Terry
La tension dans l'air m'empêche de respirer. J'ai la gorge sèche et la poitrine comprimée par cette pression omniprésente. Je ne saurais décrire avec exactitude ce sentiment : un mélange d'appréhension, d'excitation, d'anticipation, le tout saupoudré d'une pincée d'adrénaline. Les bruits me parviennent déformés et lointains contrairement aux battements de mon cœur vigoureux et de ma respiration irrégulière. Mes yeux sont fixés sur l'entrée de l'arène, à l'endroit précis où, a fait son apparition Tobias d'Ombria, il y a déjà une dizaine de minutes. Là où elle va apparaitre à son tour.
Elle se fait désirer, augmentant cette pression sur ma cage thoracique, laissant à mon cerveau désorienté le temps de s'imaginer tous les scénarios possibles. Pourquoi cette angoisse ? Pourquoi diable mes mains tremblent-elles ?! J'ai envie de crier, de lutter contre ses sensations irrépressibles. Je veux qu'elles partent, qu'elles me laissent tranquille, loin des tourments qu'elles insinuent dans mon esprit solitaire. Je hais l'amour. Je hais ce sentiment d'aliénation qu'il crée, cette impuissance constante que nous éprouvons face à la personne aimée. Il me terrifie au plus haut point. Et même si ce que je ressens pour la belle brune, ne peut s'y calquer, cela grandit de jour en jour et bientôt, peut-être, mon cœur sera emprisonné entre ses griffes pourpres. Bientôt...
J'inspire un grand coup afin d'essayer de détendre mes muscles douloureux. Je m'en veux, de m'être fait avoir à ce point par ses grands yeux dorés dans lesquels brule le feu sacré, la flamme de la vie, espoir d'un monde meilleur. Quel idiot je fais, malheureux est celui qui s'éprend de la mort, aussi belle et raffinée soit elle. La mort reste la mort, impétueuse, impitoyable. Elle tue, sans hésiter, c'est son destin et rien ni personne ne peut interférer à chemin tracé par les Dieux. Et j'en sais quelque chose.
C'est cette dualité qui est fascinante : elle tue pour permettre la vie, cruelle dans sa générosité. Si loin de tout égoïsme quant à sa santé mentale déjà bien bancale. Elle a mis son cœur aux pieds de ses compatriotes sans savoir ce qu'ils allaient en faire, fait face à son terrible destin et prié pour être à la hauteur.
-J'ai peur.
La voix d'Anya me sort de mes noires pensées. Elle a toujours su quand je m'égarais dans mes tourments secrets, reflets de mon enfance détruite par cette guerre sans fin.
« Moi aussi Anya, moi aussi... »
Mon regard toujours rivé sur l'arène au sable fumant sous les rayons incandescents du soleil, j'attrape sa petite main. Elle tremble. Attachée à la jeune princesse dès la première fois qu'elle a croisée son regard flamboyant, la possibilité de sa mort laisserai, sans doute possible, un énorme trou dans le cœur de ma sœur.
-Tu crois qu'elle va s'en sortir ?
Si tu savais combien je l'espère petite sœur...mais est-ce seulement raisonnable ? De vouloir la victoire de son ennemie ? La raison semble nous avoir tous les deux désertés au profil de notre cœur trop sensible.
-Elle sait se battre...elle se bat mieux que quiconque...
-Est-ce suffisant ?
Au son fluet de sa voix qui me poignarde sans aucune pitié, je détourne mon regard du corridor sombre. Ses yeux bleus sont déjà brillants de larmes. Je ressers mes doigts autour de siens mais je doute être rassurant, et ce, malgré toute ma volonté. Mon espoir s'effiloche au contact de la raison, encore une fois...Saura-t-elle ségréguer son devoir de son cœur ? Aura-t-elle la lucidité de mettre fin aux jours de l'homme qu'elle aime au point de s'être laissée capturée et torturée par Arès ? Je n'y crois tout simplement pas.
-Je l'ignore...
Une clameur s'élève des gradins et comme les milliers de personnes présentes dans l'amphithéâtre, notre regard se pose sur Eléa de Solaria.
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Le feu sacré des Dieux-Tome 1- Phoenix
Fantasía"J'ai survécu car le feu en moi brûle plus intensément que le feu autour de moi" Lors d'une nuit où le chaos règnera Un enfant naîtra Fille du feu, elle sera Désolation, destruction, elle verra Un pouvoir dévastateur, elle aura La fin de l'Olympe...