Jour 172 - 30 mars

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Moi : 

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Moi : 

Ça fait 172 jours.

Je suis fatigué de compter.

Moi :

Et ce soir, comme certains autres soirs, j'ai mal au ventre. 

Je ne suis pas malade, je suis furieux. 

Furieux contre le monde, peut-être même contre les étoiles et un morceau de l'univers. Le tien, celui qui croît en toi. Tout ça parce que je n'ai envie de rien, ou parce que, peut-être, tu n'as plus envie de moi. 

Moi :

Je suis furieux, car demain, je compterai encore, que j'en ai envie ou pas.

Et puis je tremble un peu, je me demande combien de temps ça durera. 


Moi :

Et si le vent tournait, Jimin ?

J'y ai songé aujourd'hui, c'était la première fois.

Moi :

« A un moment, la mer nous ramène à bon port » c'est ce que Hoseok disait, « On se fait a tout ».

Je m'y ferai, tu sais. Je crois que je m'y ferai.

Moi :

Cet univers qui portait ton prénom se fanera entre mes doigts. Dans mon ventre, le feu s'étouffera. Là, dans ces coins sans nom, il n'y aura plus que l'inexplicable invisibilité de l'impalpable. Ce sera comme si tu n'avais jamais existé.
Mes pleurs ne connaîtront plus de larmes, mon cœur s'étonnera du manque de douleur. 
Il n'y aura plus que le goût âpre de la cendre dans ma bouche.

Il ne se sera rien passé.

Ton ombre me quittera furtivement, un sourire narquois au coin des lèvres : « Je t'ai bien eu, Taehyung ».

Moi :

Il ne nous restera qu'a en rire, ensuite. Rire de la stupidité, rire de l'absence, rire de ce qui n'était qu'un sommeil agité.

Puis viendra le moment où l'on s'interrogera sur ce qu'on a vécu, si on l'a vécu. La tentation d'admettre que tout n'était qu'un rêve viendra nous chatouiller la conscience.

Que restera-t-il alors ?
Probablement rien. Ou presque.
Sable, poussière et pétales de l'oublie.

Moi :

Et lorsqu'on se recroisera, que je redécouvrirai ton parfum, ton effet sur le monde et la chanson de ta voix, je fermerai les yeux et je chercherai. Je chercherai cet endroit dans mon ventre qui ruait comme un étalon fou quand le vent te portait jusqu'à moi. 
Je chercherai la vague qui me ramenait à toi.

Et je ne trouverai, Jimin, que sable, poussière et pétale de l'oublie.

Moi :

Un jour sans toi et c'est peut-être bientôt la fin.

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NDA : Ecrire, c'est rigolo. Des fois, on reste planté devant sa feuille pendant des heures, incapable de sortir une phrase satisfaisante. Et puis on part fouiner dans les archives, les vieux poèmes, les textes en vrac, pour finalement y découvrir les mots qui nous manquent aujourd'hui.  C'est presque effrayant de les trouver, là, tout prêts, à attendre qu'on en fasse quelque chose après toutes ces années. 

Ça vous arrive, à vous ?

Un jour sans toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant