Hopital Psychiatrik

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Dizzidence Politik (1982)

Je me lève encore difficilement ce matin. La nuit a été courte. J'ai passé une bonne partie de la soirée à travailler et retravailler les photos que j'ai prises il y a quelques mois déjà. Depuis que je sais que je vais être exposée au Centre Pompidou, je suis comme paralysée. Je n'étais jamais satisfaite des retouches et des effets que j'apportais à mes clichés, mais là, il était temps que je les finalise. Et que le résultat soit parfait !

Je décale mon réveil à plusieurs reprises. Mais lorsque j'entrouvre les yeux et que je vois que mon portable affiche 7h45, je peste contre moi-même tout en sautant du lit trop rapidement.

Comme un zombie, encore à moitié dans mon rêve, je me dirige vers la salle de bain. Où je croise le miroir.

Le miroir.  

Cette terreur. Le pire objet qui soit. Celui que je hais plus que tout.

En réalité, c'est bien plus ce qu'il me renvoie qui m'horrifie à ce point. C'est le reflet que je déteste autant. C'est moi.

Ce sont ces courbes difformes. Ces hanches trop élargies. Cette poitrine trop encombrante. Ce creux beaucoup trop prononcé au niveau de mes reins.

Si c'est une torture pour moi de me voir, de voir ce reflet, de voir que mon corps est si différent de ce que je voudrais qu'il soit, je continue pourtant à lui faire face. Chaque matin, lorsque je commence ce rituel qui consiste à cacher les moindres défauts, rendre ce corps le plus neutre possible, peut-être un peu plus à mon goût. Qu'il me soit, tout du moins, un minimum supportable. Je le regarde aussi chaque soir, lorsque j'ai vêtu ces vêtements qui me servent de masque, qui me permettent de tenir une journée de plus. En m'observant ainsi régulièrement, je veux peut-être vérifier si cette enveloppe corporelle est, malheureusement, toujours la même, qu'elle est inchangée. Inchangeable. Peut-être aussi pour m'habituer un peu plus à ce corps. Car ce sentiment de dégoût vis-à-vis de soi ne devrait pas exister. Il n'a pas lieu d'être. Alors qu'est-ce qui cloche chez moi ?

Généralement, les larmes me montent rapidement aux yeux, ou la colère m'envahit complètement lorsque je vois ce corps. Le mien, paraît-il. Malgré tout, il ne m'appartient pas. Je le sais pertinemment. Et ça, j'en ai la certitude depuis tellement longtemps que j'ai la sensation qu'elle est en moi depuis toujours.

Mais au fond, qui suis-je réellement ?

*

Bonjour tout le monde ! Cette fiction sera une petite nouvelle avec des chapitres assez courts. Je vais essayer de publier assez régulièrement, mais étant donné que j'écris en parallèle "En attendant, je vis", je ne vous promets rien !

Pour la petite histoire :

J'ai été certaine que je devais écrire une histoire qui parlerait d'Indochine, lors de mon dernier concert, où Nicola Sirkis est venu dans la fosse pendant Tes Yeux Noirs. Il est passé juste devant moi. Le voir de si près, pouvoir le toucher... À cet instant, je me suis sentie tellement proche de mon héros. Qu'est ce que c'était bien... si magique.
Déjà lorsque j'avais commencé mon autre roman, j'avais eu envie d'écrire sur le thème du genre. Là, ça été le déclic !

Alors je vais écrire l'histoire d'Axelle, au fur et à mesure, en m'inspirant des chansons d'Indochine. Je vais choisir des paroles qui me touchent et elles deviendront le titre des chapitres. C'est dans ce sens là que j'ai voulu écrire l'histoire : commencer par Indochine, pour créer Axelle et son histoire.

Lecteurs tolérants et ouverts d'esprit, ou encore fans d'Indochine, mais aussi tous les autres, je vous souhaite une bonne lecture 😊

Et n'oubliez pas les petites étoiles si vous avez aimé 😁

Ma Seconde Naissance [PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant