Chap. 13 Progrès

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Aomine est le meilleur, mais pour combien de temps encore ? Bonne lecture !
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Chap. 13 Progrès

[Aomine]
J'étais venu pour le match qui nous opposait à Midorima ; pour celui contre Kise aussi... J'avais été violent. Et le coach m'avait dit que je ne jouerais pas le suivant, contre Akashi, la finale. Alors je m'étais énervé, Wakamatsu et Taiga ont dû me retenir.
J'ai appris par Tetsu et mon meilleur ami - je n'étais pas censé entendre la conversation -, que c'était Satsuki qui était à la base de cette interdiction. Je lui avais fait comprendre mon mécontentement. Et elle m'avait insulté ; puis elle était parti en courant, se réfugier dans les bras de Taiga dont le regard haineux m'avait transpercé tout entier.
Alors Akashi avait décidé que personne ne jouerait. Je crois que son équipe l'avait emportée sur Tōō, mais je ne me sentais pas vraiment concerné.
Ce qui me gênait le plus était la dégradation de ma relation avec le rouge. Je ne comprenais pas. Je n'avais pas été plus froid que d'habitude pourtant. Nous ne nous parlions plus depuis. Deux mois.
Toujours, mes yeux le suivaient discrètement, le dévoraient avidement, en se détournant avant qu'il ne me remarque. Je ne voulais pas qu'il sache... Je tenais trop à lui. Mais nous nous croisions si peu...
Il me tenait loin de lui, se comportait comme si nous étions étrangers, ne m'adressait même plus la parole... Je l'aimais pourtant, mais je savais que c'était pour son bien.
Il avait d'autres amis, mais s'entraînait la majorité du temps. Je préférais le toit, mes magazines ou mon imagination et ma main droite. Ma luxure était son corps que je n'avais vu nu depuis si longtemps...
Lassé de tout, je décidai de me rendre au gymnase pour jouer un peu. Celui-ci était vide. Je pris un ballon et amorçai un dribble lent et animal ; mes yeux se perdirent dans les souvenirs et l'ennui.
Il me fallut de longues minutes pour remarquer que j'étais observé. Un bel homme, accoudé à la porte d'entrée, me fixait, comme fasciné. Je voulais qu'il me parle. Mon jeu continua encore quelques minutes, puis je m'installai sur l'estrade et laissai le ballon tournoyer sur un de mes doigts. Je perçus un soupir.
"Tu veux jouer ? soufflai-je.
-Contre toi ?"
Je me redressai, un sourire moqueur aux lèvres.
"Non, le mur abruti."

Je ne pensais pas qu'il avait tant progressé. Mais... à quoi bon s'accrocher s'il n'avait aucune chance ?
"T'es vraiment fort..."
Je souris tristement en prenant le chemin des vestiaires.
"Je sens que je peux y arriver..."
Il me suivit, un air concerné au visage.
Nous pénétrâmes tous deux dans une cabine individuelle. Je fis exprès de sortir avant lui. Quand la porte s'ouvrit, je pus le détailler du coin de l'œil : en caleçon, musclé, le torse large, les épaules aussi... Si beau. Il s'habilla rapidement et quitta le lieu, me laissant seul avec un excitation dans le bas du ventre.
Je m'assis sur un banc et utilisai une main pour extraire mon sexe de mes vêtements. Quelques va-et-viens alanguis suffirent à le réveiller entièrement. Une vitesse et des gémissements le saluèrent.
"Taiga..."
Contre moi...
Je le voulais. Mais il fallait que je cesse d'être égoïste : nous parler était déjà une chose exceptionnelle. Mais je voyais bien qu'il était toujours là pour moi ; il ne m'avait pas oublié.
Pourquoi cet homme devait-il être lui ? J'allais devenir fou... Bientôt un an...
"Taiga..."
Je fixais la douche devant moi, l'y imaginant, nu... Lui qui me protégeait de tout.
Je vins dans un gémissement de plaisir et de frustration mêlés.
"Pourquoi t'es parti ?"

En cours, je m'ennuyais. Et je n'avais plus personne à qui parler - à par Sakurai, que je m'amusais à effrayer par moment, mais c'était lassant. Satsuki était concentrée sur les paroles du professeur et le management de notre équipe : elle faisait des milliers de probabilités et de statistiques sur une feuille tout en prenant note du cours ; et pour cela, je l'admirais. Ma petite sœur avait grandi. Et Taiga...
Il riait avec son voisin, ainsi que ceux de devant, ou il dormait, fatigué par ses heures à jouer. Pourquoi tant de distance entre nous ?
Je me demandais où en était Tetsu... Je crois que son équipe avait perdue contre celle de Midorima. Apparemment le match aurait été simple. Triste.
Je soupirai bruyamment, reçus un regard noir de mon professeur et un apeuré du reste de la classe ; je crois que je les effrayais, surtout depuis que je ne fréquentais plus Taiga qui, au contraire, était plutôt populaire - sans le vouloir. Un peu comme au collège en fait. Mis à part que son état d'esprit était différent.
Ma violence. Ma crudité. Oui, je comprenais pourquoi ils se méfiaient de moi. Mais ils se méfiaient avec l'admiration du basketteur dans les yeux. Je préfèrerais qu'ils regardent les autres avec le mépris de leur nullité.
Le ballon orange me manquait par moment, et la vision du tigre ne faisait qu'amplifier ce manque. J'étais seul.
Quand il dormait, au moins, je pouvais me permettre de le regarder un peu, de l'admirer. Il rêvait de basket. Je le savais.
Alors à force, je finis par moi-même sombrer dans le sommeil, entre mes bras.

"Excuse-moi, Aomine ?"
J'ouvris un œil agacé.
"Quoi ?
-Le coach aimerait que tu viennes ce soir, c'est important."
Je soupirai et me levai, m'étirai et pris mon sac. Tant pis pour le cours de maths, j'irais immédiatement au gymnase.
Une heure après, Wakamatsu me rejoignit ; je fronçai les sourcils.
"Tu sèches ?
-Non, je finissais plus tôt, contrairement à toi."
Il faisait exprès de me provoquer là ?
"On va parler de la Winter cup.
-La quoi ? m'étonnai-je en le redressant, l'observant se changer sans gêne - ce n'était définitivement que le rouge...
-La Winter cup, Aho ! C'est le grand tournois d'hiver ! Beaucoup plus important que l'Inter-high !
-Mm... Et du coup on doit être premier, c'est juste ça ? Suffisait de demander..."
Je me redressai et saisis un ballon. Je dunkai, restant accroché au panier quelques secondes.
"Tu crois vraiment qu'on peux perdre ? ris-je.
-Ts, tu crois que les autres n'ont pas progressé depuis la dernière fois que tu les as vu ?"
Je me tournai vers lui, énervé.
"Parce que tu le sais, toi ? À Teiko, j'étais le meilleur ! Et Taiga le second ! Il a énormément progressé ! Énormément ! Et tu crois que les autres lui arrivent à la cheville ?! Taiga n'aurait aucune difficulté à tous les battre ! Même Akashi ! Taiga est meilleur ! T'entends ?"
Je m'étais rapproché du blond platine au fur et à mesure de mes mots ; maintenant, nos torses étaient collés l'un à l'autre et mon regard pélagique le noyait, le surplombant - quoique que je fus moins grand que lui.
"Daiki..."
Pourquoi fallait-il qu'il soit à la porte dans un moment pareil ?
"Dai-chan, tu-tu penses vraiment ce que tu viens de dire ?"
Et elle, en plus ! Et cette question ! Je ne pouvais rien dire.
Le rouge s'avança : toujours hésitant. Il souriait : toujours hésitant. Il ne savait pas. Puis, d'un coup, il me prit dans ses bras.
"J'vais te sortir de là... Je te le promets...
-Ça fait presque deux ans que tu dis ça, le repoussai-je. Et puis, j'avais pas été assez clair ? Je ne veux pas que nous en parlions ; laisse-moi tranquille."
Encore une fois, je l'avais blessé sans réfléchir.
Le coach arriva et les autres également. Je n'écoutai pas.
À la fin de l'entraînement - auquel je ne pris presque pas part -, le dunkeur me fit signe de l'attendre. Et nous nous retrouvâmes seuls.
"Parfois j'ai l'impression que tu me détestes, soupira-t-il.
-Ce n'est pas le cas.
-Je sais bien... Du coup... du coup je voulais que tu saches que je vais partir aux US pendant deux mois.
-Pourquoi ? m'étonnai-je, très peu enclin à cette initiative.
-Je sais que je progresserai là-bas. Et puis, je pourrais voir mon père. J'aimerais bien que tu me promettes une chose...
-Dis."
Il sourit tristement et déposa une main sur une de mes épaules.
"Sois présent aux matchs en mon absence. Joue-les."
J'acquiesçai avec ennui.
"Daiki ?!
-J'le ferai."
Je commençai à partir.
"En revenant, sois le même Taiga que celui que je connaissais."
Mes paroles était dures et crues, mais il en comprenait le sens : rivalise avec moi.
"Ouais."
Je souris narquoisement.
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Entre Kagami qui dit ne plus avoir l'espoir de battre Aomine mais qui démontre le contraire et Aomine qui jure ne plus avoir celui de perdre et qui ne cherche finalement qu'à y croire, je m'y perdrais presque ! Mais le départ de Kagami n'est pas forcément une bonne chose, enfin... vous verrez bien... Bye, Kagamine

Présent malgré ma froideurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant