Chapitre 5

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Je ne sais pas pourquoi mais avec elle, j'ai pas peur de parler ou d'être proche . . . comme là dans ce lit. C'est bizarre comme sensation. Ce matin, j'étais perdu, complètement paumé, anéanti et là ce soir . . . dans ce lit, je me sens . . . apaisé.

Je me décide alors à lui parler du groupe. Je lui raconte tout, je ne lui épargne aucun détail. Je commence par le camp près d'Atlanta, le C.D.C., la ferme, la prison, les attaques du gouverneur. Je finis même par lui parler de ma fuite avec Beth. Je ne voulais pas parler d'elle mais elle a raison cela me fait du bien de parler.

_ Tu t'entendais bien avec Beth, demandais – je avec douceur sachant que ce sujet est sensible pour lui.

_ Ouais, . . . elle était plus forte qu'elle ne le pensait, dit – il avec une voix éteinte

_ Daryl, parle d'elle au présent s'il te plaît, tu la retrouveras, dis – je tendrement.

Il ne me répond pas mais acquiesce un petit peu mal à l'aise. Je pense qu'il tient beaucoup à Beth, plus qu'il ne veut se l'avouer. J'avoue que je suis un peu jalouse d'elle. J'aimerais compter pour quelqu'un comme elle compte pour lui. Même mon mari ne s'était pas autant inquiété pour moi, que lui pour elle. Pourtant on s'aimait mais il avait changé avec ce nouvel ordre des choses. Ce que je n'avais pas dit à Daryl, c'est qu'il s'est retourné. Il avait regardé dans ma direction, il semblait triste, puis il avait tourné les talons et poursuivis sa route . . . me laissant derrière.

_ Elle a de la chance, finis – je par dire en baillant.

_ Pourquoi ?

_ Des gens tiennent à elle et la cherche . . . tu tiens à elle et tu la cherche . . . moi je suis toute seule . . . finis – je par dire en sombrant dans les bras de Morphée.

Elle a pas eu la vie facile non plus depuis le début. Même là, avec moi, elle se sent seule. En même temps, son mari n'a pas plus que cela cherché à la retrouver. Moi, Je l'aurais cherchée jour et nuit. Se serait bien qu'elle soit avec nous. Quand on retrouvera les autres, je lui demanderai de rester avec nous.

Je veux lui en parler. Lui dire qu'elle ne sera plus jamais seule. Quand je tourne la tête pour le lui dire, elle dort déjà. J'en profite pour la regarder un peu plus. Ses cheveux bouclés encadrent son visage délicat. Ses traits sont détendus. Et ses yeux. J'avais jamais vu ça, on aurait dit de l'or. C'est comme si je me noyais dans un océan d'or liquide. Je secoue la tête et me mets sur le côté pour enfin m'endormir.

Quand je me lève, je fais attention de ne pas le réveiller. Il dort profondément. Il doit vraiment avoir besoin de récupérer. Je me demande depuis combien de temps il n'a pas eu une vraie nuit de sommeil. Comme moi d'ailleurs. La fuite de la prison et la perte de Beth l'ont éprouvé bien plus qu'il ne veut l'admettre. Je file à pas de loup dans la pièce principale. Cet endroit est providentiel. Je m'y sens vraiment en sécurité comme jamais depuis longtemps.

Soudain, le calme est troublé par deux charognes. Si on ne fait rien, elles risquent d'en attirer d'autre et au final on ne sera plus forcément en sécurité. Je vérifie mon couteau et enlève les barricades de la porte. Je descends calmement les marches et achève les deux rôdeurs. Je les tire un peu plus loin de la cabane. Je m'apprête à repartir vers la cabane quand je suis tirée en arrière. Merde. Je ne l'ai pas entendu ni vu arriver. Quand je heurte le sol, ma tête finit sa course contre une pierre. Je sens un liquide chaud couler sur le côté de mon crâne. Pas le temps de tergiverser, je prends la première pierre à ma disposition et tape le plus fort possible contre sa tête sa vie qui s'approche de moi. Quand le craquement écœurant se fait entendre, son corps s'effondre sur moi me recouvrant de cervelle et de sang au passage. J'arrive à le pousser après plusieurs tentatives et roule sur le côté pour vomir de la bile.

Je récupère mon couteau après avoir rampé jusqu'à lui. J'essaie de me mettre debout, mais une violente douleur au crâne suivie d'une nausée toute aussi violente me clouent au sol. Je ne me suis pas ratée. J'attends quelques minutes quand j'entends la porte de la cabane s'ouvrir avec fracas. Il arrive vers moi excédé mais pas seulement.

_ Putain, mais qu'est – ce qui pas chez toi ? Me hurle – t – il dessus.

_ Oh ! . . . tu m parles autrement l'homme des bois, dis – je en essayant de me lever difficilement.

_ T'as été mordue ou griffée ? Me demande – t – il plus calmement cette fois – ci.

_ Non, répondis – je avant de sentir mes jambes se dérober sous moi.

Je pensais m'étaler une fois de plus sur la terre dure et froide, mais au lieu de ça je me suis retrouvée dans les bras de Daryl. Il me ramène à la cabane. Complètement crevée, je pose ma tête sur son torse puis plus rien, le trou noir.

Putain, elle est couverte de sang. J'espère vraiment qu'elle a rien, après Beth . . . je supporterais pas de perdre quelqu'un d'autre. Elle est courageuse ou inconsciente pour sortir sans prévenir. Remarque j'aurais probablement fait comme elle. Quand je la ramène, je vois la vilaine plaie qu'elle a sur le côté du crâne. Il va falloir nettoyer ça rapidement.

Une fois sur le lit, je vais dans la salle d'eau et trouve une petite trousse à pharmacie avec le minimum pour traiter ce genre de blessure. Quand je la regarde comme ça elle me semble aussi fragile que Beth. Je rassemble mon courage pour lui faire un brin de toilette après m'être occupé de sa plaie. Elle ne peut pas rester ainsi.


The Walking Dead Luce ReedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant