Chapitre 15

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Pdv Camila

J'ouvre mes paupières difficilement, et tente de me relever. Peine perdue. J'ai un mal de tête pas possible, ma tête tourne et mes idées sont embrouillées. J'essaie tout de même d'observer le lieu où je me trouve.
Une chambre vide. Des rayons de lumières s'échappent des longs stores étendus sur une grande partie de la pièce. Je sens que mes cheveux sont emmêlés, et soupire à l'idée du brossage intensif qui m'attend.
Et soudain, je percute.
Je ne porte pas les vêtements que j'avais sur le dos hier soir.
Enfin, si, mon short est toujours là. Mais le t-shirt.... Il dégage une odeur familière, que je n'arrive pas à définir, mais je peux définitivement affirmer que je connais ce parfum.
Un son de porte qui coulisse me tire de mes ruminations. Et le visage de Lauren apparaît. Elle plisse les yeux, sûrement pour essayer de déterminer si je dors toujours. Je pouffe de rire, ça tête est vraiment beaucoup trop comique. J'entends son rire se répercuter sur les murs de la pièce.
- Alors comme ça on faisait semblant de dormir ?
- Non ! répliquai-je avec un air offusqué. J'avais les yeux grands ouverts.
- Tu étais allongée !
- Et alors ? dis-je en riant. Être allonger ne signifie pas qu'on dort !
- Non... Mais je considère ça comme une tactique afin de pouvoir me regarder sans que je m'en aperçoive !
- Et pourquoi est-ce que je voudrais te regarder en secret ?
Lo s'assied sur le lit, et me lance un regard séducteur.
- Parce que tu me trouves belle. Sublime. À tomber.
- N'importe quoi ! lançais-je en lui envoyant un oreiller dans la face. Ne prends pas tes rêves pour la réalité !
- C'est plutôt à toi que je devrais dire ça !

S'ensuit un silence inconfortable. Ce que je venais de faire, ça frôlait la drague. Et ne parlons pas de ce qu'avait dit Lauren. C'est à ce moment là que je me souviens de ma question première.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?

Je désigne mon t-shirt, en haussant les sourcils.
Lauren détourne le regard. Une boule se forme alors dans ma gorge. Son flirt... Sa manière de parler... Qu'est-ce que j'avais hier soir ?

- Lauren ?
- Tu ne te rappelles pas ?
- Non.
- De rien ?
- De rien. Nada.
- En fait... Je t'ai laissée un peu seule, mais seulement dix minutes maximum, le temps d'aller dire bonjour à des amis. Et quand je suis revenue.... Tu en étais à ton cinquième shot de tequila.
- Quoi ?

J'ai vraiment fait ça ? Je me suis vraiment saoulée ?

- Un de mes potes m'a avoué qu'il t'avait encouragé à les prendre. Je suis désolée Camz, j'aurais dû faire plus attention.
- Non non, c'est pas grave... Mais après, qu'est-ce qui s'est passé ?
- Tu as vomi. Dans l'herbe. Dehors. Ce qui explique le changement de tenue.

Cette fois c'est à mon tour de m'excuser.

- Je suis désolée, oh mon dieu... Je suis même pas capable de rester en place le temps d'une soirée.
- C'est rien, ça arrive... Pas trop sonnée ?
- Non.

Et c'est là que je me suis rendue compte de l'heure. Il était midi, et j'ai dû filer à la maison. Comme d'habitude, je me suis faite réprimandée. Et je n'ai rien dit. Je suis montée dans ma chambre en silence. Avec Lo, nous n'avons pas reparlé de la soirée, ça ne servait à rien.
Mais quelques jours après, le peu de paix que j'avais réussi à obtenir s'est écroulé.

*****

Je passe les portes du lycée. Tout le monde me regarde de travers. La routine. Quand je retrouverai Lauren, ils feront moins les malins. Mais aujourd'hui, c'était différent. Les lycéens semblaient encore plus tournés vers moi. Et ce que j'ai vu en reconnaissant Lauren m'a profondément surprise. Betty, accoudée à la table de Lauren. La pauvre a une expression dépitée sur le visage. Ce n'est pas dans son habitude. Quand elle m'apperçoit, elle me fait signe de m'en aller, mais faute de discrétion, Betty s'en aperçoit. Et se retourne.

- Tiens tiens, Camila... Ton amie Lauren a perdu sa langue tout d'un coup. Tu pourrais peut être expliquer ça à sa place ?

Elle me tend son téléphone, un sourire mauvais au coin de ses lèvres rose bonbon. Je respire un bon coup, et jette un coup d'œil à l'écran.

Et comme je l'ai dit précédemment, c'est toute ma paix qui s'est envolée.

Ne me laisse pas [ Camren ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant