Chapitre 1

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Point de vue de Lauren 

La pièce est vide est froide, la prison ressemble tellement à la vie que j'avais avant, je ne peux même pas appeler ça une vie. Je m'ennuie, je ne compte même plus les jours qui passent, les nuits interminables qui défilent. De lourdes cernes noires ornent le dessous de mes yeux. Je suis le parfaite portrait de la femme anéantie. Chaque jours je n'attends qu'une chose, une visite de Camila et Karla. Elles viennent souvent toutes les deux, parfois Camila vient seule... Quelques fois ce sont Andréa et Robin ou encore Ally et Troy. J'ai vu leur enfant, une fois. Il est magnifique, il a la chance d'avoir de superbes parents qui l'aiment, sa vie ne doit pas tourner au vinaigre comme la mienne. Je suis heureuse d'avoir rencontrée Camila mais ma vie aura été très courte. Ce qu'il s'est passé avant que je me rende compte de ce qu'elle est pour moi était comme le néant, je ne vivais pas. Je survivais. C'est exactement ce que je fais encore aujourd'hui, je survis chaque jour en attendant d'être libérée et de pouvoir rejoindre Camila.

Je suis considérée comme dangereuse, j'ai tué un homme. L'alcoolique qui a tragiquement mis fin à la vie de ma famille, le connard qui a provoqué l'accident qui a détruit mes parents et ruiné les chances de mon frère de devenir une véritable personne. Une formidable vie étouffée dans le cocon.

Je suis enfermée seule dans une cellule, je ne vois jamais personne hormis la gardien qui vient m'apporter ma ration de nourriture deux fois par jours. Il y a une autre femme, elle est enfermée à quelques mètres de moi. Elle est la seule personne avec qui je peux avoir une discussion, mais rien ne s'est déroulé de nouveau depuis que nous sommes enfermées.

- Pourquoi tu es enfermée ? M'avait-elle demandé un jour.

- J'ai tué un homme, celui qui a provoqué la mort de toute ma famille, j'ai consacrer ma vie à le retrouver et à l'exterminer.

- Jolie, tu as réussi je suppose ?

- Oui, mais il a fallu que cet homme soit le père de la fille que j'aime...

- Tu es attirée par les femmes ? C'est cool, moi aussi.

- Et toi, pourquoi es-tu ici ?

- Une longue histoire, c'est à cause d'une légende. 

- Raconte.

- Il existe depuis bien longtemps au Canada une secte. Elle est extrêmement dangereuse, mais personne n'a jamais réussit à confirmer son existence. Le seul indice que le monde ait sur cette mystérieuse secte n'est qu'une vieille légende : "Quand les quatre planètes gazeuses sont alignées, les geysers du Canada se réveillent. Un mystérieux monde y serait enfoui et celui qui le découvrira aura son vœux le plus cher d'exaucé."

- Quel est le rapport avec ton arrestation ?

- J'ai tenté d'y aller, j'y étais avec un ami. Lincoln, on devait sauter dans les geysers, mais je ne voulais pas. Je lui disais que nos calculs étaient faux, qu'on mourrait si on le faisait. Il ne m'a pas écouté, il a sauté. Il est mort.

- Je comprends, tu t'es faite accuser de l'avoir assassiné ?

- Exactement. Tu sais, tu t'appelles comment ?

- Lauren.

- Et bien Lauren, mon rêve est que quelqu'un découvre que cette légende est vraie. Quelqu'un doit réussir à rentrer dans ces geysers. C'est dans exactement trois ans que quelqu'un devra y sauter. Le vingt-sept juillet.

- Pourquoi ne tenterais-tu pas une nouvelle fois ?

- Je serais encore sûrement enfermée, toi tu seras libre.

- Tu aimerais que moi j'aille au Canada, le vingt-sept juillet dans trois ans pour risquer ma vie à cause d'une vieille et stupide légende ?

Les yeux de la femme à qui je parle se révulsent, les mots que je viens de prononcer ne lui ont visiblement pas plu. 

- Ne dis pas stupide, tout ça est vrai Lauren. Tu dois me croire.

- Comment pourrais-je croire une fille dont je ne connais le nom...

- Je m'appelle Lexa si tu veux tout savoir.

- Ton nom me dit quelque chose...

- Oui, je pense que c'est normal.

- Comment ça ?

- Je sais qui tu es Lauren, je savais ce que tu ferais. Je dois dire que je ne suis pas surprise de te voir derrière les barreaux, le jour où tu serais ici à avoir cette discussion avec moi devait arriver.

- Qu'est-ce que tu racontes Lexa ?

- Je connais ton père adoptif, je connais ta vie. J'étais là moi aussi, visiblement tu ne te souviens pas de moi. 

Qui est cette femme en train de me parler ? Elle connaîtrais ma vie ? Je trouve cela bizarre, je n'ai jamais fréquenté les enfants de mon âge... Attends, si, une. J'ai eu une amie, on ne pouvait pas vraiment appeler ça une amie mais elle était au courant de mon histoire.

- Alycia ?

Un sourire émerge sur le visage de la femme. J'ai touché droit au but, cette Lexa n'est autre qu'Alycia.

- Lauren, je suis contente de te revoir.

- Moi aussi Alycia, je serais bientôt libérée. J'ai plein d'argent, je paierais pour que tu sortes plus vite, et comme ça on ira ensemble voir tes geysers pour ta stupide légende.

- Je t'ai dit que ce n'est pas stupide !

- Je te taquine Alycia, heu, Lexa.

- Tu oses faire de l'humour dans un moment pareil ? Sérieusement !

- Et bien oui...

Lexa ou Alycia, je ne sais plus comment je dois l'appeler souffle d'exaspération, chose qu'elle faisait souvent durant notre jeunesse. 

Then You Say I'm Perfect (Paralized)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant