Le plat de lasagne

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  Les trois pointes de la fourchettes se roulent dans la sauce comme des porcelets mangeant innocemment les déchets de l'homme, croquant quelques fois l'oreiller d'un porc, l'œil d'un veau... Trois chemins se traçant sur cette sauce carmin, fumant l'odeur alléchante d'entrailles. Le fer carnivore des dents acérées s'aspergeant de l'odeur fleurie d'une journée qui s'est terminée broyée. Trois chemins pourtant éloignés l'un de l'autre se retrouvant toujours au cœur de bœuf. Sans réel but, c'est comme ça, pourquoi on ferait différemment ? La sombre impulsion de devoir se nourrir, de se réveiller assoiffé. Et le ventre gargouillant les paroles en l'air de l'accusé. L'air qui évite les gouttes fraîche d'une espèce de futur tellement espéré qu'il s'est transformé en une utopie réveillant et faisant pleurer le ciel juste au-dessus d'un crâne chauffe qui n'est plus que regard. Cervelle perdue dans le sentiment d'exister, de ressentir l'amour ou l'indifférence. Elle se triture, tourne sur elle-même, s'arrache quelques liens devant cette incapacité de savoir. Le savoir, une sorte de snobisme que recherche éternellement l'être. Le savoir qui se transforme assurément en une débilité humaine. Tout savoir. Tout savoir pour n'y trouver aucune satisfaction réelle. Ce point ultime couvert d'une certaine acclamation superficielle, de la peur de l'idiot devant ces mots dont il ne sait même pas l'orthographe. Tes dents jaunies plantées dans tes gencives comme autant de pierres tombales à moitié déterrées.

Logorrhée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant