Chapitre 11

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[La dernière chose dont je me souvienne, c'est que nous hurlions à pleins poumons]

Il fait froid. J'ai affreusement mal au dos. Je me redresse difficilement. Lorsque j'arrive à me mettre à quatres pattes, un liquide poisseux souille mes cheveux, et coule au creux de la tempe et le long de ma joue. Mes vêtements sont sales. Je m'adosse contre le mur le plus proche car des vertiges me prennent.

En face de moi, le corps du Noalys reste immobile. Il fait encore nuit, et les flocons forment une fine couche sur ses vêtements. Je m'approche de lui en toussant. Je le secoue, mais il ne bouge pas.

   - Noah ! Réveilles-toi ! Allez !

Aucun signe.

   - Noah, je te promets que si tu ne bouges pas, je vais voler l'artefact, et le briser en mille morceaux !

Soudainement, ses yeux s'ouvrent sur un regard ambré empreint de douleur. Nous restons à nous regarder mais brusquement des voix nous parviennent.

   - Ils sont là ! Les assassins sont là ! Tuons les !

Je soupire, et tente de me relever au plus vite. Mauvaise idée, puisque je manque de perdre l'équilibre. Mais Noah me retiens gentiment, c'est bien la première fois tiens ! Et nous guide dans une auberge. Je me souviens d'y être entrée, accompagnée de Noah, mais je me suis écroulée par terre tant mon dos me faisait mal.

Ensuite, plus rien.

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( PDV Noah)

Elle s'était écroulée par terre en gémissant. Ses cheveux étaient poisseux tant son sang avait coulé. J'ai donc supplié le gérant de nous donner une chambre. Il n'a pas hésité. Heureusement, la rose dessinée sur sa capuche était partiellement tâchée, donc le gérant n'a pas pu assimiler le fait qu'elle soit la Rose de Sang. Finalement, sa réputation m'embarrasse plus qu'autre chose.

Voyant qu'elle avait perdu connaissance, je me suis senti sous sa responsabilité. Je l'ai portée jusqu'à une chambre et l'ai déposée sur son lit. Lorsque j'ai voulu déplacer sa natte brune complètement défaite, une longue trace de sang s'étalait sur son cou. Une plaie, sans énormes dégâts, était toujours ouverte et saignait un peu.

D'un coup, Rose se met à frissonner, son visage est crispé et des gouttes de sueurs perlent sur son front. Elle doit souffrir.
Je pose ma main sur son front, et murmure une incantation de guérison. Je ne lui avouerais jamais que j'ai exercé de la magie sur elle.

Elle arrête de frissonner et ses muscles se décontractent. Ses traits de détendent, j'ai l'impression qu'elle dort paisiblement.

La première fois que je l'ai vue, sur ce toit qui me dévisageait, j'ai vu qu'elle était différente. Je ne savais pas pourquoi, mais j'ai ressenti un lien, et je voyais dans ses yeux vert émeraude qu'elle pensait la même chose.

Je m'affale dans le lit en face de celui de Rose après avoir acheté le silence de notre hôte.

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Plus tard, j'entends des gémissements me réveiller. Je le redresse dans mon lit, énervé :

   - Tu ne peux pas te taire ?!

Mais tout ce que j'ai en réponse sont des sanglots, qui finissent de me réveiller. Je me rapproche d'elle mais je me retrouve avec une dague pointée vers mon cœur.

   - Qu'est-ce que tu m'as fais ? Hurle Rose, je ne ressens plus rien ! Réponds ! Qu'est-ce que tu m'as fais ?

Je ne bouges pas, ni ne parle. Elle pose la pointe de la lame sur mon  torse et répète la question.

    - Je t'ai soignée, répondis-je.
   
    - Comment ?

Tout à coup, la porte s'ouvre violemment, ce qui est un exploit, un groupe de 5 gardes solidement armés entrent dans la pièce.

Nous étions cernés.

La Rose de SangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant