Les pouces appuyés aux deux extrémités de la boite, je poussai le couvercle jusqu'à l'entrouvrir, m'attendant vaguement à ce qu'une horreur tente de me sauter dessus. Comme il ne se passa rien de la sorte, je finis par l'ouvrir en entier.
Vide. La boite était vide. Interdite, je scrutais les quelques grains de poussière qui traînaient au fond.
J'ouvris la bouche pour dire quelque chose, quand mon cœur rata un battement. Puis deux. Puis trois. Mes yeux s'écarquillèrent d'incompréhension. J'avais le souffle coupé.
Je n'ai jamais eu un instinct de survie très développé.
Enfant, mon meilleur ami -ou plutôt ex-meilleur ami- répétait sans cesse que, s'il y avait un truc dangereux dans la pièce, il fallait absolument que j'aille m'y frotter. Il disait aussi que j'avais autant de jugement qu'un caillou, et que j'allais finir par crever s'il n'était pas là pour me surveiller. Kilian a toujours été un grand optimiste... Mais je commençais à croire qu'il avait raison. Nous n'étions déjà plus franchement des amis le jour de la Libération, mais je me souviens que, alors que je restais plantée au milieu du chaos, trop occupée à admirer un dragon perché sur le toit de mon lycée pour faire quoi que ce soit d'autre, c'était lui qui m'avait attrapé par le bras pour m'entraîner plus loin. Je me souviens de sa mine particulièrement furieuse -Kilian a toujours l'air en colère, et encore plus à cette époque...il varie juste les degrés de mauvaise humeur- quand il avait fini par se retourner. « Sérieusement Kal, tu veux vraiment crever à ce point ? » M'avait-il hurlé. Et il m'avait plantée là.
Hum, je pense qu'il aurait fait la même tête s'il m'avait vu aujourd'hui.
De l'air s'engouffra en brûlant dans mes poumons, me ramenant brusquement à la réalité. J'inspirais en hoquetant, et tournais la tête vers Grey. Il m'observait, un air douloureux sur le visage, mais ne bougeait pas.
L'enfoiré.
Il savait. Il savait ce qui était en train de m'arriver, et m'avait poussée à ouvrir sa putain de boite exprès !
Je voulus dire quelque chose, je ne sais pas quoi. N'importe quoi. Mais alors que j'essayais de rassembler mes pensées, une douleur fulgurante s'abattit sur moi. Je n'eus pas le temps de paniquer. Ma peau était en feu, mes entrailles se liquéfiaient, mon cerveau allait fondre. J'avais l'impression que de la lave en fusion tentais de se frayer un chemin par tous les pores de ma peau. J'ouvris la bouche dans un hurlement muet, incapable de produire le moindre son. Ma vision explosa en une myriade de douloureuses étincelles blanches, et je sentis que j'allais perdre connaissance.
« J'espère sincèrement que vous me pardonnerez, mademoiselle Reed. » Furent les derniers mots que j'entendis avant de sombrer.
***
Hum voilà, partie très courte... J'hésite à la coller au chapitre 2.4 du coup... :/
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FantasyJe m'appelle Kal, de mon petit nom Kalypso Bélinda Morgane Reed, sans doute la plus grande victime des lubies excentriques de ma mère, et accessoirement de mes vingt-cinq ans d'existence banale à pleurer. Mais croyez-le ou non, j'essaie de me soign...