Chap. 18 Alcool...

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Quel comportement après la défaite ? Aomine va-t-il changer pour de vrai ? Va-t-il résister à une tentation qui le tient en haleine depuis un an ? Bonne lecture !
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Chap. 18 Alcool...

[Aomine]
    "Taiga... Continue... Taiga... Encore putain..."
Je me mordis la lèvre inférieur et gémis plaintivement. Je me libérai.
    Je ne devrais pas faire cela ici... Et quand j'ouvris la porte de douche, seul le soulagement put m'emplir ; personne d'autre que moi.
    Je m'assis sur le banc pendant le longues minutes en réfléchissant. Depuis qu'il m'avait battu, j'agissais bizarrement. J'avais du mal à comprendre ce qu'il m'était arrivé. Et il croyait que je l'évitais.
    En réalité je me cherchais. Satsuki l'avait compris. Elle m'emmenait au café de temps en temps. Et nous parlions. Elle savait. Elle savait que je l'aimais. Elle l'avait presque tout de suite compris. Alors elle m'écoutait. Ma sœur.
    Je sortis après m'être habillé. Il était là, devant le gymnase, assis sur les marches.
"Taiga ?
-Mm, je t'attendais.
-Au gymnase ? m'étonnai-je.
-Il faut bien que tu t'entraînes pour me battre."
Je frappai l'arrière de sa tête avec douceur.
"Abruti.
-Tu viens chez moi ?
-Si tu me fais à manger.
-Je vais pas te laisser cuisiner !"
Il rit et se leva.
    Un bras entoura mon dos.

    Nous dormîmes ensemble, dans le même lit. Ce fut comme une épreuve... Sa chaleur, son souffle contre mon cou et sa main chaude sur mon épaule. Et je me réveillai blotti contre lui. Il me regardait. Je rougis.
"Ça rappelle des trucs, non ?
-Taiga, on a plus l'âge de faire ça...
-T'es pas drôle..."
Il déposa son visage contre mon torse et soupira.
"On a changé depuis dix ans... soufflai-je.
-Oui, je sais, mais j'aime bien dormir avec toi..."
Je rougis encore plus. Puis il se leva, en short, me dévoilant de magnifiques dorsaux desquels je ne pouvais détourner les yeux. Si ce n'était que les dorsaux...
    Je le rejoignis juste après m'être inonder de son odeur en enfouissant mon visage dans son oreiller.
"Je crève de faim, geignis-je.
-J'ai compris, je fais à bouffer !"
Je souris et l'observai faire, après avoir enfilé un tablier. Une scène sexuelle fit irruption dans mon crâne. J'étais gêné.
    Nous mangeâmes devant la télévision entre rires et basket.

    L'anniversaire de Tetsu. Toute la génération était réunie au terrain... Tous les sept. Et ma meilleure amie. Oui, j'étais bien.
"On fait des équipes ?"
Je me mis avec Kise et Kagami, les quatre autres ensemble.
"Mais ! c'est pas équitable ! Akashicchi est avec Kurokocchi ! Et en plus ils sont quatre !
-Hin, vous avez décidé de mettre les cerveaux contre les... impulsifs ? se moqua le vert en cachant son collier à fleur sous son t-shirt.
-Je te rappelle que t'as Murasakibara, remarquai-je en prenant ma meilleure amie par les mains. Satsuki, tu croyais quand même pas que t'allais attendre sur le banc ?
-D-Dai-chan ?
-Momocchi joue avec nous !"
La jeune femme se plaqua dans mes bras. Je la serrai brièvement avant de m'écarter un peu.
"Avec Satsuki, on est sûr de gagner, souris-je.
-A-Aho...
-Hé, Momoi."
Mon meilleur ami lui tendait son poing fermé. Elle frappa dedans en souriant.
"On va gagner !
-Kise, la ferme..."

