Chap. 17 Fascination

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Kagami est en zone... Quelle sera la réaction d'Aomine ? La panthère sera-t-elle enfin vaincue ? Bonne lecture !
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Chap. 17 Fascination

[Aomine]
Un sourire incontrôlable déformait mon visage : il était devenu sourd. Je déposai une main sur une de ses épaules et la serrai doucement pour le ramener à lui.
"C'est la pause, Taiga."
Je le poussai jusqu'au banc et le forçai à s'y assoir. Immédiatement, je déposai une serviette sur sa tête pour cacher ses yeux, pour conserver cette concentration qu'il avait.
"Lui parlez, pas, Taiga est en zone. Faut pas qu'il en sorte."
L'entraîneur acquiesça et commença à nous parler tandis que je tentais de retrouver mes esprits.
Taiga était en zone. Il me tirait un peu plus hors du gouffre et il me rendait un peu plus fou de lui. Je passai une gourde sous le visage du jeune homme qui ne parut pas le remarquer.
"Bois," soufflai-je contre son oreille.
Il obéit machinalement, puis se redressa lorsque cela sonna - il n'avait attendu que ce son. La serviette tomba et il planta ses iris dans les miens.
Rouges, brûlants... je me sentais mourir. Il tendit son poing devant lui et m'offrit un sourire éclatant. Cela faisait deux ans que je ne l'avais pas vu... À un autre moment, j'aurais pu en pleurer, mais à l'instant présent, cela me galvanisa. Je frappai dans cette main.
"Daiki, viens avec moi."
Il m'invitait à le rejoindre en zone ? Le regarder m'excitait tellement que je me sentais déjà y sombrer... Je lui rendis son sourire.
"Ouais."
Akashi aussi s'en approchait. L'ombre du challenge fut la dernière lumière saine qui brilla dans mon regard. Puis je devins fou, perdis presque conscience de tout. Mais je me retenais de ne pas sombrer dans cette piscine de concentration : je devrais attendre la prochaine mi-temps.
Leur équipe nous talonnait, mais, grâce à l'état de transe du rouge, nous conservions une certaine avance.
Les regards perdus, de plus en plus nombreux et nerveux que je reçus me firent comprendre qu'il s'écartait de la zone. Mais pour deux raisons : premièrement, il commençait à s'épuiser, de plus me voir éviter de le rejoindre le laissait perplexe. C'était ce que j'avais recherché.
Une grimace agacée m'avertit qu'il en était sorti. D'un dribble souple, je m'approchai de lui. Je lui souris légèrement et frôlai une de ses mains de la mienne.
"Après, Taiga, après," lui expliquai-je en tirant.
Ils reprenaient le dessus, mais je les laissais quelque peu faire. Mes yeux ne suivaient que le rouge.

J'avais sombré, il m'avait suivi. Et Akashi aussi, emmenant toute son équipe dans une pseudo-zone incomparable à celle dans laquelle Kagami me tirait. Je ne comprenais pas son obstination... Il me fit une passe, encore et encore, jusqu'à ce que toute notre équipe devienne connectée. La vraie zone.
Je ne pensais pas vraiment. L'instinct animal sommeillant au fond de moi s'était réveillé. Et je jouais. Je jouais.
La balle me provoquait d'étranges sensations que je croyais perdues ; et je courais après la victoire, plus incertaine que jamais.
À ce moment précis, je n'aurais pu dire où j'étais, je n'aurais pu donner le score où le temps restant. Seul le ballon et Kagami. Rouge, excitant.
J'étais heureux. Épanoui.
Puis tout cessa, la zone nous délaissa tous. En même temps précisément. Notre regard se posa immédiatement sur le panneau de score et de temps dont nous avions oublié l'existence. Une minute et 115 à 113 pour nous.
Le match n'était pas terminé : un dunk de Nebuya le démontra. Notre coach plaça un temps-mort, il avait raison.
Je tendis ma gourde au rouge - la sienne étant vide -, et passai un bras autour de ses hanches, purement instinctivement.
"Aomine, Kagami, c'est maintenant que l'équipe a besoin de vous. Vous pouvez le faire. Cela se joue sur un panier, il n'y en aura pas d'autre. Aomine, je sais que tu ne joues plus depuis longtemps. Mais maintenant c'est une nécessité."
Je ne dis rien, me contentant de resserrer l'américain contre moi.
Puis nous dûmes y retourner. Le temps manquait. J'avais le ballon. Et un triple-marquage. Je sautai, eux aussi. Akashi souriait devant moi : il connaissait chacun de mes mouvements. Alors j'abaissai mes paupières et me tournai du côté droit pour commencer un tir. Et, au moment précis où je rouvris les yeux, je vis les siens. Alors je lançai.
"Taiga !"
C'est à l'entente de ce mot que la framboise compris ce pourquoi le ballon avait évité sa main. Son regard s'agrandit.
Mon meilleur ami réceptionna la balle au creux de sa paume : il avait sauté au niveau de la ligne de lancers francs. Je ne comprenais pas ce qu'il essayait de faire.
Toujours dans les airs, le corps de l'homme le poussa vers le panier. Et d'un geste brusque, puissant, violent, il dunka. C'était ça qu'il avait travaillé pendant tout ce temps... C'était beau. Il l'était.
Le buzzer emplit la salle. Mon regard bifurqua sur le score : 117/115. Voilà. Nous avions gagné. Il avait gagné. J'étais incrédule, incapable de réagir. Et il sauta dans mes bras en enserrant légèrement ma taille de ses jambes. En riant. Alors je ris aussi. Car oui, j'étais heureux.
Lorsqu'il se laissa retomber devant moi, il me sourit légèrement, tant de choses dans les iris enflammés. Nous quittâmes le terrain pour rejoindre les vestiaires, mais une fois à l'abris des regards, une main hésitante entoura mon dos et me serra contre lui.
"On est les meilleurs, souffla-t-il au creux de mon oreille.
-On le savait déjà, non ?"
Il prit un peu de recul, son visage refermé.
"Ouais, bien sûr. T'as toujours été le meilleur."
Surpris de sa réaction, mais désolé, je l'agrippai au poignet et gémis son nom.
"Taiga, répétai-je. M'abandonne pas..."
Venais-je enfin de lui avouer que j'avais besoin de lui ?
Le jeune homme se contenta de passer une main autour de mon cou. Puis nous entrâmes dans le vestiaire.

"Joue avec moi.
-Daiki...
-Taiga, joue avec moi.
-Tu vas perdre, prépare-toi."
Il était plus assuré que jamais.
"Vraiment ? Dépêche-toi alors."
Il me sourit. Et, ensemble, nous nous rendîmes au terrain.
Nos jeux naquirent de nos regards excités. Jusqu'à ce que je tombe dans la zone, poussé par le désir que chacun de ses mouvements provoquait chez moi.
Et, inlassable, il essayait toujours, jusqu'à me rejoindre, me dépasser. Et, comme abruti par ce geste, je restai immobile, à l'admirer dunker. Je repris.
Mais j'étais le meilleur, n'est-ce pas ? Alors, lorsqu'il tenta un dunk, je sautai au contre que j'emportai, je courus pour récupérer la balle et dunkai avec force. Je gagnerais, quoi qu'il en veuille.
C'était lui au contre cette fois-ci, mais je savais que j'étais plus fort, je l'avais toujours été. Et la balle m'échappa. Je fus comme projeté au sol, presque ramené à la réalité par le bruit du panier. Une main entra dans mon champ de vision, je l'envoyai valser.
"Pas de ça maintenant. C'est le moment le plus excitant."
Je me redressai et lui lançai un regard noir de concentration, et percé par une pointe de désir inexplicable. Ce n'était pas le moment pour me laisser aller à une telle faiblesse !
Et le match reprit. Jusqu'à ce que je m'effondre sous un dunk puissant. Il s'écroula à mes côtés. Je ne pouvais plus me relever, mon corps était tout engourdi ; et un regard me suffit pour comprendre qu'il était dans le même état.
J'avais perdu... Nous le savions tous les deux. Comme si le score se dessinait dans nos esprits. Un point. Nous attendîmes de longues minutes, allongés. J'étais perdu.
Quand enfin, nous nous relevâmes, je le sentis tendu, hésitant. Il tendit un poing vers moi. J'y frappai sans comprendre.
J'ai perdu.
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Il a perdu... enfin... Et il ne comprend pas... Cette défaite va-t-elle réellement le changer ? Rendez-vous demain pour le savoir ! Bye, Kagamine

Présent malgré ma froideurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant