[Le dessin en média est de moi et représente Delkateï ;3]
Le soleil déclinait lentement derrière l'horizon, annonçant la fin de cette chaude journée d'automne. Dessinant les lueurs du crépuscule, maintenant tout proche. Naples était une ville italienne, capitale régionale gorgée d'histoire. Elle était surtout très peuplée, davantage même que Rome si l'on comptait sa banlieue.
Sa banlieue, avec les problèmes que l'on y associait, souvent synonyme de préjugés. Les quartiers que l'on préférait éviter. Par peur de quoi ? De la misère, de la violence ou simplement de la réalité ? En définitive, on finissait toujours par détourner le regard, optant pour l'ignorance plutôt qu'à la culpabilité.
Ces jugements, les jeunes qui y vivaient cherchaient à les laisser de côté, à les oublier tant qu'ils le pouvaient encore. La vie ne les avait pas gâtés et eux-mêmes ne se cachaient pas pour le dire, pour le cracher aux visages des dirigeants de Naples. Aux visages de tous ceux qu'ils jugeaient responsables de leurs malheurs, à la face du monde qui semblait bien se foutre de leur gueule !
Laurian Flaby aurait sans doute voulu imiter les autres, passer rapidement son chemin sans un regard, mais il n'en avait pas le droit. Il masquait son malaise, ce dégoût probable et pourtant tellement compréhensible. Il savait exactement où il allait, à peine lançait-il des regards furtifs de temps à autre. L'odeur y était atroce, épouvantable et devant lui se déroulait une scène des plus désolantes. Des jeunes du quartier se trouvaient affalés, certains à même le sol où gisaient des cadavres de bouteilles. Ils étaient une demi-douzaine et peu d'entre eux devaient être en âge de consommer de telles substances.
Laurian n'avait en cet instant qu'une seule envie : rebrousser chemin et quitter cet endroit au plus vite. C'était lâche. Oui, incroyablement lâche, mais voilà sans doute ce que beaucoup auraient fait. Mais lui ne le pouvait pas, pour plus d'une raison d'ailleurs, alors il se résolut à prendre son courage à deux mains. Il se racla la gorge, annonçant par la même occasion sa présence, aussi indésirable soit-elle.
La réaction ne se fit pas attendre, tous les regards se braquèrent sur lui. Des yeux embrumés, hagards, qui laissaient envisager sérieusement que ce qu'ils fumaient n'était pas de simples cigarettes. L'ancien footballeur ravala le moindre commentaire. Un des adolescents se leva et s'approcha dangereusement du plus âgé, une bouteille à la main. Il le dévisagea, sans pudeur et de haut en bas, s'attardant inutilement sur les béquilles. Finalement, il lança, acide :
—Tu veux quoi le vieux ? Désolé, on partage pas ici !
Laurian réprima un sourire qui lui venait naturellement. Était-ce l'insulte ou l'interprétation ridicule quant à sa venue qui donnait à rire ? Il répondit, pacifique :
—C'est gentil à vous de proposer, mais ce n'est effectivement pas l'objet de ma venue.
L'autre fronça les sourcils, ses yeux foncés traduisaient à présent une méfiance caractéristique. Le trentenaire décida d'éviter de jouer avec le feu et annonça la raison de sa visite sans plus de cérémonie :
—En fait, je cherche un certain Delkateï Lytaël !
Un sourire se dessina sur les lèvres de l'adolescent, alors qu'il se retournait pour lancer à la cantonade :
—Hé ! Del', on dirait que t'as de la visite !
Ledit Delkateï haussa les sourcils, tira une dernière bouffée de son joint avant de l'écrasa soigneusement au sol. Il était jeune, très jeune même. La quinzaine, tout au plus. De grande taille et plutôt bien bâti, sa peau légèrement hâlée par le dur soleil italien contrastait avec ses cheveux blancs comme neige.
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INSTINCTS Tome 1. L'école qui n'existe pas
ParanormalLorsque la vie lève enfin son voile de misères, le jeune Delkateï Lytaël entrevoit une once d'espoir dans un parcours semé d'embûches et de désillusions. Le sort offre une chance inédite à cet adolescent italien : une place de choix dans un établ...