    Trois heures à jouer... Puis nous allâmes chez le rouge où tout Seirin, mais aussi Himuro et Takao nous attendaient. La fête débuta. J'avais réussi à ramener de l'alcool - quoiqu'aucun de nous n'aie vingt ans - grâce à Akashi - et sans prévenir Taiga bien sûr.
    Le jeune dunkeur parut offusqué, mais il ne fallut pas tant le pousser pour qu'il se décide à boire un peu. Puis un peu plus, avec Kise surtout, qui poussait un peu tout le monde à quelques jeux.
    Nous mangeâmes avec bonheur le repas préparé par mon meilleur ami et son frère. Nous chantâmes un joyeux anniversaire au cyan, puis nous bûmes et rîmes ensemble. Les heures passaient et les assiettes se vidaient, et les bouteilles aussi.
    Jamais je n'aurais cru le voir me tomber dans les bras en titubant bêtement.
"Oi Taiga...
-Ça va !
-T'as trop bu, Taiga...
-Mais non ! C'est- pas vrai !
-Je devrais te filmer... Bon, suis-moi."
Je le pris dans mes bras et l'emmenai dans sa chambre. Je l'aidai à se déshabiller, très tendu. Comme par réflexe, j'allais lui chercher une bouteille d'eau et un antalgique puissant.
    "Prends ça et couche-toi.
-Reste dormir ici... Daikiiii...
-Ouais, c'est bon."
Je le quittai, observai les autres partir et aidai les derniers à ranger un peu - j'ai bien dit un peu.
    Quand je fus seul, je me décidai à le rejoindre en un soupir. Il dormait déjà, la bouche ouverte, une jambe et un bras tombant du lit. Je me mis en boxer et installai un matelas au sol - je serais bien allé dans le canapé, mais le salon empestait l'alcool.
"Daiki... Viens..."
Réveillé...
    Je m'approchai de lui et m'assis sur le matelas que j'avais disposé par terre, mon visage proche du sien. Une main passa derrière ma tête et des doigts me caressèrent les cheveux.
"Daiki...
-Tu pues, me moquai-je.
-Daiki, j'ai envie de t'embrasser..."
Mes orbites s'agrandirent et je le laissai faire sans penser.
    Ses lèvres tant désirées se déposèrent tendrement contre les miennes. Je devenais fou... Nos bouches s'entrouvrirent pour laisser nos langues se découvrir, se caresser, s'enlacer... Il gémit doucement et resserra sa main derrière ma tête pour approfondir un échange de plus en plus passionné.
    Nous dûmes nous séparer par manque d'air, mais un léger filet de salive nous liait obstinément. Le jeune homme se laissa tomber dans mon lit et commença à caresser une de mes joues, puis mon cou, en me fixant.
"Daiki, baise-moi."
Mon cerveau venait de disjoncter.
    Il ne pense pas ce qu'il dit, me répétait cette petite voix, au fond de moi. Et malgré tout ce que je voulais à cet instant, je savais qu'elle avait raison. Et que je devais me réprimer.
    Alors, avec un profond soupir presque lyrique, je repoussai le corps si désirable de mon coéquipier et lui sourit légèrement.
"T'as besoin de te reposer, Taiga.
-Mais, j'ai envie de toi..."
Arrête, idiot, me donne pas de faux espoir...
"Pas moi."
Il baissa la tête.
"Allez, dors maintenant."
Je me levai et m'assis à côté de la porte. Il s'endormit.
    Mon cœur battait à un rythme fou et refusait de se calmer. J'aurais pu... ah putain ! Je l'aime... Pourquoi tout ce désir infâme ? impossible...
    Il avait été si... différent de lui-même... Était-ce l'alcool qui l'avait rendu si délicieux à embrasser et si délicieusement embrassante ? Était-il ainsi dévergondé en temps habituel ?
    Je l'avais toujours cru si innocent ; était-ce vrai ? ou cachait-il un côté pervers ? Trop de questions sans réponses...
    Et demain ?

    "Ah putain... j'ai mal à la tête...
-Prends ça."
Il saisit aveuglément les comprimés et les avala en grimaçant. Je me levai et m'éloignai dans la salle d'eau. Oui, je l'évitais.
    Quand je sortis de la douche, je me rendis dans sa chambre et lui piquai quelques fringues.
"J'vais m'laver...
-Avec de l'eau froide abruti. Et tu t'endors pas dessous.
-Mm, je laisse ouvert."
Je frémis.
    Dans la salle de séjour, j'ouvris grands les fenêtres pour évacuer l'odeur et cherchai de quoi manger dans le réfrigérateur - sans avoir besoin de cuisiner car aucun de nous n'était en état. Heureusement, il restait pas mal de chose et je trouvai deux pizzas au fond du congélateur.
    Le bruit de l'eau frappant le sol me déconcentrait. Kagami, nu... Puis les martèlements cessèrent et une silhouette dorée et musculeuse se pointa, juste couverte d'une serviette. Le corps dégoulinait, appuyé contre la porte.
"Mal à la tête...
-Habille-toi, et viens manger, baka."
Il opina difficilement et disparut de ma vision.
    Le temps qu'il revienne, je puisais dans toutes mes resources pour diminuer mon souffle et occulter une gêne naissante. Il revint, vêtu amplement, et s'installa à mes côtés.
"J'ai déconné hier... Je sais pas ce que j'ai fait... C'était pas moi...
-Ouais je sais," me forçai-je à ricaner.
Il saisit une part de pizza et y planta avidement ses dents.
"Pourquoi tu m'as pas frappé ?"
La question. J'avais deux possibilités. Agir ou subir.
    Je me levai et m'avançai vers lui. Une main passa derrière sa nuque et je l'attirai à mes lèvres pour un baiser bref que je m'empressai d'approfondir d'une langue calme et amoureuse. Il restait choqué, mais se laissait faire. Ce n'était pas le même baiser qu'hier, celui-ci était mille fois plus doux et calme.
    Puis, forcé par le manque d'air, je m'écartai très légèrement dans un petit bruit sensuel naquit de nos bouches. Je souris légèrement ; jamais je n'aurais imaginé faire cela...
"Vas-y, frappe-moi."
Ses yeux ronds tombèrent dans les miens ; plus de marche arrière possible.
    Alors je me rassis, fuyant ses iris emplis de questions auxquelles je savais que je devais répondre.
"Daiki..."
D'un geste de main, je lui fis comprendre que j'avais besoin de silence. Mon souffle fit écho quelque instant.
"Tu sais, si je prends plus de douches collectives, c'est pas parce que je suis devenu prude... Et si je dis que je veux plus dormir avec toi, c'est pas parce que je fais une crise d'ado ridicule... C'est parce que c'est toi, Taiga."
Le regard incrédule que je reçus me montra bien qu'il n'avait rien compris. Je soupirai.
"Je pourrais prendre ma douche et dormir avec Kise. Mais toi...
-Je te dégoûte ? tenta-t-il en haussant un sourcil.
-Nan abruti ! Tu m'excites !"
Je n'aurais pas dû dire ça...
    Seul un œil perdu tenta d'atteindre son visage.
"Je voulais pas dire ça comme ça... mais c'est ce que je ressens. Depuis un an."
J'avais tout rapporté au cul, évidemment. Alors que c'était tellement plus...
"Excuse-moi.
-Daiki..."
Je me levai brusquement.
"J'ai des sentiments, Taiga...
-Daiki..."
Je me pressai vers la porte d'entrée.
"Daiki attends !"
Je claquai la porte derrière moi.
    Je suis con putain...
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Cela aurait changé quelque chose s'il était resté ? La relation fraternelle de nos deux acolytes ne risque-t-elle pas d'être bouleversée ? Et quelle sera la réaction de Kagami ? Rendez-vous demain pour le savoir ! Bye, Kagamine

Présent malgré ma froideurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant