Le Projet Avengers : Civil War - Tome 3 ✓

9 - Un secret ne reste jamais longtemps caché

- T'es un grand malade, crié-je.

J'avance d'un pas rageur dans le hangar miteux que s'est déniché Steve et me campe devant lui avec un air menaçant. 

- Un hélico ? Vraiment ?

Steve est surpris de mon air inquiet et arque un sourcil. Un mince sourire apparaît sur son visage et je lui donne un coup dans le bras. Il gémit et cette fois, c'est moi qui affiche un sourire.

- Des fois je me demande si ces 70 ans dans la glace ne t'ont pas gelé quelques neurones.

Steve relève les yeux sur Sam, mais celui-ci se contente d'hausser les épaules. Je le sais amusé par ma réaction excessive, mais quand j'ai vu ce cadavre d'hélicoptère dans l'eau et que Steve nous a raconté son action suicide au téléphone avant de nous donner sa localisation, j'ai eu très peur. Il aurait pu mourir. Qui de normalement constitué peut arrêter un hélicoptère en vol à la seule force des bras ?

Je m'approche de Bucky, toujours inconscient. Son bras de fer est coincé entre les mâchoires d'une énorme machine rouillée, en espérant que le vrai Bucky ouvrira les yeux et que cela ne sera plus nécessaire.

Soudain, il reprend petit à petit connaissance. Sam appelle Steve et nous nous retrouvons face au Soldat de l'Hiver, impatients de savoir si Bucky est de nouveau parmi nous.

- Steve..., gémit-il.

- À quel Bucky je parle là ?

- Ta mère s'appelait Sarah. Tu fourrais du papier journal dans tes chaussures.

Je croise le regard bleu glace de Steve. Il ne m'a jamais beaucoup parlé de son enfance, mais je connais également ces anecdotes.

- Ça, tu l'as pas appris au musée, assure Steve.

- Et c'est censé nous rassurer le papier dans les chaussures ? tente de plaisanter Sam.

Je récupère une vieille boite de conserve trouvée là et la nettoie rapidement avant de glisser de l'eau à l'intérieur et de tendre le tout à Bucky.

- C'est pas glorieux, mais ça t'hydratera.

Le jeune homme me lance un regard indéchiffrable et attrape le verre de fortune de sa main valide avant de le porter à ses lèvres.

- J'ai fait quoi cette fois ? demanda alors le soldat de l'hiver.

- C'est grave.

- Je savais que ça recommencerait. Tout ce qu'Hydra m'a mis dans le crâne est toujours là. Ça a été facile pour lui, il suffit que j'entende ces mots et...

- Qui est-ce type ?

- J'en sais rien.

- Y a eu des morts, l'attentat était un coup monté et ce psychiatre a tout fait pour être seul dix minutes avec toi. J'attends une autre réponse que j'en sais rien, Bucky.

Le brun se concentre puis semble se souvenir de quelque chose.

- Il voulait que je lui parle de la Sibérie. Où j'étais enfermé. Savoir où c'était exactement.

- Pourquoi voulait-il savoir ça ?

- Parce que je ne suis pas le seul soldat de l'Hiver.

J'ai alors un haut-le-corps. Je ne sais pas si c'est la perspective de rencontrer d'autre hommes et femmes enragés ou seulement ce petit embryon qui fait des siennes, toujours est-il que je commence à voir flou.

- Je... je vais prendre l'air.

Sam acquiesce, sachant pertinemment le pourquoi du comment. Steve me jette un regard interrogateur que j'ignore.