Jour 165 - 23 mars

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Moi :

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Moi :

Jimin,

Moi :

Ça fait 165 jours que je t'écris inlassablement. 

Moi :

Parfois, je ne sais même plus quoi te dire.
N'importe qui m'aurait dit d'arrêter, de tourner la page, de me faire une raison. 
N'importe qui me l'aurait dit si j'en avais seulement discuté avec quelqu'un, mais je n'ai parlé de toi avec personne. Les seuls qui savaient, c'étaient Seokjin-hyung, Namjoon-hyung, Hoseok-hyung et Yoongi-hyung. Parce qu'on leur faisait confiance et que tu ne te cachais pas devant eux. Et moi, je me disais que si tu leur faisais confiance, je le pouvais aussi. Aucun d'eux ne nous a jamais posé de questions. Parfois, je voyais leur sourire en coin, d'autres fois leurs regards désapprobateurs. Je pensais qu'ils désapprouvaient notre imprudence, mais qu'ils ne nous feraient jamais aucun mal, car ils ne nous ne voulaient que du bien.

Moi :

Dans le fond, ce qui me blesse le plus, c'est d'en être arrivé là à cause de l'un d'entre eux. J'ai beau tout retourner dans ma tête, je ne vois personne d'autres qui aurait pu nous dénoncer. Personne ne pouvait savoir.

Moi :

Tu me l'avais dit, pourtant, que cet univers n'était pas tendre. Sans cesse, tu me l'as répété.

Moi :

Je leur en veux tellement, Jimin... Je ne peux pas m'en empêcher. J'aurais pu comprendre qu'ils ne soient pas à l'aise, qu'ils prennent peur et qu'ils me mettent en garde. Mais non, pas même un avertissement. J'ai été mis au ban de leurs existences sans un bruit. Un peu comme s'ils s'étaient éclipsés pendant mon sommeil. 

Moi :

Il y a eu leurs sourires, leurs étreintes amicales, et puis, du jour au lendemain, le silence. Ils ont disparu de ma vie aussi simplement que toi.


Moi :

Je ne comprends pas. J'ai passé 5 mois dans votre intimité. J'ai ri à en pleurer avec Seokjin, j'ai passé des nuits entières à veiller avec Yoongi et Namjoon, j'ai même couvert les amoures de Hoseok lorsqu'il en avait besoin... Et soudain, le silence. 

Moi :

Peut-être que 5 mois ne représentent pas grand-chose, peut-être qu'en Corée l'amitié ne fonctionne pas pareil qu'en Espagne... Je ne sais pas.

Moi :

Est-ce que je ne méritais pas qu'on me dise les choses avec franchise, au moins ? 

Moi :

Yoongi est celui qui me déçoit le plus. Nous partagions tous les deux ce goût de l'honnêteté, on en parlait souvent. J'aimais la façon qu'il avait de ne jamais mentir, même par omission, même si la vérité était blessante. Ça le rendait clair. Il ne m'a rien dit, pourtant. Ni avant, ni après.

Moi :

Je suis si perdu que lorsqu'il m'a écrit avant-hier, je n'ai pas su réagir. Je suis resté avenant, comme figé. Dans la surprise. Dans la douleur. Dans le passé.

Comme si j'allais bien.

Maintenant, je brûle de le harceler de messages, de lui demander les explications que tu ne m'as jamais donné, celles qu'on m'a toujours refusé. Mais je me retiens, parce qu'il est la seule lueur d'espoir que j'ai, je ne veux pas le faire fuir. 

Moi :

Je ne devrais pas te raconter tout ça, je le sais. Mais si ce n'est pas à toi, à qui ? Il n'y a personne en qui j'ai assez confiance pour confier cette histoire. Parce que ça te mettrait en danger, parce que j'ai peur des rumeurs qui pourraient te faire du mal.

Je ne peux pas te faire de mal.

Moi :

Mais, je me demande, est-ce que tu leurs en veux, toi ? 

Moi :

Ma mère m'a dit que Jungkook rentrerait bientôt de voyage. Je regarde tous les jours mon portable en espérant avoir de ses nouvelles.

J'ai besoin de parler, Jimin, je vais exploser. 

Moi :

Est-ce que c'est cliché si je te dis que j'ai mal partout ? Au cœur, à la tête, à tous les endroits de mon corps que tu as touché.
J'ai l'impression de peser une tonne malgré le poids que j'ai perdu. Remuer m'essouffle. Vivre me fait mal.

Et si c'est ridicule de l'écrire, c'est encore plus ridicule de le ressentir.


Moi :

Ça n'aurait pas du m'arriver. La Corée, c'était mon rêve, le but ultime de mes années de travail acharnées. Je voulais renouer avec mes racines. Je me suis investit corps et âmes pour en arriver là... Alors pourquoi tout est gâché ? C'est devenu si difficile de me lever le matin, comme si rien n'avait plus de sens. Pourtant je suis toujours ici, je pourrais rebondir. C'est ce que je me dis chaque jour pour me rassurer. Mais rien à faire, j'ai l'impression d'avoir éclaté en plein vol, comme un ballon idiot de fête foraine.

Moi :

Un jour sans toi, et c'est comme si tout était fané.


Un jour sans toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant