La promesse du désert

Chapitre 45

Par la suite, Tara n'avait rien obtenu de Mohammed. Elle avait eu beau insister pour connaitre ses plans, il n'avait rien dit, gardant scellé les projets qu'il avait pour elle. L'estomac noué, elle s'était préparée avec l'aide de Anaya. Les cheveux tressés et relevés en couronne, Tara se pinça la lèvre tout en enfilant la robe que lui avait apportée Anaya.

- Pourquoi est-il si en colère ? Ne put s'empêcher de demander Tara.

Anaya dodelina sa tête l'air touché par sa question.

- Mohammed savait qu'il devait tôt ou tard expliquer les circonstances de l'accident, seulement il ignorait que vous feriez partie de sa vie avant de l'avoir dit.

Tara cilla, interdite.

- Donc il est en colère contre moi ?

Anaya cilla à son tour en la dévisageant comme si elle était folle. Parfois elle avait pourtant l'impression de l'être.

- Mais..qu'est-ce qui vous fait dire de pareilles choses ? Mohammed n'est pas en colère contre vous, il veut juste vous protéger des journalistes.

Tara se sentit bête tout à coup. Il est vrai que depuis la veille il agissait comme un protecteur avec elle, prenant soins de l'éloigner le plus possible de son monde parfois sans pitié. Elle n'avait pas subie de pression médiatique de l'intérieur mais elle se souvenait pourtant de ces paparazzis postés devant l'hôpital où elle avait été admise après son agression. À cette époque son frère venait de toucher enfin son but. Klaus l'avait protégée pendant cette période et avait réussi à les éloigner d'elle. Aujourd'hui la situation était bien différente. Mohammed était comme prit au piège entre son devoir et sa vie personnelle.

- Je ne comprends pas pourquoi il désire que je vienne, dit-elle en s'entourant de ses bras ; Je peux très bien restée ici jusqu'à son retour.

Anaya resta impassible, refusant de l'écouter comme si cette possibilité était impossible. Tara tenta de trouver son regard en vain. Murée dans un silence assourdissant, Anaya s'approcha pour mettre une pince dans sa tresse et posa ses mains sur ses épaules.

- On ne contredit pas la volonté d'un roi, lui rappela-t-elle en lui souriant affectueusement ; Vous l'avez ensorcelé Tara, personne ne parvient à le reconnaître.

- C'est une mauvaise chose ? Demanda-t-elle d'une voix tremblante.

- Au contraire, pitié ! Je vous interdis de vous en aller.

L'attitude affolée de celle-ci alerta Tara. Cette femme pourtant si calme semblait au bord de la rupture.

- Je ne vais pas partir Anaya, répondit-elle en plissant ses sourcils ; Pourquoi voudrais-je partir ?

Les mains sur ses joues, Anaya semblait être tenaillée entre l'envie de parler et de se taire à la fois. Tara sut alors que les secrets de ce royaume n'étaient pas tous dévoilés. Mohammed cachait encore bien des choses...

- Tara ? Tu es prête ?

La voix de Mohammed la prit de court. N'ayant plus le temps pour obtenir des informations elle lui fit face et manqua de s'étrangler. Dans son élégant costume dont la coupe laissait deviner qu'il venait d'Italie, il entra dans la pièce la mine sévère. Son regard n'avait jamais été si féroce qu'aujourd'hui. À l'évidence il se préparait à confronter ces journalistes avec toutes les armes qu'il disposait...à commencer par son regard. Cependant, une onde de chaleur naquit au creux de ses reins.

- Oui je suis prête.

Il lui tendit sa main avec empressement. Tout aller trop vite et elle se risqua de lui faire remarquer en reculant d'un pas. Son regard s'adoucit sur-le-champ. Il combla l'espace qui les séparait et lui prit la main.