Chapitre 20 : Premier pas vers une réconciliation?

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Des bruits de voix me sortent doucement du cocon douillet où j’étais, sans ouvrir les yeux je peux facilement dire que les grognements coléreux proviennent du couloir. Je sais aux hurlements étouffés que la porte est fermée, cependant cela ne m’empêche pas de constater que la conversation est plus que houleuse, et cela attire mon attention.

«Je vous préviens, s’il lui arrive encore une fois ce genre de chose avec l’un de vous trois, je vais prendre les mesures nécessaires! Et croyez-moi, ça risque de ne pas être drôle pour tout le monde.»Déclare quelqu’un sur un ton assez agressif. «Et d’ailleurs c’est qui celui-là?»Continue-t-il.
«D’après ce qu’elle a juste eu le temps de me dire avant que nous soyons dérangés par une personne, je suis le père!»Sort Marc d’une voix provocante.
«Je…»
«Stop! Vous n’allez pas recommencer à vous prendre le bec, on se croirait dans une basse-cour avec des coqs qui se battent pour savoir qui peut sauter les poules. Donc même si vous ne pouvez pas vous blairer, il va falloir prendre sur vous. Est-ce que j’ai été assez clair?»Sort la personne en coupant la parole à Alekseï.

Cette voix me rappelle quelqu’un que j’ai déjà côtoyé auparavant, j’en suis certaine, mais je n’arrive pas à mettre un visage pour le moment. Cotonneuse, j’ouvre doucement les yeux puis pose doucement mes mains sur mon ventre pour toucher mes petits-pieds. Au lieu de toucher mon ventre rond et chaud, mes doigts entrent en contact avec quelques choses de dure et froid. Je baisse rapidement mon regard et je vois un monitoring posé dessus, bizarre vu que je n’en ai pas acheté. Mon cœur s’accélère quand un flash me revient, je me vois assise sur le canapé face à un Alekseï plus qu’en colère, puis je distingue le regard paniqué de mon ami à l'instant où je me sens tombé et puis ce fut le trou noir.

Je comprends alors que le monitoring est là pour mes petits-pieds et je me mets à paniquer. J’espère que mes petits-pieds vont bien et que dans ma chute, ils n’ont rien eu, je me dois de les protéger coûte que coûte. Je prie pour que je n’aie pas échoué dans ma mission, car je ne me le pardonnerai jamais. Au moment où je pense cela, un bruit léger et rapide capte mon attention. Mon regard se porte rapidement sur la machine du monitoring et je comprends que ce que j’entends c’est leurs petits cœurs, ce qui me rassure quelque peu. Encore faible, je me relève doucement, je prends mon oreiller et le cale correctement pour que je sois à l’aise en position assise puis je pose ma tête sur la tête de lit. Je pousse un énorme soupir de frustration, car j’ai envie de leur signaler que malgré la porte fermée je les entends parfaitement, mais la personne qui leur fait face à l’air de bien s’en sortir vis-à-vis de ses trois gaillards. J’ai bien envie de l’applaudir, car franchement cette personne arrive très bien à leur clouer le bec ainsi que de leur tenir tête. Cette personne a tout mon respect.

«C’est bon, nous avons compris le message que tu nous rabâches depuis au moins quinze minutes.»Répond Alekseï.
«Je pense que vous n’avez franchement pas compris les dangers d’une grossesse à risque et gémellaire en plus de cela. Si elle ne se repose pas comme il se doit et surtout à ce stade, elle peut être hospitalisée d’urgence, et ce jusqu’au terme des bébés dans le meilleur des cas et le pire serait qu’elle accouche à cause de vos conneries. Voulez-vous vraiment que ses bébés naissent prématurés avec des problèmes cardiaques ou respiratoires? C’est une grossesse à risques comme je vous l’ai déjà dit alors faite ce qu’il faut pour que tout se passe bien et jusqu’à son terme, ai-je bien été clair?»Sort la personne qui les sermonne.
«Oui!»Déclare à l’unisson Titi, Alekseï et Marc.
«Bien! Je vais retourner dans sa chambre pour voir si elle s’est réveillée. Pendant ce temps-là, je ne veux pas vous voir dans les parages, elle se doit d’être dans le calme et puis ça vous permettra peut-être d’avoir les idées plus claires pour la suite.»Sort toujours la personne.

J’entends des bruits de pas tandis que la porte de ma chambre s’ouvre doucement. Je reconnais immédiatement Flo et je suis assez surprise de voir qu’il peut se mettre en colère comme ça, c’est qu’il cache bien son jeu finalement. Mais en même temps, ça va permettre à mon meilleur ami de ne pas avoir tout le temps le dernier mot. Cela doit lui changer, d’avoir une personne qui le remet en place comme ça devant tout le monde. Flo qui n'aspire que la bienveillance et la douceur à chaque fois que nous nous croisons, je me souviendrais qu’il ne faut pas l’énerver. Quand il me voit, un sourire se place sur son visage qui était soucieux, il y a à peine quelques secondes et je lui rends, même si c’est un sourire un peu crispé.

Pourquoi toi et pas un autre? Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant