Jour 184 - 11 avril

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Moi :

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Moi :

As-tu déjà fait attention à l'eau des rivières la nuit ? Elle est plus noire que le ciel. S'il n'y avait pas les réverbères, on ne verrait que du noir. C'est comme si le fleuve brassait de l'encre, ou comme s'il n'y avait rien. On entend l'eau, mais on ne la voit pas. On peut la sentir aussi, des odeurs de pourriture et d'humidité qui te pique les narines. Ça ne sent pas la vie, mais, ça devrait, non ? L'eau est tellement précieuse pour le vivant. Mais non, ça sent la mort et la décomposition. Je déteste cette odeur, c'est celle de la vase et elle m'a toujours foutu la gerbe. 

Moi :

Certains soirs, on la sent plus que d'autres. C'est le cas maintenant. 

Moi :

J'ai envie de vomir, Jimin. Je me demande de combien de cadavres ces eaux ont éparpillé les lambeaux... 1000 ? 100 0000 ? Je dois être loin du compte, très loin du compte. Les rats, les oiseaux, les chiens et les chats errants, des enfants, des femmes, des hommes... Tout au long de l'Histoire... Cette rivière roule la mort. C'est peut-être pour cette raison que l'eau est si noire la nuit. Elle devient le puits sans fond qui a avalé tant d'âmes.

Moi :

Qu'est-ce que je raconte ? Je ne crois même pas aux âmes. Tu y crois toi ? Je ne t'ai jamais demandé.

Moi :

Ça te ressemble bien. 
À un moment, j'ai même cru que tu pensais être mon âme sœur. Tu ne l'as jamais dit clairement, mais tu l'as sous entendu une ou deux fois. 
Enfin, je croyais, je ne sais pas. 
Non en vrai, j'aurais bien aimé. 

Moi :

Mais putain, ce que j'ai pu être aveugle, un imbécile heureux seul dans son délire. Quand j'aurais dessoûlé, je me donnerai des baffes. Ou peut-être que je vais m'en donner maintenant, pour dessoûler. 


[...]


Moi :

Le ciel est beau. Est-ce que tu le vois ?
Son noir à lui ne me fait pas peur. Quelque part derrière les nuages, il y a les étoiles. Il suffit simplement de le savoir pour les voir briller. 

Moi :

Dis Jimin, tu as remarqué ?
Dans le ciel, il y a tous les trucs cools : les oiseaux, les nuages, les étoiles filantes, les galaxies, les anges, les dieux... Et puis en bas, t'as les rivières et leur crasse, la vase et la merde. 
J'aurais bien aimé venir du ciel. Ou lui appartenir en tous cas, comme les oiseaux. Être entre lui et la terre, entre deux mondes. 


[...]


Moi :

J'ai l'impression que si je saute dans la rivière, je ne serai même pas mouillé. Je tomberai indéfiniment dans le néant, comme si je chutais dans l'espace. 

Peut-être que je mourrai de froid ?


Peut-être que je tombe déjà, depuis des mois. Et si je meurs dans la rivière, est-ce que je gagnerai le ciel d'après toi ?

Moi :

C'est le 184e jour, ça fait cinq mois.
C'est long, cinq mois.

Moi : 

Un jour encore... Et il ne changera rien. 

***

NDA : Merci de suivre cette histoire, les amis. Et pour ceux qui ne l'auraient pas vu, j'ai publié un autre chapitre plus tôt dans la journée. Filez donc le lire bande de gens qui ne font rien dans le bon sens !
Toujours des bisous, sinon.

Un jour sans toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant