La promesse du désert

Chapitre 52

  - Bienvenue à New-York, chuchota une voix au creux de son oreille.

Tara battit des paupières lorsque la voix rocailleuse de Mohammed s'insinua dans son oreille. Une brise d'air caressa sa peau et elle frissonna entièrement contre lui.

- Habibti ? Tu m'entends ? Chuchota-t-il en posant un chaste baiser sur ses lèvres.

- Comment ne pourrais-je pas t'entendre ?

Elle le sentit sourire et ouvrit les paupières pour faire face à son beau regard. Son cœur s'élança comme une course folle. Elle balaya l'endroit où elle se trouvait et découvrit une pièce éclairée dont le design vintage donnait un aspect très new-yorkais.

- Où sommes-nous ?

- Dans une suite, tu t'es endormie dans l'avion et je n'avais pas le cœur à te réveiller.

Eberluée elle redressa la tête en jeta un rapide coup d'œil aux mobiliers.

- Tu m'as portée jusqu'ici ? S'exclama-t-elle stupéfaite.

Une sourire ravageur ourla les lèvres de ce roi ténébreux. Elle remarqua qu'il avait troqué son costume sur-mesure pour un pull noir dévoilant son torse musclé et d'un pantalon gris foncé.

- Tu as le sommeil très lourd, argumenta-t-il pour seule défense.

Tara grimaça en se grattant l'arrière de sa tête. La vue était imprenable même du lit, constata-t-elle en se levant pour contempler la vue de la grande fenêtre. Ainsi voilà à quoi ressemblait cette ville ? Une mélange de déception et d'excitation serra son cœur. Khazban lui manquait. La chaleur dangereuse du soleil, les dunes surplombant le paysage majestueux de son compagnon lui paraissait si loin que son cœur se serra à nouveau.

- Alors ? Comment trouves-tu la vue ? Demanda-t-il en encerclant sa taille.

Tara poussa un soupir tremblant.

- Pas aussi beau que l'est la tienne, avoua-t-elle avec un triste sourire.

- Ce n'est que pour quelques jours, l'informa Mohammed en plantant un baiser au creux de son cou.

Il se mit à la bercer comme un enfant. Tara plaqua sa tête contre son torse en fermant les yeux. L'époque où tout lui paraissait sombre et sinistre lui parut si loin qu'elle avait l'impression qu'elle n'avait jamais existée.

- Tu veux déjeuner ? Le décalage horaire t'a peut-être épuisé ?

Il consulta sa montre en se détachant d'elle pour prendre son téléphone.

- Je meurs de faim, dit-elle en allant visiter le reste de la suite.

Absorbé par son téléphoné, il ne lui répondit pas. Tara poursuivit sa visite jusqu'au vestibule puis revint sur ses pas. L'ordinateur de l'homme recevait dix e-mail à la minutes. Curieuse elle l'ouvrit et consulta la page ouverte. Elle réprima un cri horrifié en découvrant son visage et celui de son compagnon. Pelotonnée contre son torse, cette photo avait été prise à leur arrivée. En gros titre on pouvait lire " Qui est cette mystérieuse inconnue "

Tôt ou tard, elle ne le serait plus. Tara était morte de peur à l'idée que son histoire ne refasse la une des journaux télévisés. Avec Mohammed, elle parvenait à se défaire de la jeune fille battue et violée. Seule, Tara se battait pour l'enfouir dans un coin de sa tête.

- Est-ce un sang bleu ? Lit-elle à voix haute en se mordillant les ongles avant que le clapet ne se referme brutalement.

Une ombre passa dans le regard de son compagnon. Son ventre se noua devant sa mine mécontente.