Chapitre 48

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Trois heures après la déclaration de Mohammed, Tara s'était changée dans la salle de bains tout en prenant soin de ne pas attacher ses cheveux. Maintenant qu'elle lui avait avoué la vérité elle espérait que tous les deux puissent se détendre. Le soleil commençait à se coucher....bientôt remplacé par une voûte étoilée. Son ventre se noua instantanément. Prenant une grande bouffée d'air elle ouvrit la porte toujours aussi troublée devant autant de luxe. Une tente avec des portes ! Tara avait l'impression de vivre un rêve éveillé.

Lorsqu'elle passa les teintures elle le trouva près de l'oasis. Il avait l'air pensif, le regard rivé sur l'horizon. À quoi pensait-il ? Elle rêvait de le savoir. Hélas...l'esprit de cet homme était impénétrable.

Elle s'approcha en soulevant sa tunique rouge et sentit ses pieds brûler sous le contact chaud du sable. Tout était pourtant clair à présent. Klaus savait pour eux et elle se souviendrait encore longtemps de la colère rugissante qui s'était formée sur ses traits. Immédiatement, Tara s'était imposée. Refusant que son frère la regarde encore comme une enfant mais comme une femme qui tente de combattre ses peurs.

- Mohammed ? L'appela-t-elle en s'arrêtant à mi-chemin.

Il tourna sa tête vers elle et il lui apparut encore plus beau avec ces bottes de cavalier et ce regard de fauve. Sa tête se mit à tournoyer lorsqu'il se redressa pour la rejoindre.

- Pardon, je réfléchissais, dit-il d'un ton évasif.

- Rien de grave j'espère ? S'enquit-elle en voyant son regard devenir impassible.

- Rien de grave, assura-t-il doucement ; Ici, le silence est une bénédiction, il permet de réfléchir et de faire un travail sur nous-mêmes.

- Oh...

Mohammed partit dans un éclat de rire qui la fit sursauter.

- Qu'est-ce qui te fait rire ?

- Ton regard, on dirait que je viens de t'annoncer l'arrivé d'une armée.

- C'est à peu près ça, avoua-t-elle en esquissant une moue fébrile ; Il est si difficile de lire en toi.

Il caressa sa joue en reprenant un air sérieux.

- Tu n'as pas besoin de t'inquiéter sur mes songes, je vais bien.

Sceptique elle lui sourit néanmoins.

- Rentrons, ordonna-t-il en la soulevant dans ses bras.

Tara noua ses mains autour de sa nuque en réprimant un frisson au creux de son échine.

- J'ai vraiment l'impression d'être l'héroïne d'un roman à l'eau de rose, lui dit-elle lorsqu'il la déposa sur les coussins.

Il lui décrocha un sourire qui la fit chavirer.

- Et tu n'as rien vu, la prévint-il en posant un baiser sur son front.

Tara sentit son arme de poing autour de sa taille lorsqu'elle voulut poser sa main sur son épaule. À l'autre extrémité il y avait un poignard dont le manche incrusté d'or la fit frémir.

- Il m'a été transmis par mon père, expliqua-t-il en le sortant de son étui.

Il s'installa sur le rebord de la table pour être face d'elle. Il le magna dans les deux sens pour lui montrer la lame.

- Il appartenait à mon arrière grand-père.

- Il est très beau mais angoissant.

- La lame est toujours aussi tranchante malgré les années.

La promesse du désertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant