City of Stars • jikook

I

  « Ça va aller, Jimin. T'as aucune raison d'angoisser. »
A-t-il dit, mon téléphone sur haut-parleur.

Je tentais désespérément de croire les mots rassurants de mon meilleur ami tandis que je passais nerveusement de ma chambre à ma salle de bain, puis de ma salle de bain à ma chambre.

« Ça ne peut que te faire du bien de quitter Busan ! »

Je me suis avancé vers mon téléphone posé sur l'étagère dans le couloir depuis une bonne heure.

« Y'a que du négatif qui te retient ici. Ça t'empêche d'avancer, tu penses toujours au passé.
Va de l'avant ! A-t-il rajouté.

— Et si j'y arrive pas ?

— Ouvre toi aux autres.

— C'est de ça que je parle ! »

Ce qui m'énervait chez Yoongi, c'était cette façon dont il parlait. Comme si tout était toujours simple pour lui.

« La loi d'attraction, Jimin. »

Alors j'ai soupiré, et je suis reparti vérifier que je n'avais rien oublié.

« Tu recommences avec ça ? » Disais-je un peu plus fort pour qu'il puisse m'entendre.

« Pour une énième fois, c'est la plus puissante loi de l'univers. C'est prouvé parascientifiquement, philosophiquement, et tout ce qui termine en ment. Chaque pensée dégage une vibration et émet un signal, une énergie, tu vois ? Laquelle attire à lui un signal correspondant.

— Tu peux parler français ?

— Envoie des ondes positives autour de toi, et tu verras qu'elles te reviendront.

— Com-

— Arrête de te voiler ta face. Tu broies que du noir depuis des années. T'envoies que des signaux négatifs autour de toi, alors naturellement, on t'en renvoie des similaires.

— T'insinues que je suis responsable de tout ce que je me prends dans la gueule depuis sept ans ?  C'est pas simple pour tout le monde de positiver quand tout va mal.

— Pas du tout. Je le sais très bien.
Mais tu as le pouvoir de changer ça.
Toi seul décide de si t'es heureux ou non.
T'as le contrôle sur ta vie, prends la en mains, parce que personne viendra le faire à ta place. »

Mais c'est aussi ce que j'adorais chez lui.
D'ailleurs, c'était sûrement grâce à lui et seulement lui que j'avais décidé de quitter tout ce que j'avais réussi à construire tant bien que mal sur ma ville natale.
J'aurais pu vous faire un speech comme dans un film raté où le héros principal décidait du jour au lendemain de tout claquer, mais de mon côté,
ça faisait deux ans que j'y réfléchissais.
J'avais à peine vingt-et-un ans, j'avais toujours trouvé repère auprès de ma mère, autrement dit mon seul parent présent, et je m'apprêtais à laisser derrière moi des années de travail acharné sur moi même pour m'intégrer.

« Yoongiii...

— Ouiiii... A-t-il répondu en imitant mon intonation.