The Walking Dead Luce Reed

Chapitre 22

Quand elle sort de la cuisine avec Carol, je n'ai qu'une envie, me blottir contre elle dans notre chambre.

_ Bon on va s'pieuter, dis – je à Luce.

_ Bonne nuit tout le monde, se contente – t – elle de dire avant de me sourire.

_ Bonne nuit les amoureux, ah au fait, vous n'êtes plus seuls donc mollo sur les décibels, se marre Abraham.

Je n'ai pas le temps de répondre que Daryl le gratifie d'un magnifique doigt d'honneur agrémenté d'un « Ta gueule » qui va parfaitement avec. Ce qui fait rire toute l'assemblée. Abraham rajoute un « C'est trop mignon » quand Daryl entrelace ses doigts aux miens avant de monter. Je souris face à cette marque d'affection devant tout le groupe.

Arrivé, à l'étage, il ne s'arrête pas à la porte de notre chambre mais continue jusqu'à la nurserie. Je ne dis rien et le laisse faire. Il s'avance jusqu'au lit où dort notre fille.

_ T'as fait du bon boulot, me dit – il fièrement ne quittant pas des yeux la petite.

_ On a fait du bon boulot, dis – je en lui serrant la main.

Sans lâcher ma main, Daryl me retourne vers lui et ancre ses yeux dans les miens. Quand il me regarde ainsi, il se met à nu. Tous les sentiments qu'il n'exprime pas à voix haute, faute de pudeur, il les transmet par son regard qui me bouleverse, me transperce à chaque fois.

_ J'veux pas qu'il vous arrive quelque chose. J'voudrais que tu restes à l'abri avec Beth. S'il te plaît . . . Luce, j'pourrais pas . . .

Voyant l'inquiétude déformer les traits de ce visage que j'aime plus que tout. Je lui dis la seule chose qui à cet instant peut l'apaiser.

_ Je ne bougerai pas d'ici, je te le promets, lui répondis – je en mettant ma main sur sa joue. Comme à chaque fois, il ferme les yeux et incline sa tête au contact de ma main.

_ Merci Luce . . . viens on va dormir, me murmure – t – il.

Je le regarde avec un sourire coquin en arquant un sourcil avec un air de défi. Je me mets sur la pointe des pieds et lui sussure à l'oreille « Dormir, tu me déçois ».

À ma remarque, les yeux de Daryl deviennent plus sombres. Il me tire jusqu'à notre chambre. La porte à peine fermée, je me retrouve plaquée contre celle – ci, ses lèvres sur les miennes, m'embrassent avidement . . . ardemment . . . ce dernier a d'ailleurs relevé le défi que je lui ai lancé. Notre nuit a été parfaite et nous nous sommes endormis dans les bras l'un de l'autre, épuisés.

Les deux jours avant la fameuse expédition passent malheureusement très vite. Jésus est arrivé en renfort avec quelques hommes de la Colline qui savent se battre. Daryl ne peut s'empêcher d'être jaloux alors qu'il est ouvertement gay. D'ailleurs je crois qu'un des gars de la Colline n'arrête pas de le mater. Il faudra que j'ai une petite discussion avec le parrain de ma fille. Mais je ne plains pas car à cause de cette jalousie mal placée, Daryl multiplie les marques d'affection en public. Et j'avoue que j'adore cela.

Plus l'heure de leur départ approche et plus j'angoisse à l'idée que quelque chose tourne mal. Tout le groupe de Rick participe. Même Carol qui hésitait fait maintenant partie du voyage. Seul Carl ne part pas. Rick s'y est fermement opposé, ce qui a déclenché la colère de l'adolescent qui veut être vu comme un membre à part entière du groupe. Pour ma part, je reste ici pour m'occuper des filles, ce qui rassure Daryl.

Le moment de partir est arrivé. Ils terminent de charger les armes. Rick donne ses dernières recommandations à son fils et Gabriel à qui il confie en quelques sortes les clés de la ville.

Je m'avance vers Daryl, plus inquiète que jamais à l'idée d'être à nouveau séparé de lui.

_ T'inquiète pas Luce, comme s'il lisait en moi, tout va bien se passer en posant tendrement une main sur ma joue.

_ Y a intérêt, répondis – je en sentant les larmes monter.

Puis il m'enlace et pose tendrement ses lèvres sur les miennes. Je fonds littéralement. Ce doux baiser devient fiévreux. C'est ainsi que nous faisons passer à l'autre ce qu'il représente. Je romps ce baiser en posant mes mains sur son torse et plante mes yeux dorés dans les siens.

_ Je t'aime Daryl, j'ai besoin que tu le saches. Il n'y a que toi. Depuis que je t'ai vu au croisement de ce carrefour, il n'y a toujours eu que toi, lui dis – je sans jamais le quitter des yeux.

Il remet alors une mèche de mes cheveux derrière mon oreille et me répond lui aussi sans jamais quitter mon regard.

_ Toi et Beth, . . . vous êtes tout pour moi, . . . tout.

Abraham intervient comme toujours au bon moment avec son vocabulaire fleuri

_ Bon les amoureux, on arrête de se lécher la poire ! T'inquiète, on te le ramène demain ton chasseur !

Nous relâchons notre étreinte, Daryl m'embrasse le sommet du crâne avant de rejoindre les autres. Je les regarde partir la boule au ventre. J'ai au fond de moi le sentiment que tout va aller de travers, et je déteste cette sensation. Comme ce que Daryl et les autres doivent faire pour que nous ayons de quoi nous nourrir. Ce monde devient chaque jour un peu plus dingue. Et nous allons devoir élever Beth dans cette folie.

Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Je n'ai fait que me tourner et me retourner en tenant l'oreiller de Daryl pour sentir son odeur. Le seul point positif c'est qu'il n'y a eu aucun incident ici. La journée passe avec une lenteur intolérable. Mon cœur s'arrête de battre quand Carl me crie du bas des escaliers qu'ils sont de retour.

Avec Rick et les autres, on reprend la route de la Colline. Les sauveurs viennent récupérer leur tribu demain. Le plan est le suivant, on va les suivre à distance. On a balisé la route avec les souvenirs de ceux qui sont déjà allés là – bas. Jésus sera dans le camion.

Pendant toute la route, Rick répète inlassablement le plan et le rôle de chacun. Je l'écoute distraitement, je sais ce que je dois faire. Ce que l'on doit faire pour aider les nôtres, pour les protéger toutes les deux. Ce sont elles mes priorités. Je regarde le paysage défiler . . . quand deux iris dorés s'impriment dans mon esprit. Je ferai tout et n'importe quoi pour elles.