Pourquoi toi et pas un autre? Tome 2

Chapitre 51 : Les deux plus belles rencontres. Partie 1

Je suis enfin arrivée sur le parking de l’hôpital, les pompiers ouvrent les portes du camion et descendent doucement le brancard, puis se dirigent vers l’entrée. Les quelques minutes de route ont été un véritable enfer, à chacune des bosses qui secouaient le camion rendaient mes contractions de plus en plus douloureuses. Une fois à l’intérieur les deux pompiers qui guident le brancard se dirigent vers les ascenseurs donc les portes s'ouvrent laissant passer deux personnes. Une fois entrés, un des hommes appui sur le bouton pour refermer les portes, puis sur l’étage de la maternité. Je souffle à travers mes larmes pour passer une énième contraction qui me tord le bide, tout en serrant fortement la main de Marc qui grimace sous ma prise.

« Je suis désolée de te broyer les doigts. » Dis-je en serrant les dents.

« Tu n’as pas à l’être ma douce. » Répond-il en me caressant la joue.

« Bien sûr que oui ! Tu viens de percuter un scooter et moi je te tords les doigts comme si tu n’étais pas assez ankylosé comme ça ! Je ne sais pas si je vais y arriver Marc… je suis déjà tellement épuisée… c’est trop en si peu de temps, je n’en peux plus ! J’ai… J’ai peur, ce n’était pas prévu que cela se passe comme ça. Niko aurait dû être là… et… et si je n’y arrivais pas ?» Lui balançais-je en fermant les yeux.

« Tu vas y parvenir comme une cheffe, ma douce, tu es une femme forte et énormément courageuse. C’est le moment que nous attentions tous les deux, nous allons enfin rencontrer nos bébés. » Réplique Marc avant de m’embrasser la tempe.

« Je comprends que tu sois déboussolée avec ce qu’il vient de se passer, mais il ne voudrait surtout pas que tu lâches si près du but. Si tu ne veux pas le faire pour moi, alors fais-le pour Nikolaï. » Continue-t-il au moment où les portes de l’ascenseur s’ouvrent sur les deux portes jaunes où il est écrit en grosses lettres Urgence Maternité.

« Je… Je n’ai rien pu faire pour… pour l’aider. Ses blessures étaient beaucoup trop… trop importantes. » Sanglotais-je une fois à l’extérieur.

« Bien au contraire mon ange, tu as été tellement forte et je suis si fier de toi! Tu as fait en sorte qu’il ne soit pas seul avec la peur au ventre parce que j’en suis sûr il a dû avoir la trouille… Mais tu étais là l'accompagnant… Tu lui tenais la main et tu lui as parlé, c’est là, la différence. Tu aurais pu l’abandonner à son sort vu ton état pour être à mes côtés, mais tu ne l’as pas quitté une seule seconde, tu es restée à ses côtés partageant ses derniers instants, ses derniers mots… tu as été là, jusqu’à son dernier souffle. » Avoue Marc d’une voix tremblotante.

« Madame, Monsieur, nous allons vous emmener dans la salle d’accouchement. » Sort un des pompiers tandis que nous sommes dans l’entrée de la maternité.

Je regarde le pompier qui vient de nous parler puis Marc et je me mets rapidement à m’affoler.

« Mais… je n’ai pas ma valise ! Je ne peux pas aller dans la salle sans elle ! » Dis-je paniquer en sentant arriver une autre contraction.

Je souffle lentement et puis la réalité me frappe de plein fouet me paralysant.

« Oh putain, non! Je ne veux pas aller dans cette salle, pas maintenant...  Flo n’est pas là... Merde! je refuse d’accoucher s’il n’est pas à mes côtés ! » Ajoutais-je à moitié hystérique en serrant les dents sous la douleur.

« Madame, je sais que c’est compliqué, mais il faut que vous gardiez votre calme. » Lance la sage-femme qui vient à notre rencontre, tout en laissant une main sut la porte de la salle numéro cinq afin que nous puissions y entrer.

Si un regard pouvait tuer, j’aurais fait de la sage-femme ma première victime, ce n’est pas elle qui a perdu un ami et qui va accoucher... tout ça en à peine quelques minutes, bordel de merde ! Comment gérer toutes ces émotions qui me tombent dessus ? Le regard que je lui lance, ne lui fais ni chaud ni froid surement habituée à pire, elle se contente juste de me sourire tout en continuant d’avancer dans la pièce avec les pompiers.