Chapitre 3

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Tara baissa les yeux un instant, étrangement triste pour cet homme impitoyable. Les tableaux accrochés au mur la ramenèrent à la raison. Cet endroit froid et austère ne donnait guère l'impression de s'étendre sur un sentiment de pitié tel qu'il soit.

- Merci infiniment votre altesse de nous avoir accueilli si gentiment, déclara Tina avec un sourire radieux.

Tara tourna timidement le regard dans leur direction et fut parcourue de frissons devant le silence du roi. Ce dernier les toisait avec froideur. Il semblait insensible aux remerciements. Elle écarta le rideau pour mieux le voir et put distinguer de là où elle se tenait un regard impénétrable. Au Khazban on ne donnait pas d'âge aux hommes on tentait de les deviner. Difficile pour elle d'ignorer cette force sauvage qui émanait de lui. Difficile d'ignorer cette noblesse qu'il portait fièrement sur son visage. Lorsqu'il dévisagea longuement les filles, son regard se tourna vers elle sans savoir qu'elle était là. Les pommettes hautes, le nez aquilin, la bouche tordue d'un rictus presque assassin, le roi avait le profil d'un grand guerrier. Il émanait de lui une puissance sans précédant, un charisme redoutable. Ses yeux noirs comme de l'encre brillaient sous la rudesse du soleil. Ses mâchoires montraient sa force, ses larges épaules soulignant une musculature redoutable. Tara exhala un soupir tremblant et détourna promptement le regard sur les tapis rouges.

- Vos filles sont-elles contentes de leurs nouveaux quartiers ? Demanda-t-il d'une voix qui la fit frémir.

Il y avait presque de la cruauté dans sa voix.

- Elles sont toutes heureuses.

- Alors c'est parfait, lâcha-t-il froidement ; Quelles y restent aussi longtemps qu'elles le désirent.

Un long silence réduisit la salle dans une atmosphère pesante. Personne n'osait réellement prendre la parole.

- Aziz m'a dit que vous comptiez aller en ville est-ce bien vrai ?

Tara reporta son attention sur la scène. L'accent arabe de cet homme était si tranchant que même Tina en avait perdu ses moyens et semblait sur ses gardes.

- Oui.

La mâchoire supérieure du roi tressauta.

- Alors je vous serez gré de vous tenir à distance de la presse et de ne divulguer aucune information est-ce bien compris ?

- Oui votre altesse.

- Tenez vos filles à distance, car si jamais il y a une fuite, je vous tiendrais pour responsable, insista le roi en reculant son fauteuil.

Tina Thomas garda le silence et inclina sa tête en guise de réponse. De toute évidence cet homme veillait à ce que personne ne parle de son état de santé.

Le cœur de Tara se mit à battre plus fort lorsqu'il s'avança vers sa cachette, le regard aussi noir qu'une nuit sans lune. Sous la panique, Tara se leva et s'enfonça dans les profondeurs de la pièce pour se cacher derrière un mur. Brusquement, les teintures furent arrachées sèchement. Quelques hoquets de surprise suffirent à lui faire monter les larmes aux yeux. Elle se laissa glisser contre le mur, les genoux ramenés contre elle.

- Ne touchez pas à ces tableaux, ordonna-t-il si proche d'elle qu'elle crut que son cœur allait lâcher ; Je sais exactement combien il y en a, rajouta-t-il en s'éloignant.

- Les filles ne sont pas des voleuses, seulement malades.

- Alors c'est parfait car les voleurs, je les puni, lâcha-t-il en quittant les lieux.

La promesse du désertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant