Chap. 12 Sans lui

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Et voici voilà le chapitre douze ! Le match contre Kise, le comportement d'Aomine dû aux sentiments qu'il éprouve... tout un programme ! Bonne lecture !
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Chap. 12 Sans lui

[Kagami]
    Ce ne fut même pas drôle. Nous les avions détruits. Anéantis. Annihilés. Nous nous retrouvâmes tous au vestiaire. L'ambiance était lourde. Aomine fuit dans une cabine de douche individuelle, comme toujours ; il voulait être seul.
    Je me rinçai rapidement en riant un peu avec le blond, mais le cœur n'y était pas. Je me séchai et me rhabillai ; le tanné sortit.
    Je l'attendis et nous nous éclipsâmes ensemble, sans vraiment parler. Je passai un bras timide autour de sa taille et déposai ma tête sur son épaule. Il me laissa faire. J'aurais voulu parler, mais je savais que c'était la dernière chose à faire.
    "Taiga, je... je..."
Il ne parvenait à terminer sa phrase... J'étais partagé entre deux attitudes à prendre : le laisser ramer dans le vide ; ou lui montrer que j'avais compris. Alors je souris.
    L'adolescent sourit tristement et cacha son nez dans mes cheveux.
"Tu comprends pas..."
Je m'écartai, déçu ; j'aurais aimé qu'il me remercie de tenir. Et le pire fut de remarquer qu'il ne semblait pas affecté le moins du monde. Alors qu'avait-il voulu dire ? Si ce n'était pas gentil ?
    J'étais seul, quoiqu'entouré. J'étais triste, quoique souriant. J'étais blessé, quoique lumineux. Les larmes menaçaient de couler. Traîtresses, pas devant lui !
    Je ne pus les tenir plus longtemps et deux sillons marins creusèrent joues et mâchoire. Un poing serré se déposa sur mon torse et je me penchai légèrement vers l'avant, comme pour me cacher un peu. Je savais qu'il me regardait.
"Taiga..."
Sa voix inquiète amplifia ma douleur : c'était trop tard pour s'en vouloir. Une main vers moi, hésitante, comme la mienne vers lui quelques minutes plus tôt.
"Arrête, Taiga..."
Mais c'était impossible.
    Le bleu s'avança vers moi et m'enlaça de deux bras musclés.
"Pleure pas pour moi, j'en vaux pas la peine...
-Daiki... laisse-moi t'aider... Je veux t'aider.
-Je ne veux plus de ton aide."
Je pleurai un peu plus en m'accrochant à ses épaules nues et hâlées.
"Mais j'ai besoin de t'aider... d'essayer... Sinon je vais sombrer aussi... pas vrai ?
-Taiga ?! s'offusqua-t-il en plaquant mon front à son cou. Si ça t'arrive... dis-moi... Ça doit pas... Je veux surtout pas que t'aies de problèmes."
Je comptais toujours pour lui...
    Il s'écarta, presque à regrets.
"Je dois y aller. Éloigne-toi de moi, Taiga.
-Je peux pas, t'es comme mon frère ! Je t'aime putain !"
Je le sentis se tendre.
"Bakagami ! Dis pas de merdes !"
Il partit. Je ne comprenais pas.
    Pourquoi était-il si froid ?

    Je ne le vis pas - pas vraiment du moins - pendant dix jours environ. Puis il se pointa à un entraînement. Il voulait juste tout détruire.
"Vous êtes vraiment nuls... Sauf toi, Taiga, t'es juste passable. Le seul qui puisse me battre, c'est moi."
Je soufflai d'énervement.
    "Bien, soupira le coach, profitons du fait que nous soyons au complet pour un petit rassemblement. Vous êtes tous censé être au courant, mais je sais bien que ce n'est pas le cas. La semaine prochaine, les premiers matchs de l'Inter-high commencent. Je ne veux pas perdre ce championnat où tous les miracles s'affronteront. Avec Aomine et Kagami, je pense que nous avons un bel avantage, mais il faudra un minimum de concentration pour certains matchs... Aomine reviens !
-Ça me concerne pas !
-Dai-chan !"
Mais il n'écouta rien. Distant. Trop distant.
    Bien qu'il essayait de me montrer le contraire, je sentais bien qu'il ne supportait plus ma compagnie. Mais je ne pouvais me passer de lui, moi.
    Alors, après avoir distraitement écouté Harasawa distribuer ses conseils, je tentai de le retrouver dans le lycée vide. Le toit fut un des premiers endroits où je me dirigeai. Bien sûr il y était, sans doute endormi, un magazine érotique déposé ouvert sur son visage pour cacher le soleil. Je ne comprenais plus pourquoi j'étais venu ; je n'avais rien à lui dire. Alors je restai en retrait, juste à l'observer. Il n'avait pas vraiment changé.
    Je me retirai au bout d'une demi-heure environ. Je rentrai chez moi, les mains dans les poches, énervé.
    Son comportement était irrationnel : parfois si enfantin, parfois si détestable. Je ne savais plus. Son esprit semblait perturbé.
    L'érotisme emplissait sa vie, remplaçait le basket. Mais il n'était pas heureux.

    Il n'était pas là. Je jouais néanmoins. Contre une équipe assez mauvaise : voilà pourquoi il n'était pas venu. Je le détestais pour cela. Le match fini, je rentrai chez moi, m'enfermai et m'assis sur mon canapé.
    Je n'étais rien sans lui, le savait-il ? Pour moi, il était tout ! Alors il ne pouvait me quitter, comme ça... Nous étions toujours ensemble. Les gens ne connaissaient pas Aomine sans Kagami. Maintenant... ils se souvenaient de nous ensemble et demandaient : "où est Aomine ?", avec toute l'innocence du monde. Et je les foudroyais du regard. Je ne savais pas. Ni où il était, ni ce qu'il faisait. J'avais du mal à le trouver parfois, alors qu'avant je savais toujours ce à quoi il pensait... Tout avait tristement changé. J'étais seul et mal. Très mal.
    Et il me manquait. Lui et le temps où nous visions les étoiles avec de l'or dans les yeux, une luxure bien différente. Maintenant, nous étions ces astres que les enfants adulaient, mais je leur souhaitais de ne jamais devenir comme nous...
    J'étais monté. Et j'avais sombré en même temps. La victoire n'était pas le plus important. Le plus important était Aomine.
    Maintenant que je savais cela, que pouvais-je faire ? Il n'y avait rien ! Rien que je n'eusse essayé ! Impuissant, je l'étais, découragé aussi ; mais je n'abandonnais pas ! Je voyais bien dans ses yeux qu'il avait compris que je ne luttais plus. Depuis quelque temps déjà. Il m'arrivait même de délaisser un ou deux entraînements...
    Le challenge de mes anciens coéquipiers ne m'effrayait pas. Après tout, pourquoi perdrions-nous ?
    Je me redressai et commençai à farfouiller dans un tumulte de disques que je n'écoutais ou ne regardais jamais. L'un accapara mon attention ; je le saisis, le mis dans le lecteur et allumai l'écran.
    Le premier match de la génération des miracles au complet, en début de deuxième année. Cela faisait longtemps.
    Bien sûr, nos jeux comportaient de nombreuses failles, mais... voir le tanné me sourire, me frapper dans le poing... Il hurlait mon prénom, me faisant une passe très serrée sur laquelle je dunkai en riant.
"Nice pass !
-Putain tu me manques, connard !"
Je n'en pouvais plus.

    "Daiki, tu-
-Tu m'soûles, arrête de me suivre putain...
-Un Maji Burger ? Ce soir ?
-Nan, la flemme. Lâche-moi, je veux plus te voir."
    L'envie de le frapper était si grande... mais celle de pleurer aussi, je préférai combattre celle-ci, pour ne pas passer pour un faible encore une fois.
    Notre amitié avait résisté au déchirement de Teiko, je la pensais éternelle. Mais voilà, un courant plus fort avait brisé ce lien d'une vague plus haute que les autres, plus rudes... Le passé ? Balayé. Et l'avenir ? Un profond vide.
    Sans lui, je ne suis rien.
    Je l'ai perdu. Perdu...
    Désormais nous ne serons que de simples connaissances. Pour lui. Je ne pouvais oublier. Quoi que que le flot ait fait, qu'importe que je me trouve dans les plus profondes abysses ; je me souvenais de qui j'étais, je sortirais, je remonterais.
    Attends-moi encore un peu, je te promets que je ne serai pas long. Le meilleur, ce sera moi.
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Kagami dit avoir abandonné tout espoir de vaincre Aomine, mais est-ce vrai ? Il veut le battre, il l'a juré. Et il compte bien tenir sa promesse. Rendez-vous demain pour la suite ! Bye, Kagamine

Présent malgré ma froideurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant