Je suis à la fois excitée et anxieuse, je n’ai pas menti, j’ai vraiment hâte d’y être, mais aller dans l’inconnu me fait un peu peur. Si j’en parle à Flo, je suis certaine qu’il me dirait que c’est normal, qu’après avoir vécu toutes ses épreuves, mon esprit a plus que besoin d’une grande stabilité et d’une certaine routine. Ces deux mots ne font plus incontestablement partie de ma vie quotidienne depuis un certain moment.
Je regarde par la fenêtre les arbres défiler, puis je fais le vide dans ma tête. Je laisse dans un coin de mon cerveau les derniers évènements, j’enferme à double tour mes craintes dans un autre compartiment. Je veux arriver au centre le plus sereinement possible. Je garde seulement en tête mes objectifs : ma santé et celle de mes petits-pieds, c’est ce qui m’importe le plus et cette fois-ci je compte bien tenir cette promesse.
Flo prend un dernier virage, nous passons devant un portail ouvert en bois, nous roulons dans une allée faite en pavées et sur les côtés il y a des arbustes taillés de différentes façons.Devant nous se dresse un magnifique corps de ferme beige avec de grandes baies vitrées. La maison à une grande terrasse qui fait le tour de la bâtisse et deux splendides glycines de chaque côté, c’est magnifique. Mon cœur se serre face à cette image, ma grand-mère serait émerveillée, elle qui adorait tant cette plante. Je me souviens de la sienne, elle était tellement lourde, que le tronc principal se cassait, elle a dû mettre une ceinture pour qu’elle ne meure pas et qu’elle puisse continuer à s’épanouir. Je me demande si la personne qui a repris sa maison l’a laissé, je l’espère de tout cœur. Quelle odeur quand la glycine était en fleuraison!
Je continue ma contemplation, sur la droite du corps de ferme, il y a un magnifique jardin composé de tulipes, jonquilles, rosiers et lavande. Ce mélange de couleurs est à couper le souffle, ça fait longtemps que je n’avais pas vu un parc aussi beau. Je sais d’avance que je vais passer une bonne partie de mes journées là-bas, je me vois flâner à travers ces différentes fleurs, ainsi que me poser quelques heures et lire. Rien que de les voir, je me sens bien puis je soupire d’aise.
« Eh bien, c’est bien la première fois que je te vois avec autant d’étoiles dans les yeux. Ce regard, je l’ai vu qu’une fois et c’est quand tu as su que tu attendais des jumeaux. » Lance Flo.
« Je ne pouvais pas rêver mieux comme endroit. Tu ne pouvais pas faire davantage pour me rendre heureuse ! » Dis-je.
« Je n’ai rien fait de spécial miss, j’ai juste choisi le centre qui pour moi correspond le plus afin que tu te reposes. Généralement, c’est celui-ci que l’hôpital propose et nous avons que des retombés positivent. J’espère que tu me diras toujours cela quand tu sortiras de cet endroit, honnêtement moi je ne pourrais pas y rester plus de deux jours. Il n’y a pas grand-chose à faire pour quelqu'un actif comme moi. » Sort Flo.
« Ne t’inquiète pas pour moi… Ce n’est pas parce que je vis à Paris, que je n’aime pas la campagne. Tu seras surpris mais je ne risque pas de m'ennuyer bien au contraire, je trouve plutôt ce genre d'endroit très ressourçant ! Ici, je me sens déjà connecter et je sais sans l'ombre d'un doute que je vais vraiment me remettre sur pieds. » Lui répondis-je.
« Nous sommes un peu en avance, ça te dit de faire un petit tour avant que nous rencontrions toute l’équipe ? » Me demande-t-il.
« Ne me pose pas la question une deuxième fois. » Répliquais-je en me détachant.
Flo sort de la voiture puis vient à mes côtés afin que j’en fasse de même. Avec mon gros ventre, cette opération est difficile à effectuer. Nous devons nous y reprendre à trois avant que je sois sur pieds.
« Je ressemble à une baleine ! » Me lamentais-je avec les larmes aux yeux.
« Léa ne pense pas ça de toi. Tu portes la vie et c’est le plus cadeau que tu puisses avoir dans toute ton existence. Sache que la plupart des femmes, quand elles reviennent me voir, regrettent ces doux moments. Je sais que tu n’as pas une grossesse comme les autres mais profite tant qu’ils sont dans ton ventre. Il faut que tu te crées de merveilleux souvenirs jusqu’au moment où ils vont pointer leur bout de nez. » Exprime Flo avec tant de compassion.
« Merci » Arrivais-je seulement à dire.
Flo ne me répond pas, de toute façon, il n’y a rien de plus à ajouter. Ce qu’il vient de me dire me touche profondément, et je compte bien dès à présent mettre à profit ses paroles. Quitte à me faire un petit album avant qu’ils naissent. Nous marchons en direction du centre, juste avant que nous soyons au niveau de l’entrée, mon ami continue le chemin.
« Tu n’as vu qu’une toute petite partie de ce que le centre possède en matière de paysage. Si tu es heureuse face à ce sommaire jardin alors regarde ceci. » Annonce Flo en se décalant.
Je suis bouche bée, derrière le corps de ferme, il y a un bosquet composé de peupliers, bouleaux et de chênes. Sur l’un d’entre eux, je remarque une balançoire, deux personnes peuvent y tenir facilement. Cela me donne envie de m’y installer et de me bercer afin de sentir le vent contre ma peau. Je me donnerai tous les moyens pour que mes petits-pieds connaissent ce sentiment de liberté que procure une balançoire. Je suis tellement obnubilée par ce paysage que je n’avais même pas remarqué la longue terrasse en bois qui longe le corps de ferme ainsi que la piscine couverte. Sur la terrasse, prône des fauteuils et des chaises longues avec des parasols et des petites tables. Tout est présent afin que les patients se sentent bien.
Cet endroit me donne envie de quitter Paris et de m’installer dans une petite ville mais qui fait aussi campagne. Je nous vois dans une petite maison dans le style cocooning, avec un jardin profitant de ce que la nature nous offre. Je leur inculquerai les valeurs et le respect que ma grand-mère a essayé de me transmettre à travers la culture des fleurs et des plantes, de leur bienfait sur la santé. Cela m’a permis de connaître la patience et c’est une grande qualité qu’il faut avoir dans la vie de tous les jours.
À gauche de ce bosquet, il y a une grande porte en fer forgé qui donne accès à un chemin. Je constate que ce sentier est fait par endroit de sable et que des sapins le longent. Il faudra que je fasse attention lorsque j’emprunterai ce chemin, des aiguilles sont par terre et je n’ai pas envie de me piquer les pieds. Je me retourne et interroge mon ami du regard. S’il me dit à ce à quoi je pense, je ne quitterai pas cet endroit de sitôt. Je n’y suis pas encore que je me sens déjà à l’aise.
« Deux jours par semaine, le centre propose avec des encadrants d’aller à la plage si le temps l’autorise. » Déclare Flo en venant à mes côtés.
« J’ai de plus en plus du mal à me situer, mais où sommes-nous si la mer est à quelques mètres d’ici ? » Lui demandais-je.
« Nous sommes à Criel-sur-Mer, charmante petite ville juste à côté du Tréport. » Me répond Flo.
« Je ne pensais pas que ce genre d’endroit existait si proche de Paris. » Avouais-je.
« C’est parce qu’on ne parle pas assez des beaux endroits. » Rétorque-t-il.
« Je vois que tu commences déjà à montrer les meilleurs endroits de notre centre. » Déclare une voix masculine dans notre dos.
Nous nous retournons, Flo va à l’encontre d’un vieil homme d’une cinquantaine d’années. Il a l’air d’être une personne bienveillante, vu qu’il a toujours le sourire aux lèvres. Il a les cheveux gris ainsi que sa fine moustache, il est un peu potelé. S’il avait eu une longue barbe, il m’aurait fait penser au père Noël. Un deuxième homme que je n’avais pas remarqué jusque-là est aussi présent.
Les deux amis se font une grosse accolade accompagnée de petites tapes sur le dos, ils sont heureux de se retrouver à ce que je constate. Face à ça, l’homme qui reste un peu en retrait met sa main gauche devant la bouche afin de ne pas montrer son hilarité. Il doit sentir que je le fixe, car il s’arrête puis se met à m’analyser en plissant les yeux, comme s’il tentait de me décoder. Peut-être est-ce sa manière de s’y prendre pour m’aborder sans me brusquer? Cela veut dire qu’ils sont au courant de mon parcours et j’espère que Flo, n’est pas rentré dans les détails.
« Mon ami, je te présente Adrien, le fameux collègue dont je t’ai parlé l’autre jour au téléphone. Adrien voici Flo, un collègue et ami qui travaille pour le groupe hospitalier Paris-Saint-Joseph. » Déclare l’homme âgé.
« Bonjour Adrien, j’espère que Claude ne t’en fait pas voir de toutes les couleurs avec son énergie débordante. Messieurs, je vous présente Léa. » Réponds Flo.
« C’est vrai qu’il faut de la patience et du courage pour le suivre, mais bon je n’ai pas à me plaindre! Par moment c’est même lui qui en a marre de moi et de mes questions. » Lance Adrien.
« J’ai l’impression de me retrouver en lui quand j’étais jeune. Et bien jeune fille, je vous souhaite la bienvenue chez nous. Nous ferons tout notre possible pour que vous vous sentiez comme chez vous. » Sort Claude en venant vers moi.
« Ne va pas l’effrayer Claude avec tes familiarités! » Dis mon ami en rigolant.
« Il va bien falloir qu’elle s’y fasse! Nous sommes une grande famille dans ce centre. » Rétorque Claude avec un clin d’œil. « Bon! et si nous allions à l’intérieur afin que tu rencontres les autres membres ainsi que tu vois ta chambre. » Continue-t-il.Nous marchons en direction de l’entrée, les trois hommes discutent sur un sujet médical donc je suis un peu mise à l’écart. Claude et Flo ne s’en rendent pas compte tandis qu’Adrien me lance des regards désolés.
*****
Le bonheur est parfois caché dans l’inconnu.
*****Bonsoir 😊
Voilà la suite que tout le monde attendait... c'est une petite encartade pour présenter le lieu.
Alors qu'en pensez-vous?
De Claude?
D'Adrien?
A votre avis, est-ce que ça va bien se passer?
Qu'attendez-vous de la suite ?Je vous souhaite une très bonne année 2019 ☺ qu'elle vous apporte ce que vous souhaitez 😉
XOXO ❤❤
-Laura-
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Pourquoi toi et pas un autre? Tome 2
RomanceLéa traverse une dure période car Marc l'a quitté sans d'autres explications. Il a coupé les ponts avec tout le groupe et il a même quitté la France, personne ne sait ce qu'il devient et encore moins son meilleur ami Neil. Si au début, elle a eu du...