La chasse -chap 14-

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Les jours passaient dans ce monde qui semblait tout droit sortir de l'imagination de Romane. Des jours où elle ne revit nullement ses parents, sa ville ou même John.
Étant douée pour s'adapter, la jeune fille maîtrisa assez rapidement la langue du pays. Elle arrivait facilement à faire des phrases simples et ne se trompait que rarement sur leur tournures. Elle manquait juste encore un peu de vocabulaire. La nouvelle langue était bien plus mélodieuse que son dialecte maternel et portait le nom de Fyen.
Participant de plus en plus aux travaux de la petite famille, elle s'y plaisait !
Chacun avait sa place ici, tout le monde avait de l'importance, travaux individuels ou collectifs toujours avec comme mots clefs l'entraide et la bonne humeur, une vraie famille... Romane n'avait jamais connu ça, d'où le fait qu'elle passait tous les jours un peu de temps seule à explorer les environs et à réfléchir.
Chose étrange, Romane ne s'endormait plus pour se réveiller dans son monde d'origine, mais cela ne l'inquiétait nullement puisqu'elle se sentait bien plus à sa place dans celui là.
Les premiers jours d'adaptations avaient été un peu difficile pour Romane qui n'arrivait pas encore à parler, mais à présent, tout allait pour le mieux, elle participait à toutes les tâches et elle eut même l'impression d'être considéré comme un membre de la joyeuse famille.
La jeune fille remarqua aussi qu'elle n'avait plus besoin d'autant de sommeil qu'avant, se contentant de dormir seulement trois ou quatre heures, elle passait le reste de la nuit à rêvasser sur son lit, à sortir prendre l'air, sans jamais trop s'éloigner de la maison ou à apprendre à lire grâce aux quelques écrits qu'elle avait trouvé et empreinté à Aaron.

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Un mois et demi passa sans que Romane ne se lasse de cette nouvelle existence, ni même qu'elle s'en inquiète.
Aujourd'hui les jeunes seraient seuls, et les cinq ou six jours à venir aussi, laissant Aaron devenir l'homme de la maison, une situation qui, au départ, le faisait beaucoup rire, il ne prenait d'ailleurs pas vraiment ce rôle au sérieux.

-père va toutes les 15 lunes au village le plus proche pour vendre nos récoltes trop nombreuses ou acheter quelques broutilles, avait on expliqué à Romane la première fois qu'elle le vit partir.

Subsistant surtout d'une auto alimentation, aller au village n'était pas forcément utile mais《les pièces doivent tourner, être dépensées et récupérées》lui avait dit Cal, le véritable homme de la famille.
Les jeunes s'étaient levé tôt pour souhaiter bonne route au père légèrement anxieux.

-pourquoi est il comme ça ? Murmura Romane à l'intention de Aaron.

-il y a des rumeurs sur des bandits qui commence à pulluler sur les petits chemins qui mènent aux villages, expliqua t il en regardant son père partir, l'air grave.

Cal s'éloigna rapidement, assit sur la petite caravane transportant la marchandise et dirigeants ses deux chevaux bruns.

-mais n'ai crainte ! Père sait se défendre ! S'enthousiasma t il pour redonner courage à sa petite soeur, à côté, qui était déjà au bord des larmes.

Ils rentrèrent tous deux, mais Romane resta planté là à regarder la propriété entourée de la forêt, seul le chemin empreinté par Cal était utilisable, autrement il fallait slalomer entre les arbres au risque de se perdre, Romane n'eut pas encore le temps d'aller au bout de la forêt pour voir ce qu'elle pourrait y trouver. La maison de taille acceptable ne comportait que quatre chambres, une pour chaque habitant, Romane ayant hérité d'une chambre d'ami, une grande pièce à vivre orné d'une large cheminée, grande table ainsi que tous les ustensiles pour cuisiner, la dernière pièce de la maison était une sorte de réserve où l'on entreposait des sacs de provisions si jamais les récoltes n'avaient pas été bonnes.
La propriété était accompagné d'un grand jardin qu'on entretenait tous les jours et où on y faisait pousser toute sorte de légumes, fruits, plantes d'assaisonnements et même un parterre de trèfles ! Un peu plus loin, des arbres ont été coupé afin de faire un pré pour les bêtes : deux chevaux sans compter les deux autres partis avec le père, trois brebis et une vache, avec une écurie et des abris pour les autres bêtes. Sans compter le poulailler contre la mainson comportant une dizaine de poules ! Le dernier bâtiment était une petite forge où Cal fabriquait des fers à cheveux, outils et même, en de très rare occasion, des armes qu'il allait revendre au village. Romane adorait ce monde médiévale, dépourvu de pollution, elle aimait se lever en ayant un but, se sentir plus libre, plus heureuse. Même si elle n'avait vu personne à part la famille de Aaron, elle se sentait bien entourée.

RêveurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant