Chapitre 40 : Retour à la maison

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« Alors voilà, le jour où tu nous quittes est déjà arrivé ! » Lance Claude en venant vers moi.
« Et oui… En même temps, je suis ici depuis un mois et demi donc il fallait bien que je rentre chez moi un jour ou l’autre. » Lui répondis-je en faisant la moue.
« C’est passé tellement vite ! En tout cas, je suis heureux de t’avoir compté parmi nous Léa. Il y a une grande évolution entre le moment où tu as passé le pas du centre et aujourd’hui. J’espère que tu prendras en compte tout ce que nous avons mis en place afin que tu restes sur cette lancée, même si au fond de moi, je ne me fais pas de soucis. Envoie-nous de temps en temps des nouvelles quand même, hein ! Sache que de notre côté, nous continuerons à prendre soin des plantes et du jardin/potager. Je vais soumettre au comité de lancer une activité jardinage, vu tout ce que tu nous as appris, il y a matière à creuser. » Dit-il en croisant les bras sur sa poitrine.
« Si mon passage a pu vous apporter quelque chose, alors j’en suis la plus heureuse. Cependant, je n’ai pas toutes les compétences requises non plus, donc renseignez-vous au maximum sur les différents bienfaits. Je ne vous ai expliqué que ce que ma grand-mère m’avait inculqué à l’époque, cela a peut-être changé depuis. » Rétorquais-je en bouclant ma valise.
« Je prends note ne t’inquiète pas. En tout cas, je ne sais pas si tu l’as remarqué, mais sur deux patients, cela a déjà fait des miracles ! Nous sommes tous surpris de les voir s’ouvrir à nous… ils patientaient chaque matin sur la table du salon afin de te voir. Ils se levaient aux aurores vu que tu es une lève-tôt. » Exprime Claude avec un sourire aux lèvres.
« Tu parles d’Elsa et Nono ! Ce sont deux personnes adorables, ils étaient soif d’apprendre et de découvrir, j’ai adoré partager avec eux ce genre de moments. Même si je ne les connais peu, ils sont très charmants et j’espère que pour eux, tout se passera bien pour la suite. »  Dis-je.
« Nous ferons tout le nécessaire, pour que le reste de leur séjour se passe bien, nous souhaitons qu’ils repartent en oubliant le pourquoi qu'ils sont là. Ils doivent changer, s’ils veulent retrouver une vie sociale et retourner auprès des leurs. Donc je pense que nous avons toutes les cartes en main, mais il faut que de leur côté, ça soit évidemment la même chose. » Relate Claude en venant vers moi. « Allez miss, ton carrosse t’attend dehors depuis quinze minutes et elles sont impatientes de te voir. » Continue-t-il.
« De vraies tornades, hein ? » Lui demandais-je en souriant.
« J’aime bien ce genre de tempérament,  vu le mien que tu as vu constamment, alors tu dois t’en douter. J’imagine qu’avec vous trois, on ne doit pas s’ennuyer tous les jours. » Ricane-t-il.
« Parfois, on nous trouve épuisantes mais bon… c’est ce qui fait notre charme. » Répondis-je avec un clin d’œil.
« Léa tu es prête ? Nous n’arrivons plus à les tenir et ça commence à dégénérer dehors ! Nous avons dû les faire rentrer à l’intérieur car elles tapaient sur tous carreaux. » Nous interrompe Adrien, en se posant contre la porte.

Je rigole face à sa remarque, mais je suis vite repris à l’ordre par mes petits-pieds. Je sens des coups de pieds et au stade où j’en suis, il faut que je fasse très attention. En un mois et demi, j’ai pris un peu de poids donc mon ventre a pris aussi du volume. Les médecins dont Flo, m’ont signalé que c’était normal mais qu’il fallait tout de même que je sois vigilante. Les vergetures commencent à se voir, heureusement que j’ai une bonne crème sinon je suis sûre que je ressemblerai à un zèbre, j’ai les jambes lourdes et je me tiens de plus en plus le bas du dos. Le peu de pas que j’effectue me fait souffrir mais je compte tout de même rester active, je ne me vois pas m’encroûter jusqu’à leur naissance. De plus quand je vais rentrer, j’ai toute la chambre de mes bébés à aménager. En tout cas, c’est hors de question, qu’ils sortent maintenant, je compte bien les tenir au chaud dans mon ventre jusqu’à la fin. Dans moins d’une semaine, j’ai un shooting grossesse de prévue et j’ai eu de la chance parce qu'il ne lui restait plus qu’une place pour ce mois-ci. Je n’ai plus qu’à acheter des tenues pour que cette journée soit parfaite… enfin je pourrai immortaliser ma grossesse. Je me languis déjà et je compte bien faire une surprise au groupe.

« Si madame veut bien se donner la peine. » Énonce Claude en me faisant signe vers la porte.

Je souffle un bon coup afin de me donner la meilleure assurance possible, j’avance de quelques pas afin de me retrouver juste devant la porte de ma chambre. Je suis un peu en stress de les retrouver et je me demande comment vont se passer les retrouvailles. Est-ce qu’il y aura une gêne ? Est-ce que nous ferons comme s’il n’y avait rien eu ? Il y a seulement trois personnes que je redoute le plus dans le groupe, il s’agit de Thibault, Alekseï et Marc. Je ne vais pas repartir dans ces travers et je garde la stabilité que j’ai acquise depuis mon séjour.

« N’oublie pas tout ce que l’on t’a appris afin de canaliser la pression que tu peux accumuler. » Lance Adrien en posant ses mains sur mes épaules.

Vous vous demandez surement pourquoi nous avons cette proximité ? Je vais vous répondre, il n’y a aucune ambiguïté. Nous avons établi certes un petit lien, mais tout en respectant des distances très correctes. Nous avons partagé notre quotidien pendant plus d’un mois alors c’est normal que nous l’avions établi. Et puis je le trouve un peu bizarre : premièrement, il était toujours aux aguets quand nous étions dehors et deuxièmement il prenait régulièrement des notes et cela à chaque fois qu’il était avec moi. Avec d’autres patients, il ne se comportait pas du tout comme ça, j’ai voulu plusieurs fois en parler avec Claude mais finalement, ça ne me regarde pas.

Je le regarde droit dans les yeux et j’y décèle une certaine crainte cependant, je n’arrive pas à comprendre pourquoi à ce moment-là. Je n’ai jamais pu lire dans ses yeux une quelconque expression avant aujourd’hui. Qu’est-ce qu’il lui arrive ?

« Ne t’inquiète pas pour moi Adrien… Je compte bien rester la même. » Lui répondis-je en me dégageant de son emprise.

Je pars en direction de l’entrée, tout en caressant mon ventre et en ayant un sourire aux lèvres. Je constate que Nina tapote du pied et que Chloé regarde sa montre. Les deux sont vraiment impatientes ! Elles sentent directement ma présence car elles courent vers moi. Elles m’emprisonnent dans leurs bras tout en faisant attention à mon ventre mais ça ne les empêche pas de me bousculer un petit peu.

« Doucement les filles. » Dis-je en rigolant.

Elles s’écartent puis me prennent une main chacune. Je les presse pour leur montrer que je suis heureuse de les retrouver. Je me sens enfin revivre même s’il me manque les hommes qui partagent mon quotidien.

« Ce que tu nous as manqué ! » Déclare Chloé avec un grand sourire sur son visage.
« Et bah, ils en prennent de la place. » Lance Nina en regardant mon ventre.

Pourquoi toi et pas un autre? Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant