Présent malgré ma froideur

Chap. 8 Rester jusqu'au bout

Enfin du point de vue Kagami ! Enfin, je dis ça, ça veut pas dire qu'il apporte de bonnes nouvelles, au contraire... Bonne lecture !
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Chap. 8 Rester jusqu'au bout

[Kagami]
Je me retenais. J'avais fini par comprendre que c'était le seul moyen de ne pas me faire engueuler. Je ne lui tendais plus mon poing, je ne lui demandais plus de passes, je ne lui en faisais plus non plus. Je me rapprochais du comportement des autres. Et Kuroko se sentait de plus en plus seul. Pourtant, je préférais aider le bleu.
Toujours, je restais proche de lui. Mais il s'éloignait. Il allait. Il errait. Seul. Il s'adonnait à de durs plaisirs insensibles et luxurieux. Personne ne l'ignorait dans l'équipe. Même son expression devenait plus sexuelle. Mai-chan je crois...
Mais je restais son meilleur ami. Et toujours, je serai là. Alors après ce match, cette énième victoire, je pris le chemin de ce terrain où nous avions grandi.
Mon cœur chuta, fit imploser ma poitrine. Mais je restais calme et m'avançai lentement, silencieusement.
"Alors toi aussi t'es venu ici ?" retentit ma voix profonde et rauque.
Je ne reçus aucune réponse. Le hâlé se tourna vers moi au bout de quelques secondes ; ses visage était pâle malgré sa couleur de peau ; livide.
"Taiga, j'ai envie de jouer contre toi."
Normalement, cette phrase aurait dû me rendre fou, raviver ma rage, affuter mes gestes, mais au lieu de cela, le ton si dur, si faux, si plat me brisa.
"Envie ? l'interpelai-je.
-Joue contre moi.
-J'ai pas envie. Pas si tu le dis comme ça.
-T'as peur de perdre, c'est ça ?! Tu sais déjà que tu vas te faire détruire de tout façon !"
Mes poings se serrèrent.
"Qu'est-ce que t'attends ?! m'énervai-je en sortant un ballon de mon sac.
-Hin, j'attends juste d'accepter le score ridicule qui s'annonce.
-Ouais, je vais te détruire."
Il laissa un petit rire lui échapper ; m'énerva encore plus.

"Le seul qui puisse me battre..."
Le bruit de la balle heurtant le sol bétonné couvrit mes oreilles de douleur.
"... c'est moi."
Le panier oscilla.
Oui, j'avais perdu. Oui, j'avais échoué, une fois de plus. Mais je savais qu'il y avait encore de l'espoir. Je devait y arriver.
Le cul au sol, les mains derrière, j'haletais. Le basané balança sa tête en arrière pour m'observer ; ses iris semblaient fous.
"Abandonne..."
Je grimaçai, me crispai et lui lançai un regard de tueur.
"Jamais."
Je me redressai et le saisis par le t-shirt.
"Me demande plus jamais ça !
-Et tu vas faire quoi ?"
J'avais envie de le frapper, mais je préférai me faire fureur et le lâchai avec dégoût.
"T'es ridicule, Daiki."
Abandon. Il me rattrapa et accola mon visage au sien.
"Ridicule ? C'est toi qui est ridicule... Tu t'accroches pour rien.
-Pour toi ! m'exclamai-je en même temps que lui. Daiki, tu comprends pas... Je sais pas comment je dois faire, je pense que la seule solution est de te battre.
-Y a pas de solution."
Il me fixait, attendait ma réaction. Ses abysses ne voyaient pas mes volcans défiants, se concentrant plus bas, sur mes lèvres muettes desquelles une réponse devait survenir. Il voulait l'entendre et la voir en même temps.
"Parfois je doute, tu sais. Mais dès que je repense au Daiki que j'ai connu, je me rends compte que je ne peux pas abandonner. Personne n'y arrivera. Je préfère mourir. Il faut que tu sois heureux."
Ses paupières s'abattirent doucement sur ses deux belles perles pélagiques. Il retenait des larmes ?
"J'ai envie de te frapper, Taiga."
Je n'eus pas le temps de réagir et d'exprimer ma colère que je me retrouvai aspiré dans une violente étreinte.
"Je te hais..."
Mes bras se refermèrent dans son dos.
"Je sais," souris-je.
Nous étions toujours comme cela avant. Et je me rendais maintenant compte du point auquel cela me manquait. Je le serrai un peu plus contre moi, jusqu'à ce que mon oreille calée dans son cou entendent le sang chaud circuler dans ces colonnes de marbre brun.
"Daiki... gémis-je en laissant mes larmes couler.
-T'es faible, Kagami."
Mon nom... Je le repoussai avec force et fis quelques pas en arrière.
"Daiki..."
Je passai une main sur mon visage et quittai le terrain en courant.
"Taiga attends !"
Je courais. Toujours plus vite, plus loin. Je ne savais pas où.

"Je comprends pas... Pourquoi il me fait... aussi mal ?"
Le blond me prit dans ses bras, surpris de me voir si démuni, moi d'ordinaire si fier.
"C'est parce qu'il tient à toi... Aominecchi et toi avez toujours eu une relation à part. Et cela continue. Pour le meilleur et pour le pire.
-Et le meilleur est passé, c'est ça ?
-Non ! Kagamicchi ?!"
Je retins un sanglot et me redressai.
"Je dois l'aider. Mais je ne peux pas. Je suis pas assez fort."
Le serai-je, un jour ? L'homme avait semé le doute dans mon esprit.
Mes doigts passèrent nerveusement dans mes cheveux.
"J'ai la pression... Si je perds trop, il s'éloignera de moi...
-Bien sûr que non. Il s'est déjà éloigné de tout le monde. Mais pas de toi. Si l'un de vous s'écarte, c'est toi.
-C'est faux ! C'est faux... Je suis là, toujours...
-Non, me coupa le blond, t'es souvent avec moi et Kurokocchi. Plus qu'avant.
-Mais il me supporte pas... Pas trop...
-C'est parce qu'il tient à toi qu'il est si froid, je pense. Il veut te tester. Il veut savoir jusqu'où tu vas rester.
-Jusqu'au bout, assurai-je. J'irai n'importe où, je ferai n'importe quoi.
-Je ne sais pas s'il le comprend. Il a besoin de toi."
Je souris tendrement et me redressai.
"Je crois que je suis maso... Mais j'arrêterai pas.
-Je sais pas si je pourrais faire comme toi... même, je sais que je ne pourrais pas. Votre relation est vraiment particulière... À la fois, on dirait que vous vous détestez et que vous vous adorez."
J'opinai tristement. C'était vrai. Il avait raison.
Je me sentais délaissé par le tanné, moi qui ne cherchais que son affection. Que tout soit comme avant... Je voulais qu'il me penne dans ses bras et jette des regards jaloux aux autres, je voulais qu'il rit à mes bêtises, qu'ils me propose de jouer sans cesse. Et pourtant... pourtant... C'était impossible !

"Les éliminatoires de l'Inter-collège vont commencer, vous devez défendre l'honneur de Teiko. Vous devez maintenir la première place."
Mon voisin bâilla à s'en décrocher la mâchoire, recevant un coup de coude de la part du vert.
"J'attends de vous, rigueur, puissance, réflexion. Soyez sans pitié."
Un sourire mauvais taquina la bouche du basané.
"Pas besoin de ça pour qu'ils abandonnent."
Je serrai les poings ; Akashi lui lança un regard noir lui sommant de se taire. Un nouveau bâillement m'alerta.
Je soupirai ; moi je jouerai vraiment, malgré ma supériorité.
"Plus que tout, reprit le coach en appuyant ses yeux sur le tanné, j'attends de vous le respect des adversaires, quel que soit leur niveau."
Jamais il ne pourrait accepter que de si mauvais joueurs l'affrontent. Abandonnent.
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Kagami est en colère, mais il aime Aomine, et il fera tout pour l'aider. Celui-ci l'aime également. De la même manière ? Peut-être pas... Rendez-vous demain pour le savoir ! Bye, Kagamine