Chapitre 6

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 Un horrible mal de crâne me prend dès mon réveil. Je me force à bouger pour prendre un cachet. Laura est surement déjà partie et moi je ne commence que dans quelques heures.

Je me pose dans la cuisine pour faire des crêpes, histoire de me détendre un peu. Je mets aussi de la musique.

Deux heures plus tard mes crêpes sont prêtes, je décide de prendre un bon bain avant de partir.

Je vérifie au moins trois fois que la porte est bien fermée avant de partir.

***

Je ne suis pas sereine en rentrant, quelque chose se trame dans mon dos. La surveillance des gardes s'est légèrement accrue, ils sont passés chacun leur tour prendre un café où je travaille.

Je sens leurs regards dans mon dos, suivant le moindre de mes mouvements. Ils sont tendus, prêts à m'intercepter au moindre mouvement brusque.

Le stress monte, qu'est-ce qu'il m'attend ? Giovanni serait-il arrivé ?

Merde, Laura ! Elle devait rentrer avant moi ce soir. J'espère qu'il ne lui est rien arrivé. Inconsciemment, j'accélère le pas. Pourvu que j'arrive à temps.

Je monte les marches quatre à quatre, mais une fois devant la porte je me stoppe. Et si je la trouvais morte, une balle dans la tête ? Pire, si je la trouvais en vie mais torturée ? Faites qu'elle aille bien.

Je souffle un bon coup, essayant de me détendre et j'appuie sur la poignée.

La porte s'ouvre, l'appartement est dans le noir.

Peut-être que je me fais des films, peut-être qu'elle est sortie.

Non, la porte n'était pas fermée à clé.

Je reste dans le noir quelques instants, ayant peur d'allumer la lumière.

Que vais-je découvrir en allumant la lumière ?

J'hésite, le doigt sur l'interrupteur. Rien ne vient perturber le silence de l'appartement, même pas les cris des voisins.

J'appuie !

Je déglutis et me recule violement, Il est là, à quelques mètres de moi. Me dominant de sa hauteur, ses yeux noirs brillants de colère. Pourtant il reste calme et se contente de me fixer froidement. Il ne dit pas un mot, le silence est de plomb. Etouffant. Il dégage une aura plus dangereuse que dans mes souvenirs.

Je ne peux plus fuir, je le sais déjà, ses hommes doivent déjà s'être rapprochés, dans les couloirs, les escaliers, l'ascenseur, les portes et même le toit probablement. Il ne me laissera pas partir.

- Giovanni... Je n'ai aucune chance n'est-ce pas ?

Je relève la tête, le fixant droit dans les yeux. Je sais que je vais bientôt flancher, je le fais toujours. Il attend patiemment que je baisse les yeux avant de répondre.

- Tu croyais vraiment que j'allais te laisser filer si facilement Kelia ?

- Non...

Il part s'assoir dans le canapé, satisfait de ma réponse. Je jette un coup d'œil dans la pièce, essayant d'avoir un indice sur l'état de Laura. Peine perdue, la pièce est parfaitement rangée et les autres portes sont fermées.

- Où est Laura ?

Je parle difficilement, une boule se forme dans ma gorge. Je vois dans son regard qu'il n'a aucunement l'intention de me répondre maintenant.

Le Prix de la LibertéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant