Un étrange rêve -chap 6-

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Romane essaya d'ouvrir les yeux mais la lumière était tellement forte qu'elle dû les refermer. Elle prit une grosse bouffée d'air. L'air était... différente. Plus pure, moins polluée.
Elle respira encore, remarqua une autre odeur. 

-ça sent le sel, murmura t elle.

Elle bougea légèrement. Le sol était différent. Légèrement humide. De l'herbe ?
Elle tendit l'oreille. Le son de... de vagues claquant sur des rochers, et en se concentrant elle remarqua aussi le chuchotement du vent passant entre les feuilles, une forêt. 
Sortant de la douce rêverie de cet univers beaucoup plus idéal que celui où elle s'était endormie, elle commença à s'inquiéter. En une seconde elle se força à ouvrir les yeux et se relever.
La lumière du soleil haut dans le ciel l'éblouissa alors qu'elle se souvenait venir de fermer les yeux dans le parc.
Elle se pinça. Non. Elle ne semblait pas rêver.
Où était elle ? Comment était elle arrivée ici ? Qui l'avait amenée ?
Tant de questions se bousculaient dans sa tête... 
Romane regarda autour d'elle. Derrière elle se trouvait une forêt verdoyante, remuante de vies, elle pouvait même y entendre le chant des oiseaux. Sa droite était dégagée, sa gauche aussi d'ailleurs, elle ne voyait aucune habitations, rien ne donnait l'indice d'une quelconque activité humaine. Elle trouvait cela étrange, elle qui vivait constamment dans le bruit de la ville, le vacarme des voitures, les gens pressés dans les rues. Tout lui semblait irréaliste. Quand enfin elle posa ses yeux sur l'horizon devant elle, la jeune fille resta la bouche béante. Elle se trouvait sur une falaise et quand elle approcha, elle comprit que la falaise était haute d'au moins une soixantaine de mètres. Romane fut prise de vertige et se força à reculer pour se mettre à une distance raisonnable du vide. Elle regarda à nouveau : l'océan à porté de vue ! 
Elle ferma les yeux et respira paisiblement, bercée par le doux bruit des vagues. 
Elle fini par remarquer la fraîcheur de l'air et se mit rapidement à grelotter. La magie du lieu l'avait tellement subjuguée qu'elle n'avait pas remarqué qu'elle était gelée. Elle se frotta les épaules et remarqua des habits différents. Elle portait une simple tunique en toile qui s'arrêtait aux genoux et à manches courtes, dépourvu de pantalon et de chaussures, le bas du corps était nu, même pieds nus. Elle grelotait de plus en plus et remarqua que le soleil commençait à baisser dans le ciel. 

-me dites pas que c'est la fin de l'hiver ici aussi... marmonna t elle en continuant de se frictionner les bras.

Romane regarda derrière elle.

-aller dans la forêt ? Pas une bonne idée, se résigna t elle.

Elle observa à droite et remarqua que la falaise creusait un cul de sac.

-par là non plus...

Elle ne se donna pas la peine de porter son regard vers la mer, impossible à traverser.
La jeune fille fini par se résigner à aller vers sa gauche qui semblait s'ouvrir sur une plaine. 
Elle marchait lentement, sentait son corps fatiguer et son esprit préoccupé, aussi bien par le lieu étrange où elle se trouvait que par la journée qu'elle avait passé. 

-tsss de toute façon je suis en train de rêver... au pire je reste là sans bouger ? Grrr... j'ai trop froid, faut que je bouge...

Toujours en essayant de se réchauffer grâce à ses mains, elle accéléra le pas mais après seulement quelques heures à errer à une allure plutôt lente, le ciel commençait à devenir rosé, l'air plus froid, le soleil se couchait, et elle était toujours perdue. Aucune habitation, que la plaine à perte de vue, même plus de forêt, ni même la falaise qu'elle longeait. Elle s'arrêta un instant, le temps de reprendre son souffle. Trop longtemps. Les muscles de ses jambes se refroidirent et ont fini par ne plus pouvoir la porter, elle tomba à genoux, puis appuya ses mains sur le sol. À peine quelques secondes avant de s'effondrer de tout son corps, la joue contre les brins d'herbe froid. Après encore quelques instants éveillée, la jeune fille sentie une légère pluie lui chatouiller les membres, puis très vite, la pluie se transforma en neige. Romane était trempée jusqu'aux os et une fine couche de neige commençait déjà à recouvrir le sol autour et sans doute même son corps. Gelée. Seule. Elle ferma les yeux en murmurant :

-ce n'est qu'un rêve...

RêveurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant