L'eau nettoie tout sur son passage et laisse sur son passage des arc-en-ciels sinistres qui font croire aux jeunes comme nous qu'il y a un tas d'or au bout. Alors que les enfants le cherchent cet or, nous, nous le laissons venir à nous. On attend patiemment qu'on obtienne ce qu'on croit avoir droit. Les pointes des pieds sur un piédestal sombre et étroit. Parce qu'il suffit de faire glisser son pieds pour tomber et retourner dans un désert d'opérettes aux chevaux enragés. Trop peur de retomber dans leurs crains gras où seul les mains de musicien ont réussis à s'y agripper.
Il pleut. Tu as glissé contre ma joue. Comme un soir dans un bar. Ton sous-vêtement rouge. Ma larme de sang. Et puis, dans un voile transparent au goût ardent, tu as disparu. Je suis piteux sous cette flotte comparé à mes souvenirs de toi qui dansait presque au-dessus de ces gouttes qui ne scintillaient que quand elle tombaient sur tes pommettes rosées.
Je sens le chien mouillé. Tu sens la rosée du matin. L'eau coule jusque mon pénis et je me sens comme un porc en cage. L'eau t'effleure seulement.
