Et derrière ton iris portant tout le malheur de l'être se dissimulait une simple silhouette de l'innocence même. Derrière ton visage trahit par des imperfections ressemblant à des traces de meurtres se voyait une fille. Le regard sain, les mains d'un tissu si fluide, si doux, si cajoleur. Et je ne pouvais plus me passer de cette douce braise qui s'était faufilée dans ton âme. Cette fille aux seins blancs. Une fille aux yeux claires.
Quel contraste me suis-je dit en sentant ta chevelure rousse me piquer le nez. Ces vagues confondaient avec ces incendies brûlant la vie et ces paysages de liberté. Ta crinière dévorant ton visage trop étroit pour se distinguer de cette masse. Ton âme mourant devant mes yeux. Pensant être héros, me prenant comme justicier, je n'ai pas essuyée tes larmes. Cette eau douce nous éclaboussant souvent je l'ai laissée noyée cette fille par simple peur de la voir défigurée. Peur de ne plus jamais revoir ce simple fantasme que je m'étais fait de toi.
Alors aucuns mots ne m'est venus quand tu en as demandé. Mots, dansant à en user leur sens, se faufilant dans un espace qui m'était inconnu. J'écoutais le pas de certaines phrases s'essoufflant sur le parquait. Il y avait de ces nuits où ils ne s'arrêtaient jamais, d'autres où j'avais presque peur du silence. Mais aucun n'a voulu rencontrer tes lèvres fendues.
