Chapitre 18 : Connaissance de cause

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[Il FALLAIT que je le dessine. Andrew dans toute sa splendeur :3
Bon, il a presque l'air trop gentil et inoffensif. C'est le cas mais son physique est assez contradictoire avec ce qu'il est réellement. Il fait peur à beaucoup alors que c'est une crème, on fait difficilement plus adorable que lui.]


Delkateï déglutit péniblement, ces mots éveillaient bien plus qu'un simple intérêt de sa part. Les sages paroles de Kourrage sonnaient comme un lointain écho dans son esprit. Lui qui s'était moqué de cette philosophie née des deux écoles n'était plus enclin à la rigolade. C'était bel et bien la terreur qui le menait.

Quel lien exact entretenait cet établissement avec Diolyde ? Ce meurtre semblait en être un exemple macabre et singulièrement démonstratif. L'Italien avait rarement été sentimental, mais cette fois-ci marquait une différence capitale. Les raisons du crash de son avion n'avaient toujours pas été découvertes. Et si l'auteur de ces actes était le même ? La thèse demeurait légitime, et la Sixième zone une potentielle accusée.

—C'est déjà l'heure du repas, on doit descendre, énonça Déméter, mal à l'aise et visiblement perturbé.

Jyn leva les yeux vers son cadet, ignorant superbement sa remarque avant de se replonger dans son ouvrage épais de plusieurs centimètres.

—Les gars, on doit y aller. Kourrage ne tolérera aucun retard, il va sûrement nous parler de ce qu'il s'est passé et...

—Tu ne veux pas louper ça, acheva Delkateï, reprenant un semblant de contenance.

Jyn obtempéra sans montrer plus de résistance, visiblement peu enthousiaste à l'évocation cette idée. Ils quittèrent la pièce sans un mot et traversèrent les couloirs jusqu'à la salle à manger déjà bien remplie. L'atmosphère était électrique et les émotions de chacun, à vif.

Les regards avaient cessé d'accrocher la silhouette large de Delkateï. Pendant des jours, il avait dû essuyer les remarques de ses congénères et leurs yeux débordants de curiosité. L'Italien avait haï cette attention toute particulière, maudissant les œillades impudiques de ses camarades. Heureusement, cet enjouement s'était calmé au fil des jours et les élèves s'étaient finalement lassés de lui.

La pièce où les étudiants se réunissaient autour d'un repas chaud était vaste et lumineuse. Le plafond formait une sorte de voute à l'image de celle du terrain de football. Des sculptures remplissaient les murs, dessinant des belles arabesques dont la finesse attirait le regard. Le lieu en lui-même rappelait une église à s'y méprendre, comme un temple dédié à la convivialité d'un moment partagé. Les petites tables étaient disposées aux quatre coins de la salle, comme des îlots orphelins qui trouvaient le bonheur dans les discussions animées des jeunes gens.

Pourtant, en cette soirée électrique, personne ne prit la peine de relever toute cette beauté. Aucun regard ne fut porté aux pieds des tables qui représentaient des divinités différentes dans un souci du détail mémorable. Aucun regard ne fut adressé à ces merveilles.

Les trois adolescents s'installèrent seulement à leur place, au milieu des autres. Aaron leur lança un coup d'oeil inquiet et demanda à l'égard du Napolitain :

—Y'a un problème ?

—Nan.

La conversation signa son arrêt à ces simples mots. Rien de bien étonnant et l'Australien n'y vit aucune offense.

INSTINCTS   Tome  1. L'école qui n'existe pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant