent sur son visage. Elle se colla contre un mur et inspira bruyamment. Eren... Il lui manquait... Elle n'avait pas non plus parlé de sa situation à Armin. Elle serra les poings, tout son monde semblait instable. Elle avait, depuis qu'Eren l'avait sauvé, construit son monde autour du garçon. Elle y avait ensuite rajouté Armin. Il s'agissait de ses deux plus chers amis. Et à présent elle s'éloignait d'eux deux. Armin était à présent occupé auprès d'Hansi, alors ils ne pouvaient plus autant parler qu'avant. Elle ne savait plus quoi faire. Elle avait besoin d'une épaule à qui tout confier. Sur qui elle savait qu'elle pourrait garder son monde craquelé. Mais cette épaule n'existait pas dans son esprit. Après tout, elle était la Mikasa glaciale que tous connaissaient. Seuls Eren, Armin, et... Et Akuno savaient qu'elle était dotée d'un cœur. Sasha, Jean et Conny le savaient également. Mais elle ne pouvaient pas leur parler de ça. Ils ne sauraient pas la conseiller comme il le faudrait. Elle profita du fait que personne n'était présent afin de se laisser glisser contre le mur. Sa chemise et sa veste se remontant, elle sentit le mur égratigner son dos. Mais elle n'y fit pas attention. Elle voulait à cet instant disparaître. Loin de tout. De ce monde cruel qu'elle avait pourtant à de nombreuses reprises trouvé magnifique. Elle replia ses jambes et enroula ses bras autour de celles-ci, afin de poser sa tête sur ses genoux. Elle cacha ainsi son visage à la vue de tous. Elle ne pleurait pas. Mais son visage laissait apercevoir sa peine, ainsi que son esprit torturé.
-Qu'est-ce que tu fais là gamine?
Elle fronça les sourcils, tournant sa tête dans la direction opposée de l'homme.
-Tch. Je t'ai posé une question il me semble.
-Ce n'est pas encore l'heure que je vous aide. Alors pouvez-vous me laisser seule? Je n'ai pas besoin qu'un nabot vienne me parler.
-Oï! Fais attention aux mots que tu utilises.
Elle serra la mâchoire, puis entendit les bruits de pas du brun. Elle espérait qu'il s'en aille. Elle ne voulait pas qu'il reste là. Pas dans un tel moment de faiblesse. Elle entendit des bruits de vêtements. Elle sentit une présence à ses côtés.
-Personne ne viendra par ici à cette heure Ackerman.
Elle ne répondit pas, se contentant d'écouter le bruit régulier de la respiration de son supérieur.
-Pourquoi vous vous préoccupez de l'état de vos subordonnés? Surtout quand l'un d'eux ne vous parle pas comme les autres.
-Justement.
Un silence se fit. Livaï fixait la fenêtre devant lui, tandis que Mikasa avait relâché ses jambes, avait étendu ses bras contre le mur, et regardait elle aussi le soir tomber à la fenêtre.
-Tu as un mental d'acier dont nous sommes peu en avoir. Je dirais qu'il y a Erwin, Hansi, Petra, Auruo, Mike, Arlelt, Braun, et moi-même qui en avons également. Seulement, tu es vu par tous comme une machine à exterminer les titans. Comme quelqu'un d'intouchable. Tu n'as jamais montré tes sentiments jusqu'à présent, sauf pour Jäger et Arlelt, même si souvent tu te contient.
Mikasa tourna son regard vers Livaï. Intriguée par la perception qu'avait son supérieur d'elle.
-Et je pense que le mieux n'est pas que tu craques sur le terrain. Mais bien ici. Je ne dis pas que tu dois te mettre à chialer comme Jäger, Braus ou Arlelt.
À cette phrase la brune jeta un regard noir à Livaï.
-Mais tu peux tout de même relâcher la pression. Et tu peux me parler de choses qui te perturbes. De temps en temps par contre. Pas comme si j'étais ton psychologue.
À cette remarque Mikasa sourit légèrement.
-Qu'est-ce que c'est que cette tentative pour remonter le moral?
Elle se mit à rire doucement, malgré elle. Ce qui fit tourner le regard de Livaï dans le sien, l'entendant pour la première fois rire sincèrement. Elle arrêta brusquement son rire, tandis que leurs regards semblaient ancrés l'un dans l'autre. La brune souffla alors, puis tourna à nouveau son regard vers la fenêtre.
-Je ne vous aime pas Caporal. Je vous ai souvent vu comme quelqu'un de respectable, mais cette vision a changée lorsque vous avez passé à tabac Eren au tribunal.
Mikasa ferma les yeux.
-Je sais que c'était pour son bien... Mais vous n'aviez pas à y mettre autant de volonté.
Elle serra et dessera ses poings, regardant ses mains effectuer ce geste.
-Je ne sais même pas pourquoi je vous dis ça. Ça pourrait vous faire une raison de m'avoir dans le viseur également. Ou alors vous pourrez penser que je ne mérite pas que vous preniez de votre temps afin de me parler. Mais je suis honnête avec vous. Comme vous l'avez été à de nombreuses fois.
Livaï regardait sa subordonnée tandis qu'elle lui livrait son ressenti, puis il baissa les yeux vers les mains de la jeune femme, la regardant serrer et relâcher ses doigts. Des pas se firent entendre dans le couloir, et face aux deux soldats apparaissait Hansi, accompagnée d'Armin, qui discutaient de leurs recherches.
-Mikasa!, s'était écrié Armin.
Le blond s'était mit à courir et avait enveloppé la silhouette de son amie de ses bras.
-On dirait que ça fait des siècles que l'ont ne s'est pas vu...
Il ressera un peu plus sa poigne, tandis que la brune -se laissant aller à l'étreinte-, passa également ses bras autour de la taille du garçon. D'une voix hésitante, elle chuchota à son ami.
-Il faut qu'on parle Armin... Je n'en peux plus...