Chapitre 49 : ...ne tient qu'à un fil.

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Je tourne la tête où se produit le bruit, je vois la voiture qui était stationnée dans la rue plus loin, accélérer quelques mètres de nous. Ce genre d'événement n'est jamais arrivé dans le quartier depuis que nous y sommes, car il s'agit d'un secteur relativement calme à la base et c'est pour cela que nous l'avons clairement choisi. Pourquoi est-ce qu'elle continue à accélérer? Sur le moment, je ne réalise pas, le conducteur fait peut-être un malaise? Cependant, la voiture ne zigzague pas, non, elle file juste droit sur nous... Là je me dis qu'il doit y avoir un problème.

Une seconde passe puis deux, je constate que la voiture ne ralentit pas, qu'elle ne freine toujours pas. Pourtant, le conducteur doit bien voir qu'il y a des personnes sur le passage piéton, alors pourquoi est-ce qu'il ne diminue pas sa vitesse ? La voiture se rapproche de plus en plus des garçons qui continuent de parler entre eux, je me rends compte que l'accident va être inévitable. Mes yeux sont remplis de larmes qui coulent abondamment sur mes joues, ma vue commence à se troubler. Je tremble de tout mon corps puis je mets ma main devant la bouche parce que la collision avec eux va se faire d'ici peu de temps, et ce, sous mes yeux. Je n'arrive pas à crier pour les prévenir de courir, une boule d'angoisse dans ma gorge m'en empêche, je suis tétanisée sur place et je suis à deux doigts de m'écrouler sur le trottoir. J'arrive à me tenir debout grâce au lampadaire qui est juste à mes côtés.

Marc et Alekseï ralentissent le pas puis tournent enfin la tête vers la voiture, ils n'ont pas le temps de comprendre ce qu'il se passe qu'ils sont propulsés en avant par Nikolaï. Le geste de Niko les empêche de passer sous les roues de la voiture, cependant cela ne suffit pas à empêcher la seconde collision. Mon souffle se coupe automatiquement quand je vois Marc heurter le scooter de plein fouet pour ensuite voir la moto qui est à coter frapper Alekseï avec autant de force. L'horreur ne s'arrête pas là, non ... Mon regard tombe sur Nikolaï percutant la voiture avec une telle force que le bruit des motos sur l'asphalte ne suffit pas à étouffer le son de l'impact de son corps qui tombe fortement sur le capot. Mais le son qui me hantera à jamais est celui de sa tête percutant le pare-brise avant qu'il ne tombe sur le bitume à quelques mètres de la voiture hurlant de douleur. Son cri me transperce comme une centaine de couteux en plein cœur, la souffrance que j'entends dans sa voix me brise de toute part et me donne froid dans le dos me donnant la chair de poule. La voiture ne s'arrête pas pour autant au contraire, elle continue de rouler comme s'il ne s'était rien passé, à quelques mètres de l'accident, sans comprendre pourquoi, d'un coup, elle finit par emboutir une autre voiture garée sur une place de parking.

Lorsque je vois les trois hommes par terre, mes jambes ne porte plus je m'écroule, tout est flou, irréel, le passé et le présent ne font plus qu'un. Perdu entre les deux, mon regard se porte sur Marc qui est étendu face contre terre, immobile, puis sur Alekseï un peu plus loin qui est dans le même état et puis finalement sur Niko qui ne crie plus...

Des flashs du jour où ils m'ont sorti des griffes de Roger me reviennent en pleine face, l'accident et puis l'abandon de Marc. Tout mon corps se crispe avec l'envie d'hurler, je dois rêver, ce n'est pas réel, je ferme les yeux. Ce n'est qu'un simple cauchemar Léa, tu vas te réveiller et ce que tu viens de voir, ne se sera pas passé. Je les rouvre après quelques secondes mais non... Marc, Alekseï et Nikolaï sont bien par terre, inertes.

Tout mais pas ça... Ne me les enlevez pas maintenant ! J'ai besoin d'eux dans ma vie, je ne peux pas envisager les choses autrement. Chacun à leurs manières m'apportent tous quelques choses d'indispensable dans mon existence. Marc : l'amour et la stabilité qui me manquait pour que je sois enfin complète, Alekseï et Nikolaï : une amitié forte et sincère que tout le monde rêve de connaître. Nous qui venions seulement retrouver un havre de paix depuis hier soir... Pourquoi est-ce que le sort s'acharne sur nous comme ça ? Qu'est-ce que nous avons fait pour mériter cet acte inhumain ? Il faut que j'agisse, je ne peux pas rester là sans rien faire... il faut les aider !

Pourquoi toi et pas un autre? Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant