[Enfin, la version achevée de ma future couverture. Il ne manque plus que le scan et le titre à ajouter et ça sera entièrement terminé. Qu'en pensez-vous ? J'ai hâte d'avoir vos petits avis :3]
Delkateï ne s'était pas embarrassé de politesses inutiles, coupant court à cette conversation devenue superflue. Jo l'avait laissé partir sans protester, un immense sourire éternellement figé sur ses lèvres charnues, illuminant son visage rieur et toujours optimiste.
L'élève traversa le couloir avant de franchir les escaliers d'un pas rapide. Certain de bien fondé idée, il se dirigeait vers l'endroit indiqué par son homologue. Les salles s'enchaînaient, peu nombreuses, mais largement suffisantes pour la proportion d'étudiants. Le calme des lieux sonnait comme un affront et le rythme endiablé de son cœur semblait résonner partout tout comme le son de ses pas. Le passage semblait plus étroit avec la vitesse enivrante qui le guidait, il ne prêtait plus attention aux détails qui faisaient la beauté de Diolyde.
Alors qu'il s'apprêtait à bifurquer à l'angle du couloir, un froid polaire hérissa un frisson sur sa peau découverte. La température sembla avoir chuté de plusieurs degrés, atteignant un seuil glacial, elle gagna le corps entier de Delkateï jusqu'à se glisser sous son épiderme, prête à atteindre son cœur. Cela n'arrêta le garçon qu'une seconde seulement, il reprit sa course, ignorant ses sens qui lui hurlaient de faire demi-tour. Le danger y était omniprésent et expliquait pourquoi personne ne s'aventurait ici.
Il s'immobilisa devant la porte, pouvant presque apercevoir l'aura sombre qui l'entourait. Interroger Éléonore valait-il le risque inconsidéré qu'il était sur le point de prendre ? Ne devrait-il pas rebrousser chemin et ne jamais affronter la terreur que masquait cette porte ?
Le Napolitain suspendit son geste, une angoisse inexplicable lui enserrant la gorge. Et si c'était elle ? Et si l'espion se cachait en fait dans ce corps gracile qu'une brise pourrait emporter ? La Brésilienne pouvait aussi se trouver intimement liée aux meurtres de l'école. Tout comme elle pouvait être une simple victime située au mauvais endroit au mauvais moment. Une misérable victime parmi tant d'autres.
Delkateï se saisit de la clenche et la porte s'ouvrit dans un grincement semblable à une plainte. L'obscurité de la pièce ne lui permettait pas une vision satisfaisante et il fallut de longues secondes à ses yeux pour s'y acclimater. La fraicheur s'intensifia encore, glaçant tous les membres de l'Italien qui serra les dents pour encaisser le choc thermique. Les murs étaient gagnés par une noirceur bien réelle, loin d'une image que l'on aurait donnée pour qualifier l'indicible. La noirceur avançait d'heure en heure. Ces volutes sombres ondulaient contre la surface lisse, s'unissant au centre de la pièce, au milieu des tables et des chaises vides, dans un vortex obscur et effrayant.
Alors, il remarqua la silhouette qui, dos au tableau, observait la source de magie grouillante à ses pieds. Il ne pouvait distinguer l'émotion qui perçait au creux de ses prunelles, ne sachant estimer s'il s'agissait de peur ou d'admiration. Elle semblait absorbée par la vision qui lui faisait face, hypnotisée même, le visage figé dans sa contemplation muette.
—Il y a quelqu'un ?
La voix fluette et féminine résonna longtemps, formant un écho désagréable. Une interrogation venue d'ailleurs, comme à travers un voile qui dessinerait la frontière entre deux mondes. Un frisson parcourut l'échine de Delkateï alors qu'il ne trouva rien à répondre à cette question pourtant basique. Elle ne l'avait pas affronté, comme incapable de détourner le regard.
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INSTINCTS Tome 1. L'école qui n'existe pas
ParanormalLorsque la vie lève enfin son voile de misères, le jeune Delkateï Lytaël entrevoit une once d'espoir dans un parcours semé d'embûches et de désillusions. Le sort offre une chance inédite à cet adolescent italien : une place de choix dans un établ...