Retrouvailles -chap 10-

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John arriva enfin à l'endroit que l'adolescente lui avait indiqué. Il sorti de la voiture en vitesse et se précipita vers la boulangerie. En ouvrant la porte, il remarqua immédiatement l'attroupement autour d'une table. Lorsqu'il s'approcha, il vit Romane, les mains collées à une tasse de chocolat chaud et son regard rivé dessus. Tout le monde émettait des commentaires pour lui faire comprendre la gravité de son geste. John se fraya un passage et posa doucement ses mains sur la table, le visage ému et les yeux humides, il murmura :

-Romane...

L'intéressée releva immédiatement la tête et alla se jeter dans les bras de son chauffeur qui la serra avec affection.

-papa pardonne moi ! J'aurais pas dû, j'étais en colère, excuse moi... se justifia t elle en fondant en larmes.

John ne s'habituait absolument pas à ce qu'elle l'appelle papa, il ne savait d'ailleurs pas non plus quoi lui répondre. Après quelques instants, il balbutia :

-ma... ma chérie c'est rien... c'est fini maintenant, on va rentrer à la maison et tout se passera bien...

Devant cette scène émouvante, certains clients sortirent de la boulangerie, heureux d'avoir réunit père et fille. Les autres personnes s'éloignaient commander ou satisfaire les clients, en donnant une légère tape de courage dans le dos ou l'épaule du prénommé père.

**

John et Romane sortirent enfin du bâtiment pour se cloisonner dans la voiture. Ils se mirent en route dans un silence complet, aucun ne sachant quoi dire.
Après quelques secondes, le chauffeur décida de briser le silence.

-où est ce que je vous dépose ?

Un sourire espiègle se dessina sur les lèvres de la jeune fille.

-un père ne devrait il pas tutoyer sa fille ?

-j'imagine que ce n'est le cas que lorsqu'il est au courant d'être père, répliqua John en la regardant à travers son rétroviseurs.

Romane baissa la tête.

-je suis désolée... je ne savais pas vers qui me tourner et je n'ai nullement l'envie de retourner chez mes parents.

-où comptez vous vous rendre dans ce cas ?

-laisse moi sortir de la voiture, je saurais me débrouiller.

-pour qu'on ne vous voit plus pendant des jours ? Ah sûrement pas !

-ramène moi chez toi alors.

-et vos parents ? Vous y avez pensé ? Ils sont désemparés, méconnaissables depuis que vous les avez quitter !

Après un léger silence, elle répondu :

-je m'en fiche. Je ne veux plus les voir.

Le silence dans la voiture régna à nouveau, un long moment. John tournait en rond dans la ville.

-c'est d'accord... je vous amène chez moi...

-Oh merci John !

-mais ce n'est pas le grand luxe par rapport à chez vous... se désola t il.

-je viens de vivre douze jours dans la rue et je n'ai jamais aimé la richesse, penses tu vraiment que ça me gênera ? Plaisanta t elle.

《Au moins elle n'a pas perdu sa bonne humeur》se dit il en souriant.

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