Chap. 16 Winter cup

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Aomine est trop tenté... alors s'il se retrouve seul avec Kagami dans les vestiaires... Bonne lecture !
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Chap. 16 Winter cup

[Kagami]
    Kise avait progressé. Et le jeu de Haizaki n'avait pas changé. Toujours aussi terriblement malfaisant. Le match était intéressant, mais j'en profitai également pour parler à mon voisin, mon frère américain.
"Y a Aomine dans les gradins d'en face, remarqua le borgne.
-Mm...
-Il te regarde. Je crois que tu lui as manqué, non ? Surtout que tu ne passes pas beaucoup de temps avec lui...
-Je sais, soupirai-je. Il me manque aussi. Mais depuis presque trois ans."
    À vrai dire, j'étais encore secoué de son comportement de tout à l'heure... Jamais je ne l'avais vu autrement que fort et assuré. Il m'avait pris dans ses bras en tentant de me transmettre ce que sa bouche ne pouvait me dire : de la douleur, et une profonde faiblesse. Il avait voulu s'abandonner à moi, se délester d'un poids incommensurable. Il hurlait pour de l'aide. Je ne m'étais pas attendu à cela. Je n'y étais pas préparé.
    Et là, de nouveau, il semblait si fort et blasé. Plus imposant et grand. Alors que le match s'achevait, il quitta les gradins sous le regard surpris de sa meilleure amie. Je me levai.
"Tatsuya, m'attends pas, j'y vais."
Je le rejoignis dans le hall d'entrée, mais il ne me vit pas et sortit. Je grimaçai : Haizaki était là.
    "Si t'attends ceux de Kaijo, tu vas encore en avoir pour un bout de temps. Si tu penses te venger de Kise, oublie."
Je souris en restant dans l'ombre.
"Daiki, grimaça le natté.
-Je te laisse partir si tu te barres maintenant.
-Hin, j'fais ce que je veux imbécile, et c'est sûrement pas toi qui va m'en empêcher.
-Ça dépend...
-Faut pas que je touche à Taiga, et tu me laisses tranquille, c'est ça ?
-Ose l'approcher encore et t'es un homme mort."
Je le reconnaissais bien là : protecteur. Il m'avait vu tout à l'heure ?
    "Vraiment ? Parce que tu crois que tu peux m'empêcher de faire ce que je veux ?
-Tu crois que tu peux me battre ? rit narquoisement le bleu.
-Si tu veux m'arrêter, ce n'est pas une question de basket !"
Sur ce, il s'élança vers mon ami qui l'évita souplement et lui attribua un coup en plein visage. L'homme s'étala au sol.
"Ne t'avise pas de t'approcher de T-"
Il avait levé les yeux vers moi.
"Oi Taiga...
-Je dois y aller," soufflai-je.
Son regard blessé me désola, mais je devais m'entraîner.

    Depuis deux ans, le basané n'était plus ponctuel, je fus donc surpris de le voir endormi dans les vestiaires, la tête posé contre un mur. C'était pour moi qu'il faisait cela. Je déposai une main dans ses cheveux et les caressai amicalement.
"Oi Daiki, debout..."
Il ne fallait pas qu'il soit endormi pour affronter le blond...
    Ses paupières papillonnèrent doucement.
"Je sais pas si je veux jouer...
-Oi Daiki..."
Il se leva, laissant ma main tomber sur une de ses épaules.
"Kise m'a dit qu'il pensait nous battre. Parce que je ne m'entraîne plus. Je crois qu'il ne comprend pas que tu joues mieux que lui.
-Daiki, l'interrompis-je. Daiki, j'ai une question à te poser."
Surpris, il déposa une de ses mains sur mon cou et caressa les mèches les plus courtes avec tendresse. Je me détendis un peu et lui souris.
    "Depuis la fin de l'année dernière, tu m'évites, t'essaies de mettre de l'écart entre nous, ne nie pas. C'est parce que tu veux me protéger ou parce que je ne t'intéresse plus ?
-Idiot, t'es tout pour moi... C'est pas juste parce qu'on se connaît depuis longtemps, c'est parce que t'es... particulier."
Je souris un peu plus et l'attirai hors du vestiaire. Les autres venaient de commencer à s'entraîner. Nous les rejoignîmes rapidement.

    "Yosh ! On est en finale ! m'exclamai-je en donnant un coup derrière la tête du hâlé.
-Oi ! Bien sûr qu'on est en finale...
-Dis Daiki, t'as vu le mouvement que j'ai essayé de faire ?
-Le tir que t'as foiré ?
-Ouais, ris-je. Prépare-toi à le revoir, différent. Je te battrai avec ça."
Il leva un sourcil.
"Faut que je m'entraîne, assurai-je. J'y vais."

    "Taiga, Daiki... Ça faisait longtemps. Mais je savais que je vous affronterai ici.
-C'était évident, non ? lâcha le bleu.
-Bien sûr, Daiki. Ni vous ni moi n'avons jamais perdu. Mais ne vous inquiétez pas, vous saurez bientôt ce que c'est.
-À quoi ça sert de jouer si l'on ne gagne pas ?
-Je suis d'accord avec toi, Daiki, continua celui aux yeux vairons.
-Mais ne rêve pas trop, Akashi, le seul qui puisse me battre, c'est moi."
Le tanné lui fit dos et regagna notre banc.
"J'ai l'œil, Daiki."
    Le match commença. Cela faisait quelques temps que nous n'avions pas joué un match entier ensemble, j'avais hâte. Mais un regard suffit à me faire comprendre que je devais me concentrer et non m'exciter ; Momoi avait raison, je ne pouvais commettre la moindre erreur si je ne voulais me discréditer aux yeux de mon meilleur ami.
    Le jeu était tendu... L'œil d'Akashi était si puissant... Dès que l'un de nous avait le ballon, il était presque certain de le perdre... Je n'avais que rarement l'occasion de dunker, d'autant plus que leur pivot, Nebuya, surnommé le gorille musclé - il ne l'avait pas volé -, représentait un obstacle supplémentaire.
    Aomine n'avait pas perdu le ballon depuis le début du match. Je ne savais pas s'il évitait le bipolaire ou si sa vitesse lui permettait de l'esquiver, mais jamais ces deux là ne se croisaient. Ils scoraient tous les deux, Aomine peut-être plus, mais c'était parce qu'Akashi faisait des passes.
    J'essayais, je perdais, j'essayais encore, toujours. Il fallait que j'y arrive. Je ne réfléchissais plus, il fallait juste que je marque. Mes gestes se répétaient, mais je n'étais pas inquiet : je ne pouvais échouer, n'est-ce pas ? J'étais fort. Et plus que tout, je devais y arriver pour le bleu.
    Mon esprit me quittait. Je sombrais dans une concentration inconnue qui pourrait me faire peur, mais plus rien ne passait la barrière de ma réflexion. Mais j'échouais encore.
    Ma vue se brouilla soudainement et le sol se déroba sous moi, comme mu en eau. Je m'enfonçai. Et plus le liquide prenait l'avantage sur moi, plus je voyais trouble et plus je sentais la balle et rien d'autre.
    J'étais parfaitement détendu quand je rouvris les yeux, il n'y avait plus que moi et la balle. Je déposai une main dessus. Le contact rugueux m'emplit, me donna une sensation d'infini contrôle.
    Une main menaça de se dresser sur mon passage : Akashi... Un crossover l'évita aisément - j'étais surpris. Je tirai. Parfait.
    Immédiatement après, je pivotai sur mes talons et courus vers notre panier pour le protéger d'un tir de Mibuchi, l'homme efféminé. Ce fut simple. Je me pressai au dunk. Facile. J'étais tellement à l'aise que j'en oubliais tout le reste.
    Ce fut une main sur mon épaule qui me ramena à la réalité.
"C'est la pause, Taiga."
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Enfin, Kagami devient le meilleur, n'est-ce pas ? Va-t-il réussir à ramener Aomine à la raison ? Et les sentiments de celui-ci ne risquent-ils pas de s'échapper sous le plaisir d'une défaite inattendue - ou au contraire trop attendue ? Rendez-vous demain pour la suite ! Bye, Kagamine

Présent malgré ma froideurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant