Chap. 6 Dégradation

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La découverte... Aomine a envie de découvrir de nouvelles choses, pour remplacer le basket... Bonne lecture !
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Chap. 6 Dégradation

[Aomine]
    "Satsuki..."
J'apportai une main à ma joue rougie en la suivant du regard ; au moins, ce n'était pas le rouge qui m'avait frappé cette fois. Mais la douleur physique ne voulait rien dire, rien comparé à cette peine vis-à-vis de celle que je considérais comme ma petite sœur qui m'envahit durement.
"Je... je crois que je comprends ton choix...
-Taiga..."
Je pris l'adolescent dans mes bras et le serrai fortement.
    "Mais... j'aimerais... reprit-il, je veux dire, j'exige qu'on joue tous les deux, encore, au moins une fois par semaine.
-Taiga..."
Il se redressa.
"Je sais pas combien de temps ça me prendra, mais tu verras. Je te battrai."
Mais je n'y croyais plus. Je me contentai de sourire tristement. Il n'avait pas abandonné au moins. C'était le seul.

    Ma dernière année au collège. Je ne parvenais à imaginer ce en quoi cela pourrait changer... et ce pourquoi cela changerait de toute façon... Je me sentais vieux... je me sentais seul... Las.
    Il fallait bien que je trouve quelque chose pour me dégourdir l'esprit, non ?
"Daiki, ça fait longtemps !
-Tch, Haizaki, tu m'avais pas manqué, tu vois.
-Roh, faut pas dire ça, sourit le gris en entourant mon cou d'un bras. Tiens, j'ai un pote qui fait une soirée. Tu viens ?
-Pourquoi je viendrais ?
-Y a d'la meuf, de l'alcool, bref, idéal quoi ! Et t'inquiète, aucun des deux ne te résistera.
-Et pourquoi tu me proposes ça ? voulus-je savoir, suspicieux, mais de plus en plus intéressé.
-On doit tous ramené quelqu'un, et puis j'veux pas passer pour un con avec un thon. Et puisque t'es pas mal, je pourrais marquer des points... Je fais un concours avec un gars : celui qui ramène le meilleur coup gagne. Et je compte sur toi."
Bon. Voilà une explication satisfaisante.
    "Daiki, qu'est-ce que tu fais avec lui ? grinça Akashi, derrière moi. Taiga aimerait pas te voir lui parler.
-Je suis pas sa meuf ! Tu m'envoies l'adresse, les infos, tout ça quoi, repris-je à l'intention de l'ancien joueur.
-Parfait ! Passe le bonjour à Ryouta de ma part !"
Je souris légèrement.

    "Haizaki, t'es pas sérieux...
-Quoi ?!
-Tu ramènes un canon, célèbre en plus ! Connard !
-Allez, file-moi les 10 000 ¥ ! Je commencerais par vodka coca. Et pareil pour Daiki."
Je haussai un sourcil.
"Détends-toi, tu vas vite te sentir bien."
    Rapidement - sans doute bien échauffé par l'alcool -, je me laissai sombrer dans une sorte de jeu de séduction avec une jeune fille, rien de très sérieux. Je n'aimais pas particulièrement cela ; et puis, c'était trop simple. La jeune brune gémissait presque sous mes doigts, comme si le simple contact de ma peau lui était orgasmique ; nous ne faisions que danser, collés l'un à l'autre. Je ne trouvais pas de divertissement là-dedans. Et l'alcool ne m'amusait pas plus qu'il dégradait ma lucidité.
    Je ne reviendrais pas à ce genre de soirées. Je recherchais un plaisir semblable à celui que le basket m'avait un jour procuré. Existait-il seulement ?
    Je quittai tôt la soirée. Mais j'avais peur qu'il y ait des répercussions ; je n'aurais pas dû venir...

    J'étais tombé dessus par hasard, dans une librairie où j'avais pris l'habitude d'acheter des glaces. Il y a deux ans, l'équipe avait pris l'habitude de s'y retrouver. Tetsu y achetait des livres de magie, Akashi appréciait tout ce qui touchait de près ou de loin à la stratégie et Midorima y trouvait horoscopes et objets du jour.
    Et là, mes yeux avait rencontré de belles courbes voluptueuses sur la première page d'un magazine que je pris immédiatement dans les mains.
"Horiuchi Mako-chan..."
Je tournai quelques pages en rougissant avant de refermer la revue. Alors que je la reposai, mon regard bifurqua sur un autre magazine.
"Horikita Mai-chan..."
Elle était encore mieux formée...
    Sans savoir pourquoi, j'achetai les quelques pages de papier plastifié et les cachai au fin fond de mon sac.
    Une fois chez moi, je succombai à la tentation et ouvris le livret après m'être assuré que j'étais seul et que la porte de ma chambre était bien close. Mes yeux se voilèrent rapidement de ce que j'imaginais être le désir et une main perdue se déposa sur mon pantalon - et passa presque immédiatement en-dessous.
    Ce n'était pas la première fois, bien sûr. Mais mon dessin était différent ; je ne cherchais pas l'expérience, je ne cherchais pas à paraître plus grand ; je voulais juste être enseveli sous le plaisir. Ce fut agréable, vraiment.
    Encore et encore, je me fis ce bien, un peu partout où je pouvais, particulièrement dans ma chambre où sur le toit de mon collège - j'avais subtilisé les clefs à un ancien membre du club d'astronomie. Plus le temps passait, plus il m'arrivait de me passer de magazines.
    Le corps de la belle jeune femme se réveillait à mes yeux, c'était délicieux. Mon corps se soulevait de terre à chaque fois, effaçait mes ennuis.
    J'avais enfin trouvé ma substitution au basket.

    "Daiki, tu viens jouer ?
-La flemme, gémis-je.
-Tu m'avais promis...
-Je sais que tu vas pas me battre. Et toi aussi tu le sais. Alors ça sert à rien.
-C'est faux..."
Je voyais bien qu'il n'y croyait plus, bien qu'il disait le contraire. Je le savais. Ou était-ce plutôt ce que je voulais savoir ? Voulais-je me sentir plus seul que je ne l'étais déjà ?
    "Tu crois vraiment que tu me battras ?
-Évidemment ! T'es pas Michael Jordan que je sache ! Et même si t'étais lui, je te battrai ! Je dois juste m'entraîner ! Encore !
-C'est le talent, abruti, l'entraînement ne rattrape pas le talent. Ou peut-être qu'il le fait, mais j'ai de l'entraînement aussi.
-T'es en train de dire que j'ai pas de talent ?"
Je n'osais répondre, car je ne pensais pas ce que j'insinuais. Bien sûr qu'il était talentueux, juste pas autant que moi.
"Daiki..."
Son ton peiné me fit lever les yeux.
    Son visage était défait.
"Tu sais quoi, Daiki, même si j'ai pas de talent, même si avec tout l'entraînement du monde j'arriverai pas à la moitié du tiers de ton niveau, tant pis, j'essaierai. Je veux tout. Et si je ne peux rien avoir, je veux au moins pouvoir dire que j'aurais essayé.
-Taiga, c'est pas ce que je veux dire...
-Si, bien sûr que c'est ce que tu veux dire. Tu me mens pour pas me faire mal, pas vrai ? Je préfère avoir mal. Saigner de partout. Crever. Mais savoir la vérité."
Je n'ajoutai rien et continuai de fixer le beau rouge.
    Il était grand. Musclé. Assuré. Une beauté brute. Bien différent de Mai-chan.
"On jouera la semaine prochaine, c'est pas grave. Mais cette fois-ci t'auras pas le droit de te défiler.
-Me soûle pas, j'ai pas envie de jouer ! Et la semaine prochaine non plus !"
Je ne voulais pas le blesser comme cela... la rage débordait de moi, par tous les pores de ma peau.
    Voir mon ami si blessé était vraiment dur... insupportable. Et la douleur me dépassait, m'empêchait de lui dire ce que je souhaitais...
    Je me haïssais par moment.

    Je ne demandais que son corps sensuel... Ses mains, ses seins, sa féminité... je voulais tout... juste pour oublier. Je voulais être seul, tranquille. Avec ma main droite, avec mon seul moyen d'être calme. Je savais que c'était mal. Et si je pouvais, je ferais autre chose. Mais j'avais tout essayé.
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Il n'est pas encore au fond du gouffre, mais il s'en approche très dangereusement... Rendez-vous demain pour découvrir plus en profondeur les conséquences de ce changement... Bye, Kagamine

Présent malgré ma froideurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant