Le feu sacré des Dieux-Tome 1- Phoenix

Chapitre 27- Qui Je Suis ?

Point de vue de Tobias

-Tobias?

Ses yeux sombres me transpercent tandis que ses lèvres pulpeuses chuchotent mon nom.

-Qui es-tu?

Il fait sombre. Je n'arrive pas à distinguer les traits de son visage.

-Répond moi!

Elle s'éloigne. Je cours afin de la rattraper.

-Attend!

Lorsque enfin je suis assez près pour lui saisir le bras, celui s'enflamme. Je sursaute et recule lorsque les flammes me brûlent les doigts. Je lève mon regard sur le corps de cette femme qui hante mes nuits de puis plusieurs semaines déjà. Elle est littéralement en feu. Sa chevelure n'est faite que de flamme et je ne distingue rien de son corps.

-Tobias....

Mon nom encore. Pourquoi m'appelle t'elle?
Son regard luit maintenant de flammes rougeoyantes. Il est triste, comme brisé et dénué de tout espoir.
Je suis à bout de souffle mais je réitère ma question.

- Qui es-tu?

Mon regard est capté par une petite croix en or suspendue autour de son cou.
Elle ouvre la bouche pour parler.

Je me réveille en sursaut. Déboussolé je regarde autour de moi. Deux magnifiques créatures sont étendues dans mon lit, souvenirs de ma nuit de débauche.
Je passe une main dans mes cheveux trempés de sueur et me lève en soupirant.

Je pénètre dans la douche. L'eau chaude détend instantanément mes muscles noués. Ce rêve me perturbe et occupe toutes mes nuits m'empêchant de dormir correctement. Je suis épuisé, énervé.

Je fini par éteindre le jet. Je sors et enroule une serviette autour de mes hanches.
Je m'attends à retrouver les deux femmes nues étendues sur mon lit mais celui-ci est désert.

-Je me suis douté que tu ne voulais pas leur parler.

Je me retourne et me retrouve nez à nez avec Jordan. J'aime ce mec autan que je le déteste. Il est beau, sexy, gentil, attentionné, drôle, ténébreux ...bref tout ce dont les filles raffolent. Un rival qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et qui dit clairement ce qu'il pense même à moi, son prince. Mais il semble me connaître mieux que je ne me connais moi même et trouve toujours les bons mots.

-Merci.
-La délégation solarienne est arrivée. Le roi t'attend.

Les solariens veulent négocier un accord concernant les prisonniers. On les rencontre donc ce matin.

-Ok je m'habille et j'arrive.

Il hoche la tête puis sort.
Je marche jusqu'à mon placard et récupère un jean bleu délavé légèrement troué au niveau des genoux, un teeshirt blanc, une veste en cuir rouge et une paire de baskets.

Je me dirige vers ma salle de bain pour m'habiller mais je remarque que je n'ai pas pris de caleçon. Je soupire, pose mes affaires sur mon lavabo et fait demi-tour. Je fouille distraitement dans mon tiroir lorsque mes doigts rencontrent la parois froide d'une petite boîte.
Je l'ouvre. A l'intérieur se trouve une croix en or semblable à celle portée par la femme de mon rêve. Je la prends délicatement dans ma main. Les rayons du soleil levant s'y reflètent.
Je la portais lorsque je me suis réveillé après ma perte de mémoire. J'ai le sentiment qu'elle est d'une grande valeur sans pourtant savoir ce qu'elle représente.
Je la repose dans la boîte et ferme le tiroir après avoir pris ce que j'étais venu chercher.

Une fois habillé. Je regarde mon reflet dans le miroir. Mes yeux verts sont perçants. Mes longs cils blonds les mettent en valeur. Mon teeshirt blanc moule à la perfection mon buste mettant en valeur ma musculature. Mes mèches dorées tombent sur mon front, désordonnées.

Il faut vraiment que je les coupe.
Je passe un coup de brosse dans ma chevelure blonde essayant de l'arranger.
Voyant que c'est peine perdu, je me décide à sortir.

Lorsque j'arrive à l'entrée du palais, ma famille est déjà postée en haut des marches surplombant la ville. La délégation solarienne approche.
Je jette un coup d'il à Fara. Elle est tendue à l'extrême. Son regard bleu est sombre ce matin.

Je reporte mon attention sur les étrangers. Ils sont une cinquantaine et sont menés par une femme. Enfin je suppose que s'en est une. Elle porte une cape à capuche qui cache son visage. Mais à sa silhouette et à sa démarche, on devine aisément qu'il s'agit d'une femme. Elle s'arrête à quelques mètres de nous et nous dévoile enfin son visage.
Des murmures de stupéfaction et d'admiration se répandent dans l'assistance.
Ses cheveux si blonds qu'ils semblent blancs tombent en cascade sur ses épaules. Elle porte une robe blanche décorée de dentelle se confondant sur son teint blanc. Un diadème en or blanc est posé au sommet de son crâne. Ses yeux bleus saphirs tranchent dans tout ce décors .
Elle est magnifique.

Son regard glacial se pose sur moi puis dévie vers Fara qu'elle ne quitte plus des yeux.

-Majesté?

La voix grave de mon père l'interpelle.

-Avant de commencer les négociations. Je dois vous montrer qu'elle que chose.

Un sourire carnassier vient étirer ses lèvres tandis que des gardes pousse un corps du haut des marches. Celui-ci tombe lourdement jusqu'en bas de l'escalier. Il s'agit d'une femme. Ses cheveux bruns sont sales et emmêlés. Ses habits sont déchirés. Son corps maigre est recouvert de plaies. Mais lorsqu'elle relève la tête, tout se met à tourner autour de moi. Ses yeux. Ses yeux sombres qu'elle pose sur moi. Ils me consument, me transpercent.

Des cris retentissent.
Fara tombe à genoux.
Mais qui est-elle? Qui est cette femme qui semble porter sur ses frêles épaules tout les malheurs de ce monde?