Chapitre 8

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[ Fais attention mon beau, les roses piquent ]

Lorsque je me relève, ses compagnons veulent très certainement venger leur ami cloué au sol. Ils sont deux, lourds et puissants. Je suis seule, fine et rapide. Ils se jettent sur moi, j'esquive aisément leurs coups, et en distribue. Je prévois leurs attaques à l'avance, frappé et esquive. Un jeu d'enfant. Les deux rejoignent vite fait le premier au sol. J'entre enfin dans l'armurerie.

Une vieille femme se tient au comptoir. Elle me fixe comme si je n'étais pas normale. Je parcours les rayons. Armures, poignards, épées, sabres... Toute sorte d'armes et de protection sont à vendre. Mais aucune ne me correspond, ou du moins je n'ai pas la même carrure qu'un homme.

   - Je suppose que vous recherchez quelque chose de spécial ? Fit une petite voix fluette.

Je me retourne vers le comptoir et vois la vieille femme se diriger vers moi.

   - Et qu'est-ce qui vous fait dire cela ? Demandais-je.

   - Je vous ai vue vous battre devant la vitrine, vous avez bien fait de le faire, je ne les aime pas.

   - Je ne vois pas le rapport ?

   - Vous êtes douée, beaucoup même. Je sais qu'une grande destinée vous attends, et que le monde changera. Les dieux m'ont parlée.

   - Pour qui vous me prenez ? Je ne suis pas une fée qui va changer le monde ! J'habite dans un quartier délabré et pauvre où il faut voler pour manger et tuer pour de l'argent !

La vieille femme dévie son chemin pour aller dans l'arrière boutique.

   - C'est justement de ces endroits-là que naissent les plus forts héros, réplique la vendeuse.

Je la regarde méfiante. Elle me fait signe de la suivre. Je jette un regard sur les vieux rayons pleins de poussière. Je ne crois ABSOLUMENT pas à ses dires. Elle doit être folle : "les dieux m'ont parlée ". Non mais n'importe quoi.

   - Regarde ! Me coupa la vendeuse.

Devant moi se dresse une panoplie d'armes extraordinaires. Des gants d'où sortent des griffes, des protections en acier des lames cachées dans des bracelets de poignets ainsi que des lanières à accrocher dans le dos pour ranger deux épées avec le bout un peu recourbé.

Je souris. Finalement c'est bien d'être l'héroïne des rêves d'une vieille ! Je sors la bourse de ma poche et lui donne 20 pièces d'or. Mais elle n'en prend que dix, et me rends le reste.

   - Gardes-les, m'ordonne-t'elle gentiment.

Je lui remercie, puis elle m'aide à m'équiper. Je me dirige ensuite vers la sortie et la remercie simplement. Elle est folle mais gentille.

Lorsque je sors, tous les regards sont braqués vers moi. Je remarque que les trois hommes à qui j'ai donné une bonne correction ont désertés. Mais alors que je marchais la tête haute, une ombre furtive traverse la rue. Je regarde sur les toits environnants. Je continue de marcher mais je m'engouffre dans une ruelle isolée.

Rapidement, je grimpe contre le mur pour arriver sur les toits. En me levant, je croise un regard ambré que je reconnaîtrais entre mille.

   - Noalys...

La Rose de SangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant