Chapitre 5.1

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Je me figeais dans le petit couloir qui menait au salon. De là où j'étais, je ne pouvais voir que le canapé, et si j'avançais encore de quelques pas, je pourrais apercevoir Kilian et la porte d'entrée. Mais je n'osais pas bouger. Je respirais à peine, et mon cœur semblait faire un vacarme d'enfer dans ma poitrine.

Je ne compris pas ce que Grey dit, -parce que c'était bien sa voix que j'avais reconnu à la porte- mais Kilian ne parut pas très bien le prendre.

- Épargne moi tes ronds de jambes hypocrites, tu veux? claqua-t-il d'une voix froide. Je ne suis pas une pauvre imbécile crédule que tu peux bercer d'illusions avec des mots doux !

Merci, Kilian...

Ça ne faisait pas vraiment plaisir à entendre, mais je devais admettre qu'il n'avait pas franchement tort...Sa voix se changea en un chuchotement furieux lorsqu'il poursuivit, et je ne parvins pas à comprendre. Je me décidais à me rapprocher de quelques petits mètres, tout en restant à couvert dans l'angle du couloir.

Je pouvais voir Kilian de profil, bloquant l'entrebâillement de la porte comme il l'avait fait avec moi quelques heures plus tôt, à la différence que cette fois, il s'en servait un peu comme d'un bouclier qui me cachait par la même occasion son visiteur.

La voix de Grey tenta de le raisonner.

- Monsieur Blasco... Kilian, vous ne comprenez pas. Je dois vraiment la voir, c'est de la plus haute importance. Je vous en prie ! Je vous jure que je ne lui veux aucun mal !

À ces mots, il essaya de pousser sur la porte pour forcer le passage.

Je sentis le pouvoir de Kilian s'éveiller et tourbillonner dans le salon. C'était étrange, comme s'il maîtrisait une partie de moi que j'étais incapable de contrôler. Je pouvais le sentir manipuler sa magie, la tordre et la répandre dans la pièce comme jamais je ne l'avais ressenti auparavant.

Je l'avais déjà vu à l'œuvre une fois, quand ma mère lui avait demandé de lui faire une démonstration, mais ça ne m'avait pas du tout fait cet effet là.

En l'espace d'une seconde, une fumée dense se matérialisa autours de lui, et je pus voir les volutes se tendre vers la porte et la recouvrir entièrement d'une substance noire comme de la suie. Ce jour-là, Kilian nous avait expliqué qu'il contrôlait le carbone. Il en repêchait les particules dans l'air, pour en faire cette fumée épaisse qu'il manipulait à l'envie. Je comprenais maintenant que ce qu'il faisait était beaucoup plus puissant et complexe que ça en avait eu l'air, à l'époque. La couche noire s'épaissit, et je sentis la magie la compresser, jusqu'à en faire une carapace dure et lisse qui se fondit avec le sol.

La porte cessa de bouger.

- Tu ne passeras pas cette porte sans mon accord, loup. Affirma-t-il, glacial. Je suis d'accord sur le fait que tu nous doives un tas d'explications, à Kal certes, mais à moi aussi.

Son ton monta brusquement.

- Parce que c'est moi qui l'ai récupérée en morceaux après que tu l'aie piégée et terrorisée, espèce de fils de pute !

Au temps pour le contrôle inébranlable dont il faisait preuve d'habitude... Moi qui comptait sur Kilian pour gérer calmement la situation, je m'étais fourré le doigt dans l'œil. Mais je n'osais pas pour autant sortir de ma cachette.

Je sursautai lorsqu'un coup résonna de l'autre côté de la porte. Le loup-garou gronda.

- Ne m'insulte pas, humain ! Et si tu crois que tes tours de magie vont m'arrêter, tu te trompes lourdement ! Je dois la voir, et je n'ai pas l'intention d'être violent, mais je n'hésiterai pas si tu m'y forces !

Je sentis alors Kilian concentrer sa magie sur son bouclier improvisé. Je ne pouvais pas voir ce qu'il faisait, mais ça n'eut pas l'air de plaire à son interlocuteur. Il se mit carrément à grogner.

Kilian lui adressa un de ses sourires déplaisants dont il avait le secret.

- Si tu veux parler, parle. Mais tu ne verras pas Kal sans mon accord.

Alors, je perçus un mouvement sur le seuil, et l'espace d'une fraction de secondes les yeux de Kilian s'écarquillèrent. Il recula d'un pas vif. L'instant d'après, un choc monstrueux s'écrasa sur la porte, qui alla se fracasser contre le mur. La carapace n'avait pas bougé, mais le parquet sur lequel elle était collée avait volé en éclats, projetant de grosses échardes de bois dans tout le salon. Le temps d'une seconde étrangement longue, je bloquais sur l'envers de la porte. Elle était hérissée de grandes pointes noires effilées comme des dagues.

Puis j'aperçus Grey sur le seuil.


***

Hello ici!

Hum bon, j'ai choisi de couper ma partie ici, parce que sinon ça faisait un peu long...

Du coup, vous aurez la suite très prochainement, vu qu'elle est déjà écrite, et moi je prend un peu d'avance comme ça ;)

Encore une fois, n'hésitez surtout pas à me pointer ce qui ne va pas dans le texte, parce que je passe tellement de temps dessus que je ne les vois plus...! ^^"

Voili voulou, en espérant que vos lectures soient digestes,

Salem.

CaliceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant